Equipe de France : Adrien Rabiot, le grand retour du banni
Sorti du groupe France par la petite porte en mai 2018, Adrien Rabiot s’apprête à faire son retour par la grande, à Clairefontaine, ce lundi. Après une demie-saison aboutie avec la Juventus Turin, l’ancien parisien a été rappelé par Didier Deschamps, deux ans après avoir refusé d’être réserviste pour le Mondial 2018. Un choix relativisé par Deschamps : "On continuait de suivre Adrien. Il a retrouvé un très très bon niveau avec son club, la Juventus Turin. Il s’est passé ce qu’il s’est passé. On ne peut pas revenir en arrière. Vous me connaissez, je n’aime pas prendre des positions radicales. Depuis, il restait sélectionnable". Et redevient sélectionné.
Nouvelle jeunesse avec la Vieille Dame
Vexé par ce statut de réserviste en mai 2018, Rabiot avait pourtant affirmé ne plus vouloir être appelé en Bleu tant que Deschamps serait sur le banc français. Une décision qualifiée à plusieurs reprises d’énorme erreur par le sélectionneur, qui a tenu à désamorcer la bombe à l’annonce de sa liste ce jeudi : "Il a pris une décision. Je considère que c’était une erreur de sa part, lui aussi. Il n’y a pas eu de propos durs". Questionné sur ce choix, et l’impact qu’il pourrait avoir sur son autorité, Deschamps a coupé court au débat, avec le sourire : "Si vous avez la moindre inquiétude sur mon autorité, je peux vous l’enlever dans la seconde".
Attendue par certains, mais moins que celles de Aouar et Upamecano, la sélection de Rabiot pour les matches contre la Suède et la Croatie reste une surprise, mais n’est pourtant pas si étonnante. En réalité, cette renaissance en Bleu est le fruit de celle avec la Juventus. Après un début de saison catastrophique, Rabiot, arrivé libre à Turin l'été dernier, s’était attiré les foudres de la presse italienne. Après une année sans jouer au PSG, le milieu de terrain a mis du temps à s’adapter à l’exigence de la Vieille Dame et de son entraîneur Maurizio Sarri. Mais depuis la reprise post-Covid, Rabiot a totalement inversé le rapport de force, devenant un titulaire en force dans le milieu à trois turinois. Une renaissance incarnée par un but somptueux contre le Milan, début juillet, suite auquel la Gazzetta dello Sport résumait ainsi la saison du Français : "Une année d'apprentissage. Une première partie négative, des progrès estivaux avec plusieurs espoirs pour le futur."
De l’espoir, mais de là à imaginer Rabiot en Bleu en septembre, il fallait encore un peu d’imagination. Pourtant, le milieu de terrain de 25 ans a retourné la situation et évacué la frustration de sa non-sélection pour le Mondial 2018. En tout cas, Didier Deschamps veut y croire : "Adrien je le connais, je le comprends. C’est le cas d’autres joueurs que j’ai repris qui n’ont pas eu le bonheur de faire partie des 23 en 2018. Je pense à Digne et Sissoko, qui avaient un statut plus important qu’Adrien à l’époque. Je ne pourrais pas lui enlever cette déception-là. Il y en a eu d’autres avec qui il y a pu y avoir une situation compliquée, cela ne m’a pas empêché de les convoquer ensuite. Je suis quelqu’un de pragmatique". Et d’un point de vue pragmatique, aujourd'hui, Adrien Rabiot fait partie des meilleurs milieux de terrains français.
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