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Les Bleus en Coupe du monde : Une étoile, un scandale et une pluie de souvenir

Depuis 1930, les Bleus ont disputé quatorze Coupes du monde avant cette édition 2018, pour le meilleur, le sacre mondial de 1998, et le pire, le scandale de Knysna en 2010. Retour sur quelques éditions remarquables.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
L'équipe de France de football, sacrée championne du monde en 1998.

Suède 1958 : impuissants face au Roi Pelé

Dans le sillage de Raymond Kopa et Just Fontaine, qui demeure le meilleur buteur de l'histoire de cette compétition sur une seule édition avec 13 réalisations, la France commence tambour-battant en étrillant le Paraguay 7-3. Suivent une défaite contre la Yougoslavie (3-2) et une autre victoire contre l'Ecosse (2-1) et la voilà qualifiée pour les quarts de finale, où elle dispose 4-0 de l'Irlande du Nord. Seul le Brésil de Didi, Vava et un gamin de 17 ans nommé Pelé, a raison des Bleus, battus 5-2 en demies. La France finit finalement 3e après un dernier festival contre l'Allemagne (6-3). Elle aura marqué 23 buts dans le tournoi, soit six de plus que la Seleçao sacrée pour la première fois contre la Suède pays-hôte.

Espagne 1982 : la tragédie de Séville

Emmenés par Michel Platini, alors en passe d'être le meilleur joueur du monde, les Bleus débutent mal la compétition, défaits par l'Angleterre (3-1). Mais ils se ressaisissent et grimpent jusqu'en demi-finales contre l'Allemagne (la RFA à l'époque). Le match à Séville, resté dans la légende, est cruel pour les Bleus. Battiston est d'abord mis K.O. par l'agression de Schumacher non sanctionnée. Ils mènent ensuite 3-1 en prolongation, avant de se faire remonter au score (3-3) et de céder aux tirs au buts (5-4). Le coeur n'y est plus et la France finalement finit 4e, battue par la Pologne (3-2).

Mexique 1986 : maudite Allemagne

Cette fois, Platini est diminué par une blessure récurrente à un tendon d'Achille. Les Bleus passent toutefois le premier tour, avec deux victoires contre le Canada (1-0) et la Hongrie (3-0) et entre-temps un nul face à l'URSS (1-1). Débute un parcours homérique où les Bleus écartent l'Italie (2-0) avec un Platini retrouvé, puis le Brésil de Zico et Socrates au terme d'un des plus beaux matches de l'histoire (1-1, 4-3 t.a.b.), grâce à une énorme performance de Joël Bats. Le gardien passe pourtant à côté de sa demi-finale, lors des retrouvailles avec la RFA, avec une faute de main sur un coup franc de Brehme, et les Bleus subissent un nouveau revers (2-0). Les Français décrochent tout de même la 3e place en battant la Belgique (4-2).

France 1998 : la sacre envers et contre tous

La pression est énorme à domicile. Critiqués, brocardés, méprisés, les Bleus d'Aimé Jacquet réussissent le carton plein dans un groupe facile, en battant l'Afrique du Sud (3-0), l'Arabie saoudite (4-0) et le Danemark (2-1). La suite est une succession de victoires à l'arraché. Au but en or contre le Paraguay (1-0) en 8e, aux tirs au but (0-0, 4-3 t.a.b.) contre l'Italie en quarts, et en renversant la Croatie (2-1) pourtant en tête au score en début de seconde période. La finale, rêvée, contre le Brésil voit le couronnement de Zinédine Zidane, auteur d'un doublé qui offre le titre suprême aux Bleus larges vainqueurs (3-0). La France est sur le toit du monde.

Allemagne 2006: Zidane, si près...

Après avoir annoncé leur retraite internationale, Zinédine Zidane, Lilian Thuram et Claude Makelele reviennent aux affaires et qualifient les Bleus pour le tournoi. La phase de groupe est franchie péniblement avec deux nuls contre la Suisse (0-0) et la Corée du Sud (1-1) et une victoire face au Togo (2-0). Apparu si emprunté jusque-là, Zidane ressuscite dans les matches à élimination directe. Quasiment à lui tout seul, il humilie l'Espagne (3-1) en 8e, écoeure le Brésil (1-0) en quarts et éteint les espoirs du Portugal en demies (1-0). En finale, sa Panenka de génie lance la France sur les bons rails, mais son coup de tête rageur sur le torse du provocateur Materrazzi entraîne son exclusion dans la prolongation. L'Italie achève la France aux tirs au but (1-1 a.p., 5-3 t.a.b.).

Afrique du Sud 2010 : le scandale de Knysna

Aujourd'hui encore, les fans de foot se pincent pour y croire. Après un nul contre l'Uruguay (0-0) pour commencer le Mondial 2010 en Afrique du Sud, les Bleus jouent contre le Mexique. C'est une défaite (2-0) et un scandale : le journal l'Equipe révèle que Nicolas Anelka a insulté à la mi-temps Raymond Domenech. L'ex-sélectionneur, dans son livre "Tout seul", se souvient avoir dit: "J'avais demandé de la profondeur et toi Nico, sur le premier ballon, tu restes là sans bouger". Ce à quoi, selon Domenech, Anelka aurait répondu: "Enculé, t'as qu'à la faire tout seul ton équipe de merde ! J'arrête moi...", même si le coach a livré une nouvelle version dans un documentaire récent sur Canal + où il ne mentionne plus le terme "enculé"... Le joueur est exclu du groupe, mais le 20 juin, lors d'un des rares entraînements des Bleus ouverts au public, les joueurs français décident de "faire la grève" de l'entraînement à leur camp de base de Knysna en soutien à Anelka. Les images des joueurs cachés derrière les rideaux tirés de leur bus et d'un Domenech, perdu, lisant leur lettre de revendication - alors qu'il ne les soutenait pas - font le tour du monde. Les Bleus sortent au premier tour.

Brésil 2014 : la reconstruction

Après le scandale de Knysna, les Bleus doivent panser leurs plaies. Avec leur nouveau sélectionneur Didier Deschamps, ils ont rejoint le Brésil via un match fondateur contre l'Ukraine, une victoire 3-0 au Stade de France en barrage retour. L'équipe de France, rajeunie avec Pogba, Griezmann ou Varane, domine une poule plutôt abordable (Honduras, Suisse, Equateur). Passé l'obstacle du Nigeria, en 8e de finale (2-0), les Bleus butent logiquement en quart sur l'Allemagne (0-1), future championne du monde. Mais l'essentiel est fait : les Français ont à nouveau tapé à la porte des grands du foot et la rédemption est lancée.

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