L’arbitrage vidéo dans le football va bientôt entrer en jeu
L'assistance vidéo pour les arbitres de foot, expérimentée en "offline" depuis plusieurs mois, devrait être concrètement utilisée à partir du mois de mars lors de matches amicaux. Franceinfo a suivi un entraînement vidéo sur un match de Ligue1.
La première phase d'expérimentation de l'arbitrage vidéo dans le football touche à sa fin. Après cinq mois de tests "offline", des tests théoriques, sans intervention dans le jeu, on va passer à la pratique. Le mois prochain, lors de matches amicaux, les arbitres de terrain seront en communication avec des collègues chargés de décortiquer les actions grâce à plusieurs caméras. Franceinfo a suivi un entraînement vidéo sur un match de Ligue 1.
Dans une camionnette noire stationnée sur le parking du Parc des Princes, deux arbitres en tenue de ville, équipés de micro-casques, scrutent les images sur des écrans d'ordinateurs. "On a la chance d’être mis dans des conditions optimales. On s’entraîne durement au centre national du football à Clairefontaine, plusieurs fois par semaine", explique Mikael Lesage, l'un des onze arbitres français à suivre la formation vidéo.
Le vidéo-arbitrage c’est uniquement pour enlever les grossièretés qui pourraient être vues de toute personne assise dans le canapé
Mikael Lesage, arbitreà franceinfo
Une aide à la décision sur des actions cruciales
Le protocole des instances internationales du football prévoit quatre situations de jeu pour lesquelles la vidéo peut être utilisée : "Après un but marqué, dans le cadre d’un carton rouge, dans le cadre d’un penalty et éventuellement pour corriger une erreur d’identité", détaille le directeur technique de l'arbitrage (DTA) à la Fédération française (FFF), Pascal Garibian.
Ancien arbitre international entre 1995 et 2006, Pascal Garibian se souvient d’un match à Monaco, au cours duquel le vidéo-arbitrage lui aurait été personnellement bien utile. "Je n’avais pas vu une main" raconte-t'il. "Tout le monde l’avait vu et malheureusement l’angle que j’avais à ce moment-là ne m’a pas permis de la voir. Parce que c’était une erreur flagrante, j’aurais aimé qu’on puisse m’aider", ajoute Pascal Garibian.
La vidéo ne doit pas casser le jeu
"A l’échelle de la mi-saison, 190 matchs, nous avons relevé un pourcentage de 3% à 6% d’erreur, ce qui est finalement assez minime. Mais pour nous, une erreur c’est toujours une erreur de trop", poursuit le directeur technique de l’arbitrage.
L’objectif de l’expérimentation est de vérifier si la vidéo pourra aider efficacement les arbitres tout en préservant le jeu, l’émotion, l’intensité du football car il faut garder cette fluidité
Pascal Garibian, directeur technique de l'arbitrageà franceinfo
Jusqu’ au mois de décembre 2017, le test d’arbitrage vidéo va se poursuivre sur des rencontres amicales. La troisième phase débutera en janvier 2018 avec l’utilisation de caméras sur des rencontres officielles prédétermines. La décision définitive sur l'instauration ou non de l'arbitrage vidéo doit être prise en mars 2018.
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