Génération 87 et équipe de France, une romance compliquée
Le 15 mai 2004, au stade Gaston Petit de Châteauroux, Samir Nasri offrait un trophée européen à l’équipe de France des moins de 17 ans. Une victoire 2-1 face à l’Espagne de Cesc Fabregas et Gérard Piqué. Le onze de départ des Bleus comportait d’autres noms connus. Jérémy Menez et Hatem Ben Arfa étaient notamment de la partie. Karim Benzema avait pris place sur le banc. Des joueurs passés par toutes les équipes jeunes des Bleus avant de rejoindre les A. Mais des joueurs ayant aujourd’hui une relation compliquée avec l’équipe de France.
Karim Benzema : le plus couronné de succès
Remplaçant lors de l’aventure des moins de 17 ans, Karim Benzema est sans aucun doute celui qui a le plus réussi aujourd’hui. Il est titulaire au Real Madrid au sein d’une des plus belles attaques d’Europe avec Gareth Bale et Cristiano Ronaldo. Mais la France attend toujours que le vainqueur de la Ligue des champions 2014 répète ses performances madrilènes en sélection. Ce ne sera pas pour cet été. Empêtré dans l’affaire du chantage à la sextape de Mathieu Valbuena, Karim Benzema ne participera à l’Euro.
Jérémy Menez : le bad boy
A 17 ans et 8 mois, Jérémy Menez est devenu le plus jeune joueur de l’histoire de la Ligue 1 à inscrire à triplé. Un talent précoce que le milieu offensif a toujours eu du mal à confirmer. Plusieurs fois au cours de ses passages à Rome, Paris ou Milan on a cru le Francilien enfin lancé. Mais ses périodes fastes n’ont jamais duré. Menez n’est pas aidé par un comportement souvent provocateur, prompt au conflit avec ses entraîneurs et ses coéquipiers. Revenu en équipe de France au début de sa période parisienne, il n’a plus été appelé depuis 2012.
Samir Nasri : l’incompris
L’histoire entre l’équipe de France et Samir Nasri s’est arrêtée en novembre 2013. Après la déconvenue du barrage aller pour la Coupe du monde contre l’Ukraine (0-2), Samir Nasri quitte le onze de départ des Bleus. Il n’y reviendra plus. Cela n’avait jamais vraiment collé entre Samir Nasri et l’équipe de France. Les différences étaient frappantes entre le garçon posé, aux analyses sur le jeu poussées et intéressantes, et le joueur de l’équipe de France en conflit avec la presse, accusé de mettre une mauvaise ambiance au sein du groupe. Parfois, les relations ne marchent pas, il faut faire avec. Éclipsé pour la Coupe du monde 2014, Nasri a depuis décidé de prendre sa retraite internationale.
Hatem Ben Arfa : le revenant
Outre Benoit Costil, gardien des jeunes Bleus en 2004 et troisième gardien de l’équipe de France, Hatem Ben Arfa est la plus grande chance de la "Génération 87" d’avoir un représentant à l’Euro. Des quatre joueurs cités, c’est peut-être le plus talentueux, mais aussi celui que l’on imaginait le moins revenir en équipe de France. L'histoire se répète, Hatem aussi. Ses passages dans les différents clubs ont suivi le même processus : explosion, baisse de forme, conflit et départ. A Lyon, son club formateur, à Marseille et à Newcastle. Au fond du trou en Angleterre, empêché par la Ligue de rentrer en France à cause d’un point de règlement, on pensait Ben Arfa perdu. Ressuscité à Nice, HBA est le vent de fraîcheur de cette saison de Ligue 1. Seize buts en championnat, le sourire jusqu’aux oreilles, Ben Arfa a perdu dix ans mais semble enfin parti. En espérant que cela dure.
Les autres ont disparu
Pour le reste des champions d’Europe 2004, les situations sont diverses. A l’exception de Rémy Riou (Nantes), Benoît Costil (Rennes) et Thomas Mangani (SCO Angers), aucun n’évolue en Ligue 1. Benzema, Nasri, Menez et Ben Arfa, malgré leurs déboires avec l’équipe de France, sont ceux qui ont le mieux réussi. La plupart de leurs coéquipiers n’est pas parvenu à percer en France et est partie tenter sa chance à l’étranger (Steven Thicot, Franck Songo’o, Serge Akakpo, …), sans grand succès.
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