Les footballeurs professionnels plus homophobes que la moyenne
Chez les amateurs, tous sports
confondus, 8 % des personnes interrogées confessent des pensées
homophobes. Les footballeurs professionnels sont 41 %, et même 50 %
dans les centres de formation, selon une étude commandée par l'association
Paris Foot Gay (PFG). La question de l'homosexualité est si taboue que les
trois-quarts des jeunes en centres de formation excluent tout coming out
d'un coéquipier.
L'étude pointe une différenciation
entre les opinions envers l'homosexualité en général, et un coéquipier
homosexuel. "Une majorité de joueurs serait ainsi ouverte à l'idée de
jouer avec un partenaire gay, dans la mesure où celui-ci est avant tout perçu comme
un joueur professionnel, un membre de l'équipe, avant d'être un
homosexuel", explique Anthony Mette, le conseiller en psychologie du
sport qui a coordonné cette étude.
"Critères très virils"
La question de l'homosexualité n'est
pas abordée dans les centres de formation, où les futurs joueurs professionnels
sont enfermés très tôt. "En vase clos, ces jeunes garçons qui vivent
ensemble du matin au soir se créent des critères très virils avec une grande
compétition. Inévitablement, cela crée une forme de rejet et
d'intolérance ", poursuit Antony Mette.
Dans ce contexte, les formateurs
ont du mal à imaginer comment les entraîneurs pourraient être sensibilisés,
confie le vice-président de l'Union nationale des entraîneurs et cadres
techniques du football français (UNECATEF). En même temps, les réflexions qui
peuvent être jugées homophobes ne sont "jamais dites avec
méchanceté ", ajoute Pierre Repellini.
"Jurisprudence" Lemaire
L'affaire Lemaire fait peser une
chape de plomb sur cette thématique, indique l'étude. Ce joueur amateur, qui
avait révélé son homosexualité en 2009, avait été mis à la porte par son club
l'année suivante.
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