France-Arménie : le grand chantier des Bleus se poursuit
Toujours à la recherche d’une défense solide
Certes, cela fait plusieurs années, et même pourrait-on dire depuis le Mondial allemand 2006, que la défense Tricolore tarde à trouver une arrière-garde digne de ce nom. Alors il n’est pas question ici de remettre en question les qualités indéniables des Varane, Sakho, Koscielny, Mangala ou encore Zouma, il suffit de constater que Didier Deschamps peine à trouver cette charnière centrale aussi solide que rassurante dans n’importe quelle situation. Raphaël Varane, qui joue davantage au Real Madrid en ce moment, apparaît clairement comme celui sur qui il faut s’appuyer. Ses qualités, que ce soit dans les duels ou dans les relances, ne sont plus à démontrer. Il faut désormais lui trouver un bon camarade de classe. Et c’est ici que le bât blesse.
Depuis l’arrivée de Didier Deschamps à la tête des Bleus en 2012, de nombreuses charnières se sont succédées. Impossible de lui reprocher d’avoir tout tenté… La solution appartient donc aux joueurs qui sont en concurrence. Si Mamadou Sakho, héros d’un soir d’automne historique (le 19 novembre 2013, France 3 – 0 Ukraine), parait être celui qui dispose des meilleures armes, du moins lorsqu’il joue régulièrement à Liverpool, aucun ne parvient à s’imposer réellement. Ce soir, contre l’Arménie, bien que nous ne puissions évidemment pas tirer des conclusions hâtives pour le long terme, nul ne doute que Didier Deschamps voudra assister à une performance rassurante et efficace de son arrière-regarde pour mettre en place une dynamique positive, et pourquoi pas novatrice...
Un entrejeu performant mais à équilibrer
Si les Bleus parviennent aujourd’hui à survivre plus ou moins au sein des meilleures nations européennes, elle ne le doit pas forcément à ses défenseurs. Nous l’avons bien compris. Pourtant, la France ne prend pas des valises à chaque match (douze buts lors des douze derniers matchs). Les Tricolores, depuis presque toujours, se sont souvent remis à une assise défensive presque imperméable. Aujourd’hui, et depuis l’ère Deschamps notamment, ce n’est clairement plus le cas. Du coup, le sélectionneur des Bleus, précurseur du 4-3-3 avec une sentinelle et deux milieux relayeurs, a donné les clefs de sa formation à l’entrejeu qui reste le secteur des Bleus le plus rassurant ces derniers mois.
Une sage et logique décision lorsque l’on dispose dans ses rangs d’un potentiel phénomène mondial, Paul Pogba, puis d’un travailleur et accélérateur de classe international, Blaise Matuidi. Ces deux hommes sont devenus des piliers de l’équipe de France. Leurs performances parlent pour eux et Deschamps a eu raison de leur accorder une telle confiance. Le jeune prodige de la Juventus, Paul Pogba (22 ans), se cherche encore parfois, notamment dans son placement, mais sa technique, sa puissance et sa vision du jeu permettent aux Bleus de jouer bien au ballon. De son côté, le milieu du PSG, Blaise Matuidi, a pris une dimension incroyable ces dernières saisons. En passant d’un excellent récupérateur à un milieu de terrain ultra-complet. Percuteur, passeur décisif et même souvent buteur (six buts depuis Juin 2014), il est l’homme à tout faire de Didier Deschamps.
Au final, bien que Yohann Cabaye ait souvent donné satisfaction, mais sans non plus s’imposer clairement, le sélectionneur français ne parvient pas à trouver le dernier élément indéboulonnable d’un entrejeu performant mais pas encore à 100% de ses moyens. Mêlés à une rude concurrence, le Mancunien Morgan Schneiderlin, le Marseillais et revenant Lassana Diarra (de retour en sélection après cinq ans), et enfin Moussa Sissoko (Newcastle), ont donc tout à gagner. Didier Deschamps aussi.
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