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Euro 2016 : le Catalan Gérard Piqué a-t-il fait un "doigt d'honneur" durant l'hymne national espagnol ?

Le défenseur de la Roja a fait un geste équivoque, mardi soir, ravivant les critiques qui le visent fréquemment pour ses positions favorables à l'indépendance catalane.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 3min
Le défenseur espagnol Gerard Piqué lors de la défaite de l'Espagne contre la Croatie (2-1), le 21 juin 2016 à Bordeaux (Gironde). (MANU FERNANDEZ / AP / SIPA)

Le Catalan pro-indépendance Gerard Piqué a-t-il fait un doigt d'honneur pendant l'hymne espagnol, avant le match Croatie-Espagne, à Bordeaux mardi 21 juin ? Pendant la séquence, la caméra passe en revue chacun des joueurs alignés sur le terrain. Gérard Piqué a son bras droit posé sur l'épaule du gardien David De Gea. Lorsque la caméra s'éloigne, le défenseur international déplie son majeur et semble faire un doigt d'honneur.

Un geste qui a déclenché un gros débat sur les réseaux sociaux en Espagne, au point que le joueur a dû se fendre d'un tweet pour démentir. "J'ai croisé les doigts durant l'hymne. Arrêtons de chercher des polémiques où il n'y en a pas et essayons de gagner l'Euro tous ensemble", a écrit le défenseur du FC Barcelone.

Le journal sportif Marca, pourtant pro Real Madrid, a pris sa défense, en jugeant l'accusation "lamentable" et en assurant qu'il s'agissait d'un geste fait par hasard, qui est devenu viral sur les réseaux sociaux. "Sommes-nous devenus fous ?", s'interrogent le quotidien sur Twitter.

"Du football, pas une compétition de patriotisme"

Une polémique similaire avait visé, mercredi dernier, le Français Paul Pogba, accusé d'avoir fait un bras d'honneur aux journalistes pendant France-Albanie, ce qu'il avait démenti. Mais la polémique visant Gérard Piqué prend, en Espagne, une coloration politique.

Ces derniers mois, le défenseur du FC Barcelone a été sifflé par les supporters espagnols à chaque fois qu'il portait les couleurs de la sélection nationale. En cause : ses prises de position en faveur de l'indépendance de la Catalogne. Il avait notamment défilé à Barcelone le 11 septembre dernier, comme l'année précédente, le jour de la fête nationale de la Catalogne, pour que la région obtienne plus de pouvoirs.

Des photos de la manifestation pro-indépendance catalane, le 11 septembre 2015 à Barcelone, republié sur Twitter par Gérard Piqué. (TWITTER / 3GERARDPIQUE)

La veille de ce défilé, lors d'une conférence de presse, il avait, en revanche, réaffirmé sa volonté de continuer à jouer pour l'Espagne : "Dès que je porte le maillot de la sélection, ce que je veux faire encore longtemps, je donne le maximum. Et cela, même si j'ai soutenu le référendum concernant l'indépendance catalane. Je n'ai pas à m'excuser de quoi que ce soit."

Il avait également attribué l'hostilité de certains supporters espagnols à son égard à ses propos incendiaires contre le Real Madrid, ennemi héréditaire du FC Barcelone. "Je souhaite toujours que tout aille mal pour le Real et je ne changerai pas", avait ajouté au passage le défenseur catalan.

A nouveau interrogé lundi, veille du match Croatie-Espagne, sur l'hostilité qu'il suscite, Gérard Piqué avait répondu : "J'ai toujours dit que la seule manière pour moi de changer cela était mon rendement sur le terrain. (...). Le fait de bien jouer, d'évoluer à très haut niveau permet aux gens de se rendre compte que ce n'est que du football, pas une compétition de patriotisme."

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