Alves répond au racisme sur le terrain
"Cela fait onze ans que je suis en Espagne et depuis onze ans c'est pareil. Il vaut mieux rire de ces attardés". Daniel Alves a expliqué ainsi son geste sur le terrain de Villareal. A 30 ans, le latéral de la Seleçao a déjà subi beaucoup d'injures racistes dans le championnat espagnol. Suffisamment pour ne plus s'emporter face à un nouveau geste imbécile: "On ne va pas réussir à changer ça donc il faut prendre les choses en riant et se moquer d'eux", a-t-il déclaré.
A Villareal, alors qu'il s'apprêtait à tirer un corner, le joueur du Barça a vu une banane atterrir à un mètre de lui. Sans hésitation, il est allé la prendre, l'a ouverte et l'a mangée avant de tirer le coup de pied de coin. Sans le savoir, il a appliqué à la lettre ce que son sélectionneur, Luiz Felipe Scolari, disait du racisme à des milliers de kilomètres de là, sur TV Globo: "J'ai dejà dit qu'il fallait le combattre, en parler, mais ne pas donner cette importance à ceux qui ont des attitudes racistes car c'est ce qu'ils cherchent, ils veulent se montrer." Cette saison, d'autres joueurs, comme le défenseur brésilien du Betis Séville Paulao ou le latéral français de Grenade Allan Nyom, ont eu eux aussi à subir ce type de comportements dans les stades espagnols.
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Son coéquipier et compatriote, Neymar, n'a pas tardé à relayer le mouvement avec le même humour, et un hashtag "Nous sommes tous des singes", sur son compte Instagram. Et le site internet de la Globo, la plus grande chaîne télévisée brésilienne, a emboîté le pas en faisant sa une avec un titre: "Nous sommes tous Dani Alves", et un édito qui demande à ce que tout le monde mange une banane aujourd'hui, rappelant à 45 jours de l'ouverture de la Coupe du monde, que malgré tous les problèmes du pays, y compris la corruption, le Brésil est "quasiment incapable d'accepter l'intolérance"..
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