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Faut-il applaudir l'Euro 2020 organisé dans plusieurs villes européennes ?

Le comité exécutif de l'UEFA a entériné jeudi une idée lancée par Michel Platini. Arguments et contre-arguments autour d'une première dans l'histoire du sport.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Michel Platini (à dr.), le président de l'UEFA, le 1er octobre 2012 à Saint-Petersbourg (Russie). (OLGA MALTSEVA / AFP)

FOOT - Sur le terrain, Michel Platini a marqué son temps. En coulisses, l'ancien numéro 10 des Bleus, aujourd'hui patron de l'UEFA, va également laisser une empreinte. Comme le rappelle La Nouvelle République, il avait émis en juin dernier l'idée d'un Championnat d'Europe des Nations de football organisé dans une douzaine de villes européennes en même temps, pour célébrer le 60e anniversaire de l'Europe. Jeudi 6 décembre, le comité exécutif de l'UEFA a validé ce concept : l'Euro 2020 aura bien lieu dans plusieurs grandes villes, et pas dans un seul pays. Arguments et contre-arguments autour d'une première dans l'histoire du sport.

Un bon moyen d'éviter les mauvaises surprises

"Un Euro pour l'Europe." C'est ainsi que le secrétaire général de l'UEFA, Gianni Infantino, a présenté le concept jeudi à Lausanne (Suisse). "Je ne peux pas dire combien de villes et combien de pays seront impliqués. (…) Les villes seront choisies au printemps 2014, six ans avant l'événement." La décision finale doit être validée soit en janvier, soit en mars, lors du prochain comité exécutif de l'instance européenne de football.

Depuis le mois de juin, l'idée défendue par Michel Platini faisait son chemin car elle présente plusieurs avantages. Elle évite d'abord la construction d'infrastructures très coûteuses : stades aux normes, aéroports ou encore autoroutes. En choisissant des grandes villes d'Europe où ces équipements existent déjà, l'UEFA s'assure contre les problèmes récurrents qui menacent les grands événements sportifs : les retards. La prochaine Coupe du monde brésilienne en 2014 inquiète ainsi la Fifa, qui voit d'un mauvais œil les chantiers retardés, comme l'explique RFI.

Il s'agit également d'éviter les déséquilibres financiers au sein d'un même pays. A l'image de la France, organisateur de l'Euro 2016, où certaines villes comme Lens ont dû renoncer à accueillir la compétition. Avec la solution multinationale, si un site abandonne, il sera aisé de lui trouver un remplaçant.

Un casse-tête organisationnel

Vendredi 30 novembre, Jérôme Valcke, le secrétaire général de la Fifa, avait déclaré qu'il ne comprenait pas ce concept d'Euro itinérant. "Cela détruit l'esprit de la compétition", avait-il estimé. C'est exactement ce qu'ont ressenti de nombreux supporters à l'annonce de la décision de l'UEFA. Pour certains, plus question de partir en expédition dans un pays et d'avoir le temps de le visiter. Particulièrement remontés, les fans de l'équipe d'Angleterre, habitués à traverser la Manche en masse pour supporter leur équipe.

Chez les journalistes aussi, l'annonce n'a pas provoqué un enthousiasme débordant, mais plutôt ironie et déception. Au revoir le voyage bucolique d'un mois dans une contrée lointaine où s'empilent les souvenirs. Bonjour les trajets en avion à répétition.

Mais ceux pour qui cette décision risque de mal passer sont ceux qui étaient jusqu'ici candidats à l'organisation de l'Euro 2020 : la Turquie, le ticket Azerbaïdjan-Géorgie et le trio Irlande-Ecosse-pays de Galles. Comme le relève The Guardian (en anglais), le triumvirat celtique pourrait toutefois se réjouir, car certains matchs pourraient bien se dérouler chez eux. A condition de plaire à l'UEFA, évidemment.

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