Le cas Vieira fait polémique
A dire vrai, une nouvelle polémique à quelques heures du match décisif contre les Italiens n'était pas spécialement nécessaire. Mais dans l'ambiance pour le moins "secrète" qui a nimbé la vie des Bleus depuis la préparation, les mots de Patrick Vieira hier sonnaient presque comme un acte frondeur.
Blessé une bonne partie de la saison en Italie, et touché à la cuisse depuis la phase préparatoire à l'Euro, le milieu de terrain de l'Inter Milan et capitaine de l'équipe de France traîne son ras-le-bol et ronge son frein, en costume "civil", dans les tribunes. Et le poids de son absence n'est même pas notable, il est plus qu'évident.
Pourtant, depuis les soubresauts de cette affaire de blessure, il est difficile de dire que le joueur et son entourage aient fait beaucoup pour informer journalistes et public. Au lendemain de sa mésaventure à la cuisse, Vieira avait lancé à des rédacteurs de l'Equipe, "continuez à écrire des conneries". Là où ces derniers, après tout, ne cherchaient qu'à informer leurs lecteurs de l'état de forme d'un joueur-clé de la maison bleue.
Hier, donc, Vieira est revenu de lui-même sur cette "légère déchirure" (?) en déplorant notamment son absence ce soir. "Je pensais que j'allais louper le premier match, au pire le
deuxième, j'étais confiant quant à ma participation au troisième, mais la douleur est toujours là, je ne peux pas dire quand je pourrais rejouer".
_ Quant à ses liens avec l'équipe soignante, le capitaine a lâché "il y a des incohérences sur ma blessure, sur les soins qui ont été faits. A un moment ou à un autre, il faudra donner des explications".
La polémique en question tient donc en une éventuelle erreur de diagnostic, ou en des soins insuffisants. On ne saura peut-être jamais, même si encore une fois cette histoire rejoint les autres agacements ressentis ces derniers jours. Entre fracture générationnelle, déclin des "anciens" et limites de la méthode de "verrouillage" d'un staff presque parano. Un faux pas supplémentaire ce soir démontrerait que toutes ces "affaires" ne sont pas que des lubies de gratte-papiers. Une victoire aussi, d'ailleurs.
Matteu Maestracci
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