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France-Bulgarie 2017 ravive le souvenir du KO de 1993 : "C'est la chape de plomb, le stade s’est tu complètement"

Les Bleus disputent, samedi soir à Sofia, l'avant-dernier match de qualification pour la Coupe du monde 2018 face à la Bulgarie. Une affiche qui rappelle celle de 1993, qui avait privé la France de Mondial. Jean-Pierre Paoli, speaker du Parc des Princes à l’époque, se souvient de ce match catastrophe.

Article rédigé par Sébastien Hazard - Edité par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'élimination de l'équipe de France par la Bulgarie avant le Mondial 1994 reste l'un des pires souvenirs de la carrière de Jean-Pierre Paoli, à l'époque speaker du Parc des Princes. (SEBASTIEN HAZARD / RADIO FRANCE)

L'équipe de France de football affronte la Bulgarie, samedi 7 octobre à Sofia (20h45), en éliminatoires du Mondial-2018. Cette rencontre cruciale ravive forcément des souvenirs. Le 17 novembre 1993, la France joue à domicile sa qualification pour le Mondial-1994 face à la Bulgarie. Des feuilles de match, Jean-Pierre Paoli, speaker du Parc des Princes à l’époque, en a conservé des centaines. Mais curieusement celle-là, il n'arrive plus à mettre la main dessus. Cette soirée cauchemardesque reste pourtant gravée dans sa mémoire. "Je revois très bien la descente d’Emil Kostadinov", raconte-t-il près de 25 ans après. 

Dix secondes et tout bascule

Kostadinov. Ce nom à lui seul donne des maux de tête à tous les supporters des Bleus. Auteur du premier but bulgare qui égalise avec la France à la 37e minute de jeu, 1-1, il porte le coup fatal en inscrivant un second but, à 10 secondes de la fin. Battue 2-1, la France perd son ticket pour la Coupe du monde aux États-Unis. Jean-Pierre Paoli est sonné. "Ça va très vite, on ne réalise même pas. David Ginola centre... le ballon est perdu... Kostadinov... et but. C’est un KO, comme en boxe."

Le rêve se brise sous les yeux de tout un stade, Jean-Pierre Paoli en tête, qui s'apprêtait à fêter la qualification. Une annonce magistrale, finalement jamais effectuée, que l’ancien speaker du Parc des Princes s’imagine encore. "Je vais rentrer sur le stade, je vais lancer : 'La France qualifiée pour la Coupe du monde !'. Et puis en haut on va mettre de la musique… "  Jean-Pierre Paoli devait ensuite passer le micro à Basile Boli, sitôt le match terminé, puis aux autres joueurs pour une soirée de fête. Au lieu de ça, c’est la désillusion. 

Je me rapproche du banc. Dans la seconde, Gérard Houllier et Aimé Jacquet, tous les deux en même temps, pivotent, tournent le dos au terrain et shootent dans le banc. Et là, c’est la chape de plomb, plus un mot, le stade s’est tu complètement.

Jean-Pierre Paoli, speaker du Parc des Princes lors de France-Bulgarie 93

à franceinfo

L’Amérique, je veux l’avoir et je l’aurai... La chanson de Joe Dassin, diffusée dans les tribunes du Parc des Princes à la mi-temps du match précédent contre Israël, résonne alors cruellement dans les mémoires. Jean-Pierre Paoli assure que ce n'a jamais été son idée : "C’est pas moi. Si c’était moi, je le dirais." 

Une défaite difficile à oublier

Finalement, pas de Coupe du monde, pas d'Amérique. Et une soirée d'après match très mal embarquée. "Je suis rentré au vestiaire pour demander aux joueurs s’ils venaient à la soirée. Le premier qui est venu c’est Didier Deschamps, se souvient Jean-Pierre Paoli. Et puis il m’a dit : 'Je viens pas'". Laurent Blanc, Basile Boli, Eric Cantona,.. n'iront pas non plus.

Cette rencontre fait partie de l'histoire tragique des Bleus. Jean-Pierre Paoli en est conscient. Mais aujourd'hui, plus de 20 ans après, il ne comprend toujours pas pourquoi Gérard Houllier, le sélectionneur de l'époque, et David Ginola, sont restés aussi longtemps fâchés.

Le reportage de Sébastien Hazard

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