Coupe du monde 2022 : "Participer ne signifie pas fermer les yeux et cautionner", répond la FFF à Amnesty International
L'ONG avait annoncé soutenir le Danemark, adversaire des Bleus dimanche à Copenhague en Ligue des nations, en raison du silence de l'équipe de France sur "la question des droits humains au Qatar".
La FFF contre-attaque. Vendredi, Amnesty International avait reproché à l'équipe de France de ne pas avoir pris position pour soutenir les travailleurs migrants au Qatar, pays hôte de la prochaine Coupe du monde (du 20 novembre au 18 décembre). L'ONG avait ainsi apporté son soutien symbolique au Danemark, que l'équipe de France affrontera dimanche en Ligue des nations. Ce à quoi la Fédération française de football (FFF) a répondu, samedi 24 septembre, dans un communiqué.
"Amnesty international est une organisation admirable que nous respectons. Elle est bien entendu libre de soutenir le Danemark et non la France" explique la FFF, qui "déplore néanmoins cette campagne de stigmatisation" de la part de l'ONG. "La FFF et l'équipe de France sont libres de s'exprimer ou non. Elles n'ont pas attendu l'échéance prochaine de la Coupe du monde au Qatar pour défendre au quotidien, sur le terrain, et à leur niveau, les droits de l'homme, ainsi que d'autres causes essentielles", poursuit la Fédération française de football.
"Participer ne signifie pas fermer les yeux et cautionner"
À propos de la Coupe du monde au Qatar, la FFF se veut "très claire" et affirme que "participer ne signifie pas fermer les yeux et cautionner". "L'organisation de cette Coupe du monde a cependant permis des avancées sociales au Qatar que même certaines ONG reconnaissent, y compris Amnesty International", explique l'instance présidée par Noël Le Graët, qui note des progrès "indéniabes et positifs" dans le pays du Golfe, bien que "la réalité du terrain n'est pas parfaite".
En février 2021, une enquête du quotidien anglais The Guardian avait estimé à au moins 6 500 le nombre de travailleurs immigrés décédés sur les chantiers du Mondial. La question de l'accueil des personnes homosexuelles a également été posée, alors que l'homosexualité est interdite au Qatar.
"La FFF est et restera très vigilante quant au respect des droits de l'homme au Qatar. Elle a seulement fait le choix d'agir fermement mais sereinement et respectueusement sur le terrain plutôt que d'en faire une campagne d'image", argumente la Fédération, qui assure avoir mis en œuvre "différentes mesures de vérifications concernant le respect des droits sociaux et l'application de conditions de travail respectueuses sur le camp de base de l'équipe de France".
Les joueurs des équipes danoise, hollandaise et allemande ont publiquement dénoncé les conditions de travail des ouvriers migrants au Qatar.
— Amnesty International France (@amnestyfrance) September 23, 2022
Pourquoi pas l'équipe de France ? #DANFRA
Encouragez les Bleus à suivre l'exemple ! https://t.co/xOieD8pG5u pic.twitter.com/X8sAG0UpC5
Outre "la possibilité de création d'un centre d'accueil pour les travailleurs immigrés et la création d'un fonds d'indemnisations", "aux côtés d'autres fédérations", la FFF évoque aussi "l'action symbolique pour sensibiliser les décideurs et l'opinion". "L'équipe de France a ainsi porté un brassard One Love pour la diversité face à l'Autriche et le portera également face au Danemark en faveur de la défense des droits des LGBTQ+", conclut-elle, en promettant "d'autres actions à venir".
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