Les Brésiliens boudent (pour l'instant) le Mondial

C'est la samba triste. Alors que les Brésiliens se préparent à accueillir le Mondial depuis 2007, l'ambiance est plutôt morose dans les rues de Rio à quelques heures du coup d’envoi. Un paradoxe pour ce pays sacré champion du monde cinq fois et toujours d’humeur à faire la fête.

Une atmosphère qui s'explique notamment par le ras-le-bol des habitants contre le coût du tournoi. Comme Guillermo, ils pointent du doigt "les milliards d'euros dépensés pour rénover et construire des stades alors qu'on ne sait pas ce qu'on en fera après ". Le constat est sans appel pour ce commerçant : "On aurait pu jouer la Coupe du monde ailleurs. La priorité, c'est avoir plus d'argent pour la santé, l'éducation et les transports ."

Que la partie visible de l'iceberg

Pour l'historien et spécialiste du football Joel Rufino, le manque d'enthousiasme des Brésiliens pour cette Coupe du monde n'est que la partie visible de l'iceberg.

Mais à quelques heures du coup d'envoi du Mondial, les rues les plus animées de Rio voient fleurir des drapeaux vert et jaune. De plus en plus de magasins, de bars et de restaurants se parent également des couleurs auriverde.

"Mes clients m'ont demandé de décorer mon commerce avant le match d'ouverture de la Seleçao ! ", lance Pablo, le propriétaire d'un petit restaurant dans le quartier Uruguaiana. "Le Brésilien fait souvent tout à la dernière minute. Quand le coup d'envoi sera donné, nous serons tous enthousiastes et derrière notre équipe ", crie-t-il pour couvrir le son de sa radio qui crache de la samba.