Face aux Pays-Bas, des Bleus au pied du mur
Après plusieurs jours de "café du commerce" poussé à l'extrême, de supputations médiatiques et de cache-cache entre la sélection et les journalistes déployés en masse en Suisse, place à la fameuse réalité du terrain.
_ A 20h45 à Berne, l'équipe de France de football affronte les Pays-Bas, pour le deuxième match du groupe C après un nul, disons, poussif face à des Roumains qui ont défendu lundi dernier comme si leur avenir en dépendait, renvoyant les Bleus à leurs limites, tactiques et physiques.
La plupart des critiques formulées à l'encontre du sélectionneur, Raymond Domenech, et de ses choix portent en elle - c'est de bonne guerre - leur part de mauvaise foi injuste. Cela dit, et le coach n'y pourra rien ou plutôt si, entre la valeur estimée des joueurs français sur le papier et leur partition de lundi, le gouffre béant sent presque le retour prématuré à la maison.
En bref, on l'a d'ailleurs déjà dit ici, deux inquiétudes sont nées à la lecture de cette première rencontre. La mollesse des intentions (face à laquelle à d'abord été brandie l'excuse un peu "gonflée" de la chaleur), et le manque criant de lien entre la défense et l'attaque.
_ Pour aller plus loin dans l'analyse, tous les ingrédients laissaient croire que la France avait perdu son caractère "latin". Voir, dans le même temps, l'Espagne ou le Portugal développer un jeu débridé, coquin et ambitieux ne pouvait qu'étayer cette thèse. Pour résumer, les glorieuses nations comme l'Allemagne, l'Italie ou la France se voyaient renvoyés à l'apparente "ringardise" de leur état d'esprit tactique.
Le retour du 4-2-3-1 ?
A ce titre, les nouvelles combinaisons professées par nos 63 millions de sélectionneurs avaient parfois leur intérêt. Beaucoup se sont grattés la tête en voyant un Malouda, très peu titulaire cette saison, un peu perdu sur le terrain, laissant l'essentiel de l'animation offensive à Ribéry. Que dire également des latéraux, Sagnol et Abidal, qui n'ont quasiment jamais dépassé la ligne médiane pour porter le danger vers l'avant ?
Les changements, attendus voire espérés, seront d'actualité ce soir au coup d'envoi. Pas en défense, puisque le "carré" Abidal-Gallas-Thuram-Sagnol n'a rien à se reprocher pour le moment. Au milieu, Vieira devrait de nouveau être suppléé par Toulalan. Mais on s'oriente davantage vers un milieu offensif à trois éléments (Ribéry, Govou et...Malouda), avec le gourmand et revanchard Henry seul en pointe, au détriment de la pépite Karim Benzema.
Enfin, pour terminer sur une note cocardo-positive, n'oublions pas que les Bleus ne sont par tradition jamais là où on les attend, ni quand on les attend. La valeur importante de cette équipe, la roublardise d'un Domenech, l'explosivité des éléments offensifs peuvent en 180 minutes apporter à la France sa qualification. Ce qui, au regard des forces en présence dans le groupe C, serait déjà beaucoup.
Matteu Maestracci
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