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Foot : aidons la France et l'Angleterre à se trouver un sélectionneur

L'Angleterre a perdu Fabio Capello tandis qu'en France, on déniche tous les trois jours un successeur à Laurent Blanc, qui est pourtant encore en place. Mais quel profil pour les remplacer ? 

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Laurent Blanc, le sélectionneur de l'équipe de France, et Fabio Capello, son ex-homologue anglais, le 2 décembre 2011 à Kiev (Ukraine). (FRANCK FIFE / AFP)

Un sélectionneur d'équipe nationale de football, c'est un technicien compétent qui a le profil qui correspond aux attentes de l'opinion publique, mâtiné des exigences de sa fédération. La sélection anglaise se retrouve orpheline à cause de la démission surprise de l'Italien Fabio Capello, mercredi 8 février, tandis que l'équipe de France reste dans le flou en ce qui concerne la prolongation de contrat de Laurent Blanc après l'Euro 2012, en juin prochain. Jouons au DRH en rédigeant une offre d'emploi pour chaque pays...

• France : "Equipe nationale au lustre terni cherche sélectionneur"

Vous avez : 
- un passé glorieux, de préférence vous êtes champion du monde 98 et/ou avez réussi une brillante carrière de joueur et d'entraîneur ;
- des exigences limitées en ce qui concerne l'encadrement. Contrairement à Laurent Blanc, vous ne réclamez pas d'avoir 22 personnes dans votre staff pour en entraîner 23 pour un total de six semaines par an. Sur votre salaire personnel, en revanche, on peut faire un effort ;
- rien contre le fait qu'on vous fasse signer un contrat de deux ans même si on aimerait bien quatre, mais bon, deux, ça nous permet de nous séparer de vous si vous loupez la Coupe du monde 2014 ;
- la décence ne pas signer des contrats publicitaires à six chiffres avec des partenaires privés de l'équipe de France (voir lexpress.fr).

Pour remplacer Laurent Blanc, le JDD a évoqué Arsène Wenger (actuel entraîneur d'Arsenal, en Angleterre) qui a l'aura, les trophées, la légitimité, mais pas forcément l'envie. Le Monde a évoqué Paul Le Guen (ex-coach de Lyon et du PSG), dont le palmarès d'entraîneur est bien garni, mais qui ne déclenche pas l'enthousiasme des foules a priori. France Football a laissé entendre que Rudi Garcia ne laisse pas insensible la FFF. L'entraîneur de Lille a pour lui de proposer le plus beau jeu du championnat de France, tout en étant encore jeune pour le poste. Grosse cote ou tentative de diversion de la fédération ? L'hebdomadaire nuance cette piste en affirmant que le favori pour la succession de Blanc, c'est Blanc lui-même, dont le bilan à la tête des Bleus est quand même jugé positivement par le grand public. 

• Angleterre : "Equipe nationale cherche sélectionneur lui ressemblant"

L'équipe d'Angleterre vient de voir son sélectionneur, Fabio Capello, partir avec fracas malgré un contrat en béton armé de 7 millions d'euros annuels. Alors pour elle, l'annonce serait légèrement différente. Ce qu'on reprochait surtout à l'entraîneur italien, dont la carrière frisait le sans-faute jusque là, c'était... de ne pas parler anglais correctement après six ans de service, alors que Carlo Ancelotti, nouveau coach du PSG, a appris le français en quinze jours. Deuxième grief : avoir perdu LE match dont tout le monde se souvient : le 8e de finale de Coupe du monde 2010, sur le score de 4 à 1, face à l'Allemagne. 

L'offre d'emploi serait donc rédigée ainsi :

Equipe nationale qui vit dans l'illusion de faire partie des grands de ce monde cherche sélectionneur : 

- anglais, éventuellement britannique. Un petit accent londonien serait un plus apprécié ;
- pas trop gourmand sur le plan salarial, on ne sera pas gourmand quant à votre palmarès. Comme le fait remarquer un internaute malicieux sur Twitter, "nombre de trophées : Capello 15, Redknapp 1" ;
- au casier judiciaire vierge (et là, ça tombe bien, Harry Redknapp vient d'être blanchi d'une affaire de fraude fiscale) ;
- capable si possible d'avoir un taux de victoire supérieur à 67% (Capello détient le record sur les vingt dernières années) tout en jouant bien (la référence en ce domaine reste l'ère Kevin Keegan, dans les années 1990) ;
- essayer d'atteindre une demi-finale de quelque chose, ce qui n'est pas arrivé depuis 1996.

C'est résumé en vidéo de façon assez imagée par la chaîne taïwanaise MNA.


Harry Redknapp, actuel coach de Tottenham, est tellement favori que les bookmakers ont suspendu les paris sur l'identité du successeur de Capello, note le Guardian. Les joueurs cadres de l'équipe d'Angleterre (Rio Ferdinand, Wayne Rooney) le plébiscitent. Il ne le saura pas : de son propre aveu, il n'a jamais envoyé de texto, de fax ni même touché un ordinateur. Ce qui permet au site satirique Sabotage Times d'improviser une fausse lettre de motivation écrite par celui qu'on surnomme "'Arry" (oui, car il mâche ses mots, en plus). 

Les noms des outsiders semblent circuler dans la presse, histoire de maintenir le suspense : Martin O'Neill, qui  est en train de ressuciter Sunderland dans le championnat anglais ; l'entraîneur des Espoirs, Stuart Pearce, qui assure l'intérim, mais qui n'a pas convaincu avec les jeunes ; Guus Hiddink, ex-entraîneur de Chelsea, brillant mais de nationalité néerlandaise, un défaut rédibhitoire pour le poste cette année, réservé à un Anglais. 

Des deux côtés de la Manche, on ne cherche vraiment pas le même profil...

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