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Ligue 1 : les Girondins de Bordeaux secoués par des accusations de racisme contre Benoît Costil

Le collectif Ultramarines a accusé le portier français de "comportements scandaleux, parfois raciste" dans un communiqué. Le gardien international envisage de porter plainte.

Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Benoit Costil face aux supporters du Kop Sud du Matmut Atlantique, le 25 février 2022. (FABIEN COTTEREAU / MAXPPP)

Rien ne va plus du côté des Girondins de Bordeaux. 20e de Ligue 1, le club est désormais secoué par des accusations de racisme portées par leurs ultras, notamment contre leur gardien Benoît Costil. Le club a soutenu son joueur, mardi 22 mars, dans un communiqué.

Costil sifflé par le Kop Sud lors du dernier match à domicile

L'"union sacrée" invoquée pour sauver une équipe à la dérive, lanterne rouge de L1 à six points du 17ème, a publiquement volé en éclats dimanche contre Montpellier. Les Girondins ont joué pendant une mi-temps en supériorité numérique, à onze contre neuf, avant de s'incliner sur le score de 2 à 0.

Cela a commencé par une dispute entre deux coéquipiers, Benoît Costil et le défenseur bosnien Anel Ahmedhodzic, qui jouaient pour la première fois ensemble. Assistant à cette remontrance du premier au second, qui ne maîtrise pas le français, le virage sud des Ultramarines prend feu et montre sa colère, latente, au portier international, qui a disputé 179 matchs avec Bordeaux. Costil est alors insulté à chaque prise de balle.

À la mi-temps, Costil est interpellé par un leader ultra, réputé influent dans l'environnement du club repris l'été dernier par Gérard Lopez. Ils s'expliquent avant que Costil ne mime un geste suggérant que ce supporter est à la solde de la direction.

Benoît Costil et Laurent Koscielny taxés de racisme par le collectif Ultramarines

Les Ultramarines réagissent et évoquent sur Twitter "des comportements scandaleux, parfois racistes" de Costil, en y associant le nom du défenseur Laurent Koscielny, poussé à la retraite en janvier et désormais ambassadeur du club à l'international. Sans étayer ces accusations.

"Ces personnes doivent quitter au plus vite le club", résume alors le groupe de supporters qui dit s'appuyer sur les témoignages d'un ancien et d'un actuel salariés du club proches du groupe pro.

Si aucun des deux joueurs n'a réagi, la réaction initiale du club n'était pas de nature à les satisfaire. "J'ai échangé avec nos supporters à la mi-temps. Ils étaient écoeurés et je les comprends", a tweeté Gérard Lopez après la débâcle. À la fin du match, 200 supporters ont bloqué la sortie du stade et réclamé une explication aux joueurs. L'échange sera tendu avec certains avant que le calme ne revienne au bout d'un quart d'heure.

Une réaction tardive de l'institution

Si l'avenir de Costil au club semble compromis, il s'est présenté lundi au décrassage et envisage désormais de porter plainte, selon les médias locaux, qui ont également évoqué un communiqué de soutien de ses coéquipiers.

Le Comité social et économique du club rappelle à sa direction "qu'elle a le devoir de protéger l'ensemble de ses salariés, en particulier lorsque l'un d'eux est accusé d'un délit sans preuve à ce jour ou mis en danger sur son lieu de travail".

Sollicitée de toute part, la direction a mis 53 heures pour réagir, via un communiqué transmis mardi à 22h30 à un média, en deux versions. Dans la première, elle reconnaît "l'existence d'allégations concernant des comportements inacceptables et des propos à caractère raciste qui auraient pu être tenus par des salariés du club".

A ce jour, aucune pièce visant à étayer ces allégations n'a été portée à la connaissance du club qui, par principe, entend faire preuve de la plus grande prudence

Football Club des Girondins de Bordeaux

Communiqué

Le texte précise qu'"à ce jour, aucune pièce visant à étayer ces allégations n'a été portée à la connaissance du club qui, par principe, entend faire preuve de la plus grande prudence et se doit de rappeler la nécessité de respecter le principe de présomption d'innocence (...) Si de telles accusations devaient se révéler fondées, le club en tirerait immédiatement toutes les conséquences appropriées".

Cette première version associe "les joueurs (qui) tiennent par ailleurs à affirmer que ceci ne correspond pas à la réalité de ce qu'ils vivent dans le vestiaire", alors que la seconde mouture, envoyée peu après, édulcore ce passage.

Mercredi sur ses réseaux sociaux, l'attaquant sénégalais M'Baye Niang a apporté "un énorme soutien à (s)es amis Benoît Costil et Laurent Koscielny dans ces moments difficiles... Des accusations graves et tellement à l'opposé des valeurs de ces deux hommes que je côtoie depuis de nombreuses années".

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