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Gareth Bale: héros du pays de Galles, paria du Real

Il se pourrait fort que les retrouvailles entre Gareth Bale et le Real Madrid soient glaciales. Mardi, après la qualification du pays de Galles pour l'Euro 2020, le capitaine Gallois a brandi un drapeau sur lequel il envoie un pic à son club madrilène, qui n'est visiblement pas au centre de ses priorités.
Article rédigé par William Vuillez
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

"Pays de Galles. Golf. Madrid. Dans cet ordre". Voilà le message qu'a souhaité faire passer Gareth Bale à son club ce mercredi, après la victoire du pays de Galles contre la Hongrie (2-0), synonyme de qualification pour l'Euro 2020. Le capitaine des Dragons a directement répondu aux propos de Predrag Mijatovic, ancien attaquant et dirigeant du Real Madrid, qui a déclaré fin octobre au sujet du Gallois : "La première chose à laquelle il pense, c’est le pays de Galles, ensuite le golf et après, le Real Madrid". Une réponse qui ne devrait en tout-cas pas apaiser les tensions entre Bale et son club, lui qui est dans le viseur de Zinédine Zidane depuis de nombreux mois et passé très proche de la sortie cet été. 

La nation avant tout 

Il faut dire que Gareth Bale n'a jamais caché son amour pour le maillot des Dragons, dont il a été le capitaine durant la quasi-totalité des éliminatoires. Il a d'ailleurs confié vendredi dernier avoir "plus de plaisir à jouer pour le Pays de Galles, que pour le Real Madrid". Des déclarations qui viennent s'ajouter à son choix de disputer les derniers matches de qualifications pour l'Euro 2020 avec la sélection galloise, alors qu'il n'a plus joué pour son club depuis le 5 octobre dernier, en raison d'une blessure au mollet, justement contractée avec le pays de Galles. "J’ai fait tout ce que j’ai pu pour essayer de revenir le plus vite possible. Si il y avait eu un match du Real Madrid ce weekend j’aurais été prêt pour jouer", s'est-il justifié.

"Je joue avec les joueurs les plus vieux depuis que nous étions en U17. C’est comme jouer avec des potes le dimanche dans un parc. C’est normal", a-t-il encore expliqué à propos de la sélection galloise. Sélection qu'il a portée jusqu'à l'Euro pour la première fois de son histoire en 2016, atteignant par ailleurs les demi-finales. Alors forcément Gareth Bale, adulé dans son pays, a fait son choix entre Cardiff et Madrid.

Grandeurs et décadences à Madrid 

Héros dans son pays, c'est également avec ce statut que Gareth Bale était arrivé au Real Madrid en 2013 pour 101 millions d'euros, le transfert le plus cher de l'histoire à l'époque. Mais, malgré une bonne volonté sur le terrain, accompagnée de résultats (4 Ligue des champions), le Gallois est passé d'indiscutable titulaire membre de la BBC (Bale, Benzema, Cristiano), à remplaçant de longue durée. Si cette relation avec son club s'est dégradée à longueur d'années, c'est sans doute car le Gallois ne semble pas s'être pleinement intégré dans le vestiaire.

Avec le départ de Cristiano Ronaldo en 2018, on aurait pu penser qu'il aurait pris une place de choix dans l'attaque des Merengue, mais au contraire, il n'a pas trouvé sa place. Comme il l'a rappelé vendredi dernier, Gareth Bale a toujours des difficultés à s'exprimer en Espagnol, malgré ses 6 années passées dans la capitale. "Avec le pays de Galles, je parle ma propre langue et je me sens plus à l’aise", a-t-il déclaré. Des difficultés qui expliquent certainement son intégration. "Avec lui, il faut parler par gestes", avait expliqué Marcelo à Marca en février dernier. Car en effet, après toutes ces années sous les couleurs du Real Madrid, le Gallois n'a jamais véritablement montré d'efforts pour apprendre l'Espagnol. 

Retrouvailles glaciales en perspective 

L'arrivée de Zinédine Zidane sur le banc du Real en 2016 a précipité la mise à l'écart du Gallois. L'entraîneur français s'est montré beaucoup moins conciliant que ses prédécesseurs. Cet été, Bale semblait plus que jamais proche de la sortie, Zidane ayant clairement exprimé son souhait de s'en séparer. Mais après être passé tout proche de signer dans le club chinois Jiangsu Suning, le Real a mis fin aux négociations. Contre toute attente, le coach des Merengues a donc décidé de le garder :  "La dynamique change, les choses changent. Désormais, je vais compter sur lui, comme sur les autres.  Il a sa place, c'est un joueur important", avait-il déclaré. 

Mais après un plutôt bon début de saison, le comportement du Gallois à l'égard de son club pourrait bien raviver les anciens conflits. En tout cas, pas sûr que Zinédine Zidane apprécie l'épisode de la banderole... 

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