Football : Julen Lopetegui entraînera le Real Madrid après le Mondial
Personne n'avait anticipé le départ soudain de Zinedine Zidane après trois Ligues des champions gagnées consécutivement, et personne n'a vu venir la nomination pour trois ans de Julen Lopetegui (51 ans), qui venait pourtant de prolonger jusqu'en 2020 avec la "Roja". Après avoir sondé le marché des entraîneurs pour trouver un technicien disponible, soit une pointure, soit un homme de la maison, le Real s'est finalement tourné vers un technicien qui réunit ces deux qualités en tant qu'ancien gardien du Real (1989-1991) et ex-entraîneur de la réserve (2008-2009). "Julen Lopetegui sera l'entraîneur du Real Madrid après le Mondial 2018 en Russie", a indiqué le club dans un communiqué.
La Fédération espagnole (RFEF) a de son côté confirmé le départ de son sélectionneur, qui venait tout juste de prolonger le 22 mai, en échange du "paiement de la clause libératoire" par le Real Madrid. C'est la fin de deux semaines de casse-tête pour le président merengue Florentino Pérez, contraint de se mettre en quête d'un technicien après le départ surprise de Zidane, parti en pleine gloire et désireux de prendre du repos.
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Chantier immense
Plusieurs noms avaient circulé dans la presse pour ce poste au Real comme celui de l'entraîneur de Tottenham Mauricio Pochettino ou d'Antonio Conte, coach de Chelsea. Mais tous présentaient des obstacles contractuels ou culturels et la presse espagnole évoquait aussi un possible entraîneur issu du sérail, citant sans conviction Michel, l'ancien technicien marseillais, ou Guti, entraîneur d'une des équipes de jeunes du Real. A seulement trois jours de l'entrée en lice de l'Espagne vendredi contre le Portugal, cette nomination inopinée a des airs de consécration pour Lopetegui, dans un pays où entraîner le Real a souvent revêtu plus de prestige que diriger la sélection espagnole.
Le chantier s'annonce immense après Zidane, vainqueur de neuf trophées sur treize possibles en deux ans et demi: Lopetegui va devoir rebâtir un effectif qui a certes beaucoup gagné mais commence à vieillir, à l'image de la star Cristiano Ronaldo (33 ans)... qu'il défie vendredi à Sotchi avec sa "Roja"! Rajeunir et régénérer, c'est précisément ce que Lopetegui a réussi à faire depuis sa nomination à l'été 2016 pour succéder à Vicente del Bosque, lauréat du Mondial-2010 et de l'Euro-2012. Sous la direction du Basque, la sélection espagnole a retrouvé de la variété dans son jeu de passes, si séduisant mais parfois trop stéréotypé. Au total, matches amicaux compris, Lopetegui est invaincu en sélection avec 14 victoires et six nuls en 20 rencontres.
La "Roja" avant le cas Ronaldo
Niveau résistance à la pression, celui qui a gardé le cap de la sélection en pleine crise politique catalane s'y connaît. Il maîtrise aussi le quotidien d'un club de haut niveau pour avoir dirigé le FC Porto pendant une saison et demi (2014-2016), avec une réussite moyenne (2e du championnat portugais en 2015, éliminé en quarts de C1). Les dossiers sur son bureau merengue s'annoncent nombreux, à commencer par l'avenir de Ronaldo, qui a tenu des propos très ambigus sur son avenir en attendant une revalorisation de son salaire. L'intérêt marqué du Real pour Neymar (Paris SG) pourrait également conditionner son début de mandat.
En attendant, Lopetegui a un travail à finir : tenter de mener l'Espagne jusqu'à un possible nouveau sacre mondial. A Krasnodar, camp de base de la "Roja", le Basque a dirigé mardi comme à l'accoutumée la séance d'entraînement de sa sélection, sans rien laisser paraître. Et alors qu'une conférence de presse est prévue mercredi avec Lopetegui et le président de la RFEF Luis Rubiales (11h30 locales, 08H30 GMT), le futur technicien du Real peut s'attendre à ce que ses interventions publiques soient désormais ponctuées de questions sur le quotidien merengue ou les transferts... "La RFEF sollicite un maximum de respect pour maintenir une certaine normalité autour du rassemblement de la sélection nationale", a écrit la fédération.
Quoi qu'il en soit, Julen Lopetegui devra garder son flegme tout au long du tournoi avant de rejoindre son nouveau banc, connu pour être particulièrement éreintant: aucun technicien au XXIe siècle n'y a tenu plus de trois ans et demi.
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