Fabregas à Barcelone, c'est fait
Le FC Barcelone a réussi à conclure dimanche "LE" transfert de l'été 2011 avec la signature pour un montant estimé à près de 40 millions d'euros du milieu de terrain Cesc Fabregas, qui quitte Arsenal à l'ambition devenue modeste pour rejoindre le club champion d'Europe. Cela fait plusieurs années que les Blaugrana font une cour éperdue à l'ancien Gunner et la rumeur de son arrivée, qualifiée d'"imminente" par le Barça vendredi, gonflait depuis quelques jours. Le Barça ne s'est en effet jamais pardonné d'avoir laissé échapper en 2003 à 16 ans l'un des plus beaux fleurons de la Masia, son fameux centre de formation qui a notamment vu naître le double Ballon d'Or Lionel Messi. Fort d'un statut de chef d'orchestre à Arsenal et couvé par Arsène Wenger, Fabregas a longtemps résisté aux sirènes barcelonaises, certain de pouvoir se construire un destin européen avec les Gunners. Mais le club catalan et Fabregas étaient faits pour se retrouver un jour, à mesure qu'Arsenal s'enfonçait dans la routine des saisons blanches et sans trophées (depuis 2005). La 4e place décrochée la saison dernière, juste derrière les nouveaux riches de Manchester City, qui ne donne même pas droit à un billet direct en Ligue des champions, a précipité le divorce. De fait, la perte de Fabregas est l'arbre qui cache la forêt à Arsenal puisque Samir Nasri, également las de se battre pour des strapontins, pourrait lui aussi quitter Londres pour les Citizens, un chemin que son compatriote Gaël Clichy a déjà emprunté le 4 juillet. Si tous ces départs sonnent comme la fin d'un cycle chez les Gunners, Fabregas, champion du monde et d'Europe mais toujours remplaçant en sélection, a, lui, l'occasion à 24 ans (58 sélections) de rebooster sa carrière.
Effervescence
L'effervescence qui a gagné ses futurs coéquipiers témoigne de l'attente que son arrivée suscite. Le défenseur Gerard Piqué a crié victoire vendredi sur Twitter: "Il est là!", tandis que le capitaine de l'équipe, Carles Puyol, a lancé sur le réseau social "bienvenue à la maison". Personne en Espagne n'a oublié sa passe décisive lumineuse en finale du Mondial-2010 à destination d'Iniesta qu'il va retrouver au Barça. Au moment du retour au pays, la Coupe du monde en poche, les Catalans pensionnaires de la Seleccion l'avaient même vêtu de force du maillot blaugrana devant une foule de supporteurs. "L'avenir du Barça, l'avenir de l'Espagne c'est Cesc Fabregas", s'était écrié au micro le gardien remplaçant Pep Reina en enlaçant un Fabregas visiblement gêné mais hilare. L'image avait fait le tour du monde. Aujourd'hui le virtuel est devenu réalité. Reste à lui faire une place au sein d'un entre-jeu où règnent en maîtres Xavi et Iniesta. Le recrutement de Fabregas est clairement destiné à anticiper le retrait progressif de Xavi, âgé de 31 ans. Ce dernier, véritable patron du milieu de terrain, restera l'indispensable rouage du système mis en place par Pep Guardiola. Mais avec Fabregas, Xavi pourra choisir ses matches au cours d'une saison qui s'annonce harassante avec l'Euro-2012 en point d'orgue. Viscéralement attaché à ses racines catalanes et marqué à jamais par les préceptes acquis à la Masia, Fabregas n'aura pas trop de difficultés à se fondre dans le moule blaugrana. Arsenal aura en revanche bien du mal à se remettre de son départ.
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