Hugo Lloris, capitaine éclairé d'une défense fébrile
A 34 ans, le portier de Tottenham empile les statistiques autant que les parades de haut-vol en équipe de France, ce qu'il a encore démontré dans le stade Grbavica de Sarajevo pour cette rencontre qualificative au Mondial-2022. Menacé par un seul tir cadré sur les deux précédentes rencontres, contre l'Ukraine (1-1) mercredi dernier et au Kazakhstan (2-0) dimanche, le Niçois d'origine a réchauffé ses gants sur deux actions rapprochées des partenaires d'Edin Dzeko et Miralem Pjanic.
Il a d'abord boxé une frappe lointaine de Darko Todorovic (24e) qui filait tout droit sans ses filets avant, deux minutes plus tard, de réaliser une parade réflexe de la main gauche sur une tête à bout portant de Dennis Hadzikadunic (26e). Si les Français ont eu la possession du ballon, les Bosniens ont été bien plus dangereux dans leurs incursions. Heureusement pour les champions du monde, leur gardien s'est montré ferme et déterminant au moment où sa défense était fébrile, pas assez agressive ni disciplinée, à l'image de Raphaël Varane.
A Sarajevo, l'ancien gardien de Nice et Lyon n'aurait pas pu mieux célébrer sa 123e sélection, ce qui en fait l'égal de Thierry Henry au deuxième rang des Français les plus capés, derrière Lilian Thuram (142), dont il pourrait aller chercher le record au Qatar. Atteindre un tel chiffre, "c'est une grande fierté", disait mardi le portier des Spurs, soucieux néanmoins de ne pas en faire trop. "Lorsque que j'ai démarré ce rassemblement, je ne pensais pas du tout à ces chiffres, j'étais davantage focalisé sur l'équipe et les résultats à aller chercher", a-t-il lancé.
A la poursuite de Lilian Thuram
"Lorsqu'on commence une carrière, il est difficile d'imaginer autant de matches joués avec les Bleus. Je n'ai jamais couru après les records, ils sont plutôt venus naturellement. On va continuer dès demain en espérant gagner le match", avait-il lâché face à la presse. Sans un Lloris des grands soirs, mercredi, les Bleus ne seraient peut-être pas allés chercher une huitième victoire consécutive à l'extérieur, à l'heure de jeu sur une tête victorieuse d'Antoine Griezmann (60e).
Lancé en 2008 par Raymond Domenech, nommé capitaine par Laurent Blanc avant même ses 24 ans, le Niçois fait partie des indéboulonnables de Didier Deschamps, à qui il a soufflé le record de capitanat au cours de l'Euro-2016. "DD" s'était arrêté à 54, Lloris en compte déjà 99. "C'est le capitaine de l'équipe de France, c'est un cadre avec une grande expérience, il enchaîne les saisons avec le même professionnalisme et la même exigence", avait relevé en septembre 2019 le sélectionneur, avec qui il anime chaque conférence de veille de match.
Face à la presse, Lloris assume toujours ses propres erreurs et les défailles collectives, tout en prenant soin de relever également les points positifs. Mercredi dernier, dans l'auditorium du Stade de France, il a tenu à s'exprimer devant les journalistes qui avaient déjà commencé à remballer leurs affaires une fois Deschamps parti. Le capitaine s'était engagé à venir, il l'a fait "parce que c'est un grand professionnel", avait relevé en introduction le chef de presse de l'équipe de France. En Bosnie, Lloris l'a prouvé aussi.
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