Liga (3e journée) : L'Atlético giflé, le Real Madrid requinqué
A Madrid, le rapport de forces semble s'être inversé depuis la Supercoupe d'Europe remportée mi-août par l'Atléti face au Real (4-2 a.p.)... L'équipe de Diego Simeone (4 pts) a sombré en infériorité numérique face au Celta et elle pointe désormais à cinq longueurs du Real (1er, 9 pts), requinqué dans le sillage de son nouveau trio offensif "BBA" (Bale-Benzema-Asensio). D'ailleurs, l'Atlético pourrait compter aussi cinq points de retard sur le FC Barcelone si le champion d'Espagne en titre (3e, 6 pts) s'impose dimanche contre Huesca... Déjà un gouffre à ce stade de la saison, surtout que les "Colchoneros" ont effectué un mercato ambitieux, dépensant sans compter.
Mais Simeone n'a pas aligné ses recrues samedi, préférant un onze de vieux grognards qui ont semblé émoussés physiquement, à l'image d'Antoine Griezmann, trop discret et trop maladroit sur sa plus belle occasion (90e+7). "C'est la meilleure chose qui pouvait nous arriver", a dédramatisé Simeone. "Je ne suis pas préoccupé, je suis plus tranquille que jamais. C'est un rappel à l'ordre."
Ronaldo n'existe déjà plus
En Galice, l'Uruguayen Maxi Gomez a ouvert la marque à la 46e minute après une inhabituelle glissade du capitaine "rojiblanco" Diego Godin, puis Iago Aspas a doublé la mise d'une tête subtile (52e), avant l'exclusion de Stefan Savic pour un second carton jaune (70e). Les "Colchoneros" pourront plaider la thèse de l'accident mais ni la première apparition de l'attaquant croate Nikola Kalinic, ni l'entrée en jeu pour la dernière demi-heure de Thomas Lemar n'ont changé la dynamique du match, qui laisse beaucoup de chantiers ouverts.
Pour le Real, en revanche, la confiance revient peu à peu en dépit d'un mercato en mode mineur, sans recrue clinquante pour compenser le départ de Cristiano Ronaldo vers la Juventus Turin. Le marché des transferts s'est refermé vendredi soir et c'est comme si "CR7" n'existait déjà plus dans le coeur des supporters du Real, qui ont reporté leur affection sur le meneur de jeu Luka Modric, sacré jeudi meilleur joueur de la saison par l'UEFA. D'ailleurs, les chants merengues ne réclament plus le Ballon d'Or pour "Cristiano" mais pour "Lukita"... Quant au N.7 du Real, maillot mythique porté par Juanito, Butragueño, Raul ou Ronaldo, il est désormais sur les épaules du renfort Mariano Diaz, qui est resté sur le banc sans étrenner sa tunique.
Le nom de Benzema scandé
Symbole de cette nouvelle ère, Gareth Bale et Karim Benzema semblent libérés : au stade Santiago-Bernabeu, le Gallois a ouvert le score d'une reprise en demi-volée mal repoussée par le gardien (17e). Leganés a fait illusion avec l'égalisation de Guido Carrillo sur un penalty concédé par Casemiro (24e) et encaissé par le gardien merengue Thibaut Courtois, titulaire pour la première fois avec son nouveau club. Mais Benzema a remis le Real devant avec l'aide de l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR) : sa tête piquée avait été refusée pour une poussette préalable mais l'arbitre central, après avoir visionné les images en bord de terrain, a finalement décidé d'accorder le but (48e).
Ensuite, Benzema a doublé la mise d'un tir croisé après une talonnade de Modric (61e), prenant la tête du classement des buteurs du Championnat d'Espagne (4 buts) devant Bale (3 buts). Et, scène rare, son nom a même été scandé par le Bernabeu, qui le sifflait copieusement l'an dernier lorsqu'il n'avait inscrit que cinq petits buts en Liga... L'avant-centre français aurait même pu réussir un triplé mais lorsque Marco Asensio a obtenu un nouveau penalty (le troisième en deux matches!), c'est le capitaine Sergio Ramos qui s'est avancé pour le transformer (66e), conformément à une rotation établie en début de saison.
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