Gérard Houllier "était quelqu'un d'extrêmement humain", "sympathique" et "bienveillant", témoigne Bixente Lizarazu
L'ancien joueur de l'équipe de france de football rend hommage à son premier selectionneur chez les Bleus. Gérard Houiller est mort à l'âge de 73 ans.
Les hommages affluent depuis l'annonce de la mort de Gérard Houiller. Bixente Lizarazu, consultant football de Radio France, exprime ce lundi sur franceinfo sa tristesse d'apprendre la mort, à l'âge de 73 ans, de l'entraîneur. L'ancien sélectionneur des Bleus lui a donné en 1992 sa première chance en équipe de France. "C'était quelqu'un d'extrêmement humain, d'extrêmement sympathique, d'extrêmement bienveillant", se souvient-il.
franceinfo : Quelle image gardez-vous de Gérard Houllier ?
Bixente Lizarazu : J'ai toujours gardé un lien fort avec Gérard. J'avais beaucoup de plaisir à le croiser ces dernières années parce que c'était quelqu'un de très intéressant. Pas uniquement sur le thème du foot. Il était cultivé, il s'intéressait à beaucoup de choses. Il avait une vision globale du football puisque c'est un des rares entraîneurs à avoir été entraîneur et manager. En Angleterre, on est souvent entraîneur et manager, c'est-à-dire qu'il était capable de manager une équipe, mais il est aussi capable de manager un club. Il a aussi travaillé pour le groupe Red Bull, où il était directeur mondial de la branche football. C'est un peu ce football moderne avec ses bons côtés et ses mauvais côtés, un développement un peu mondial avec des clubs comme Leipzig, Salzbourg ou New York qui étaient un peu des chaînes du football. C'était un visionnaire. Et puis c'était quelqu'un d'extrêmement humain, d'extrêmement sympathique, d'extrêmement bienveillant. Je suis en effet très triste d'apprendre cette nouvelle.
"Il ne faisait pas le professeur de football avec nous. Il essayait d'être simplement un manageur psychologue."
Bixente Lizarazu
Il a été professeur d'anglais. Est-ce qu'il s'adressait aux joueurs comme un professeur ?
Non. Comme toutes les personnes intelligentes, il s'adaptait à la situation. Il ne faisait pas le professeur de football avec nous. Il essayait d'être simplement un manageur psychologue, de parler différemment en fonction du joueur qu'il avait en face de lui et de faire en sorte qu'il y ait une cohésion d'équipe et que cette équipe avance ensemble. C'est cela, le travail d'un entraîneur, le travail d'un manager. En plus, la particularité, c'est que c'est un entraîneur qui n'a pas eu de carrière de footballeur. Donc, il a appris cela d'une certaine façon dans les livres.
Quel regard portez-vous sur son passage à Liverpool ?
Il a été entraîneur à Lens, à Paris, puis à Lyon et réussir en Angleterre, c'est assez rare. Il n'y a pas beaucoup d'entraîneurs français qui ont réussi à aller à l'étranger. On a Arsène Wenger qui a réussi avec Arsenal. Et c'est vrai que Gérard à Liverpool a un super parcours. Il va falloir regarder le prochain match de Liverpool. Il y aura, à mon avis, une ovation pour Gérard. Il sera reconnu à sa juste valeur. C'est assez remarquable de s'imposer comme ça à l'étranger comme entraîneur, parce que c'est particulièrement difficile.
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