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Euro 2012 : Allemagne-Pays-Bas, je t'aime, moi non plus. Mais surtout moi non plus

Ce choc du groupe B est un des sommets de l'Euro. Pour le jeu, mais aussi pour la rivalité qui existe entre ces deux poids lourds du football européen. L'affrontement promet d'être sans merci.

Article rédigé par Simon Gourmellet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Franck Rijkaard (à gauche) et Rudi Völler. Après s'être craché dessus lors des 8e de finale de Coupe du monde, ils se retrouvent autour d'un bon petit déjeuner pour faire la promotion d'une marque de beurre, le 24 avril 1996. (REUTERS)

"Il y a une longue histoire et une saine rivalité entre nos deux pays. Donc les deux équipes vont se donner à 100%." En prononçant cette phrase au sujet des Pays-Bas, dimanche 10 juin, le défenseur allemand Mats Hummels a fait preuve d'un certain sens de l'euphémisme. L'affrontement entre les deux pays, mercredi 13 juin, promet en effet d'être acharné. Après leur défaite lors du premier match face au Danemark (1-0), les Pays-Bas sont désormais dos au mur et dans l'obligation de battre leur meilleure ennemie, l'Allemagne. Mais le choc risque d'être d'autant plus rude que ces rencontres ont toujours engendré polémiques et coups bas. Passage en revue. 

• L'image

C'est l'un des plus gros scandales de la Coupe du monde, digne du coup de tête de Zidane en 2006. Lors du 8e de finale Pays-Bas-Allemagne de 1990 Frank Rijkaard pour les Orange et Rudi Völler pour la Mannchaft se cherchent durant toute la partie. Les insultes fleurissent jusqu'au point de non-retour. Rijkaard perd ses nerfs et crache dans le dos du footballeur allemand. Le geste n'échappe à personne, surtout pas à l'arbitre qui exclut ces deux stars de l'époque. 



Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Et se termine même bien. A l'occasion d'une publicité pour une marque de beurre, les deux joueurs se retrouvent pour prendre le petit déjeuner, dans de magnifiques peignoirs saumon. On a du mal à imaginer Zinedine Zidane et Marco Materazzi faire de même...

Franck Rijkaard (à gauche) et Rudi Völler. Après s'être craché dessus lors des 8e de finale de Coupe du monde, ils se retrouvent autour d'un bon petit déjeuner pour faire la promotion d'une marque de beurre, le 24 avril 1996. (REUTERS)

• Le maillot 

Lors de l'Euro 1988, les Pays-Bas triomphent de l'Allemagne grâce à un but du prodige Marco Van Basten. Au coup de sifflet final, Ronald Koeman échange son maillot avec l'un de ses adversaires. Il se retourne vers ses supporters et fait le geste de s'essuyer les fesses avec. Le néerlandais ne s'est jamais excusé pour ce geste.


La grande classe de Ronald Koeman. Le joueur néerlandais, après avoir échangé son maillot avec un joueur allemand, s'essuie les fesses avec devant ses supporters lors de l'Euro 1988. (BILD.DE)

• La phrase

"(Les nazis) ont tué mon père, ma sœur et deux de mes frères. Tout cela m'angoisse. Je les hais". Elle est de Wim van Hanegem, finaliste malheureux du Mondial 1974 face à l'Allemagne, au moment de quitter la pelouse. Les Pays-Bas ont été occupés cinq ans par l'Allemagne nazie pendant la seconde guerre mondiale. Alors forcément, lors des matchs qui ont suivis, les Néerlandais n'ont pas manqué une occasion de tacler la Mannschaft et de revenir sur cette période de leur histoire.

• La banderole

Les souvenirs de la guerre 39-45 sont encore perceptibles en 1988, en demi-finale de l'Euro organisé par l'Allemagne. "Grand-mère, j'ai retrouvé ton vélo", pouvait-on lire sur une banderole dans les tribunes, en référence à la confiscation des bicyclettes par les nazis pendant l'occupation. Les Néerlandais éliminèrent l'Allemagne, avant de remporter leur seul titre majeur. "Je suis content que nous ayons fait ce cadeau à la vieille génération, ceux qui ont connu la guerre", avait alors affirmé le gardien Hans van Breukelen.

• La chanson

Oubliée la guerre, place aux railleries. En 2008, Mickie Krause, un chanteur populaire allemand, a attaqué les Pays-Bas sur leur symbole plus fort : le orange. Il a ainsi intitulé un de ses titres: "Il n'y a qu'un éboueur pour s'habiller en orange".

• Le message Facebook

Aujourd'hui, cette rivalité existe toujours, mais les tacles entre les deux voisins sont moins agressifs. Des fans de Bundesliga ont publié sur Facebook, mardi 12 juin, une photo de meule de fromage hollandais face à une râpe à fromage étiquetée "made in Germany", avec cette légende : "Chers Hollandais, voilà ce qui vous attend !"

Le fromage hollandais bientôt rapé par la machine allemande. Les supporters de la Mannschaft donnent le ton sur Facebook à quelques heures du match. (DR)

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