Football : faire une tête affecte significativement la mémoire et le cerveau
Les capacités de la mémoire peuvent être réduites de 41% à 67% pendant les 24 heures suivant une séance de jeu de tête, affirme une étude de l'université écossaise de Stirling.
Les footballeurs feraient mieux de ne pas trop jouer avec leur tête. Une nouvelle étude, menée par l'université écossaise de Stirling et publiée le 22 octobre dans la revue EBioMedicine (en anglais), conclut que le jeu de tête en football peut avoir un impact significatif sur les fonctions de la mémoire et du cerveau.
La recherche se base sur une série de vingt têtes effectuée par un groupe de 19 joueurs, reprenant un ballon propulsé par une machine à la vitesse et à la puissance d'un ballon tiré du point de corner. "Nous avons constaté, juste après cette séance de coups de tête, une diminution des fonctions cérébrales et des capacités de la mémoire chez ces sujets", a commenté Magdalena Ietswaart, spécialiste des neurosciences à l'université de Stirling, lundi à la BBC (en anglais).
De possibles conséquences à long terme
Selon ces résultats, les capacités de la mémoire peuvent être réduites de 41% à 67% pendant les vingt-quatre heures suivant une séance de jeu de tête. "Bien que ces affections soient temporaires et limitées dans le temps, nous pensons qu'elles peuvent affecter le cerveau à long terme", estime Magdalena Ietswaart.
En mai dernier, la Fédération anglaise de football avait annoncé qu'elle autorisait l'ouverture d'une étude sur les possibles liens entre le jeu de tête et les lésions cérébrales. Cela faisait suite à la conclusion d'une enquête demandée par la famille de Jeff Astle, un ancien attaquant de West Bromwich Albion mort en 2002 à l'âge de 59 ans. L'autopsie de son cerveau avait conclu à un décès par encéphalopathie traumatique chronique due, selon le médecin, au jeu de tête. Toutefois, les ballons utilisés à l'époque étaient beaucoup plus lourds qu'aujourd'hui, en particulier lorsqu'ils étaient rendus humides par la pluie et la boue.
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