Tournoi de France : Marie-Antoinette Katoto, l'occasion manquée
Sa première et seule titularisation en équipe de France remontait à il y a un tout petit peu plus d'un an, le 28 février 2019 contre l'Allemagne. Entre ce match et sa deuxième titularisation ce soir contre le Canada, au stade de l'Épopée de Calais en ouverture du Tournoi de France, la jeune et talentueuse Marie-Antoinette Katoto, 21 ans, a vécu de nombreuses émotions avec ou sans les Bleues. Non sélectionnée pour la Coupe du monde 2019 en France par sa sélectionneuse Corinne Diacre, la Parisienne a ensuite su prouver lors de plusieurs rencontres qu'elle pouvait être décisive, en inscrivant deux buts en rentrant en jeu en octobre et en novembre face au Kazakhstan (3-0) et la Serbie (6-0).
Pour sa deuxième titularisation et sa huitième sélection avec les Bleues, Katoto avait donc beaucoup à prouver, pour évoluer dans la hiérarchie des attaquantes de pointe dans l'esprit de sa sélectionneuse. Mais force est de constater qu'à l'issue de cette victoire contre le Canada, Corinne Diacre devrait privilégier la titularisation de Valérie Gauvin (29 sélections, 13 buts) pour le deuxième match du Tournoi de France des Bleues, samedi contre le Brésil.
Des errances dans la surface de réparation
Auteure d'un bon début de rencontre, Katoto a d'abord su faire parler sa vitesse en démontrant aux 7 054 spectateurs présents cet après-midi à Calais ses qualités techniques avec un bon débordement (5e). Les quinze premières minutes de l'attaquante parisienne ont été intéressantes, celle-ci offrant des solutions à ses partenaires de l'attaque, Amel Majri et Kadidiatou Diani, grâce à ses déplacements. Mais rapidement, Katoto a eu plus de mal à se situer, bien cadrée par la puissante arrière-garde canadienne. Si elle s'est à nouveau mise en évidence à plusieurs reprises en deuxième période, notamment d'une belle remise pour Onema Geyoro qui a mené à une grosse occasion de Diani, Diacre était en mesure d'en attendre davantage de la jeune Parisienne, qui n'est pas impliquée sur le but inscrit sur un coup franc de Geyoro.
D'autant plus que Gauvin offre des garanties là où Katoto pêche encore, peut-être en raison d'un manque d'expérience : dans la surface de réparation. Les joueuses de couloir des Bleues, très actives cet après-midi, à l'image de l'aile gauche bien animée par Amel Majri et Sakina Karchaoui, ont multiplié les centres, notamment en première période. Mais alors que la Montpelliéraine est toujours bien placée et possède le flair des renards de surface, l'attaquante parisienne a eu davantage de mal à se situer, comme sur un centre en retrait de Diani au retour des vestiaires, sur lequel Katoto était légèrement trop avancée (46e). D'ailleurs, dès son entrée en jeu, Gauvin s'est mise en évidence à la 87e minute de jeu, en réussissant à reprendre un centre de la tête, l'un des seuls pour les Bleues cet après-midi.
Remplacée sous les applaudissements des Calaisiens
Par deux fois, Katoto aurait même pu inscrire son quatrième but avec les Bleues. Juste avant la mi-temps, l'attaquante de 21 ans s'est retrouvée seule dans la surface de réparation face à Kailen Scheridan, mais elle n'a pas su ajuster sa tête pour tromper la gardienne canadienne (45+1). Dix minutes après le retour des vestiaires, Katoto aurait pu profiter d'une récupération haute de Diani mais ne s'est pas montrée assez prompte pour tromper la vigilance de la défense canadienne (56e).
Katoto a bien évidemment une marge de progression énorme qu'elle pourra mettre en valeur si elle trouve des automatismes qui se travaillent avec ses partenaires de l'attaque des Bleues. Mais ce soir, elle n'a pas encore prouvé qu'elle était indispensable pour les Bleues, un statut qu'elle possède déjà dans son club du Paris Saint-Germain. Aux yeux du public, elle bénéficie en revanche d'un soutien important à l'image de sa sortie applaudie par le stade de l'Épopée. Avec 83 minutes de jeu, Corinne Diacre démontre la confiance qu'elle est prête à accorder à la jeune pépite. À Katoto de saisir cette chance lors des prochaines rencontres afin de se rendre définitivement indéboulonnable chez les Bleues et de s'affirmer comme l'arme offensive numéro 1.
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