Football : "On veut faire de la D1 la première Ligue européenne", déclare Jean-Michel Aulas

Le vice-président de la FFF, Jean-Michel Aulas, a répondu à franceinfo, mardi, à la sortie d'une réunion de travail autour de la future ligue professionnelle féminine de football.
Article rédigé par franceinfo
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Jean-Michel Aulas, le 28 février 2023. (JEREMY PAOLONI / MAXPPP)

"On veut faire de la D1 la première Ligue européenne", a déclaré Jean-Michel Aulas à la sortie d'une réunion de travail autour de la future ligue professionnelle féminine de football (LPFF), mardi 6 février, au siège de la Fédération française de football (FFF). Aux côtés de Jean-Michel Aulas, vice-président de la FFF et président de la commission du haut niveau féminin, étaient présents tous les présidents de la D1 et de la D2, parmi lesquels Olivier Letang (Lille), Pablo Longoria (OM) ou encore Marc Keller (Strasbourg).

Franceinfo : Quelle première réaction avez-vous à faire à la sortie de cette réunion ?

Jean-Michel Aulas : Je suis très satisfait de la présence des présidents, qui sont quasiment tous là. C'est quand même une performance. Il y a quelques années, je ne pense pas qu’on aurait eu une assistance complète des présidents de D1 et de D2 concernés. C’était une très bonne réunion, ils ont tous envie de participer à notre D1 Arkema. On cherche peut-être d’ailleurs à changer de nom dans le futur. On veut en faire la première Ligue européenne. Et pour ça, il faut structurer maintenant. Il y a 20 ans, quand l’Angleterre a lancé les principes de la Premier League, l’idée était d’avoir plusieurs clubs susceptibles de gagner le titre. On veut avoir cinq à six clubs qui jouent le titre. Il faut donc attirer les droits TV comme l’a fait l’Angleterre chez les garçons. C’est le projet que nous essayons de monter.

Est-ce que vous sentez les présidents des clubs de Ligue 1 plus réceptifs ?

Il y a une évolution, mais ça ne m’étonne pas. Quand je suis arrivé à l’ECA (Association européenne des clubs), j’étais en charge des sections féminines et il n’y avait quasiment aucun grand club qui avait une section féminine. Aujourd’hui, les vingt premiers grands clubs européens ont une section féminine et se battent pour gagner la Ligue des champions. On part en France avec un peu de retard, mais on est numéro 1 au classement UEFA des clubs devant les Anglais et les autres nations. Cette saison, nous avons eu trois clubs qualifiés pour la Coupe d’Europe (le Paris Saint-Germain, l'Olympique lyonnais et le Paris FC). On a, face à nous, des présidents vraiment réceptifs.

Sont-ils prêts à mettre la main à la poche ?

La Fédération française de football s’est organisée pour aider. Sur le plan de la licence club, on leur demande un certain nombre de contraintes et notamment de jouer les matches dans des stades qui permettent les retransmissions de bonne qualité. On les aide aussi sur les centres de formation. Mais les présidents savent aussi que les compétitions européennes sont rémunératrices.

Quid des salaires ? Certaines joueuses perçoivent toujours des salaires assez bas.

Il y en a de moins en moins. On a une grille de salaire qui a évolué, on finit de discuter avec l'Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP) sur les différents aspects de la convention collective. Sur les salaires, on est pratiquement d’accord. On a beaucoup évolué, on va vers un monde professionnel à 100%.

L’argent reste le nerf de la guerre, que mettez-vous en place pour que cette Ligue professionnelle ait des moyens ?

On a tout d’abord fait un plan. On s’est fait aider par les meilleurs cabinets de marketing et de stratégie. Je visite les grandes entreprises françaises du CAC 40, pour les inciter à venir nous rejoindre. Et on accueillera du mieux possible et avec beaucoup d’efficacité l’ensemble des grandes marques françaises. Toutes les entreprises sont dans une réflexion de parité, mais aussi d’expression de valeurs. Et le foot féminin est là pour exprimer des valeurs complémentaires du foot masculin, mais qui sont demandées par tout le monde. On voit les affluences télévisuelles augmenter. Dans les stades, même si on est partis de loin, ça augmente également. On est dans une aspiration très forte de popularité.

Quels sont les prochains objectifs ?

À court terme, la mise en place de la LPFF d’un point de vue juridique. On aurait six ou sept personnes spécialisées dans la LPFF. Le coup d’envoi, c’est le 1er juillet 2024. On va s’occuper de la professionnalisation de la D2, avec une licence qui va s’appliquer à ce championnat, comme ce fut le cas l’an passé avec la D1. Il y a un certain nombre d’hypothèses encore à évoquer avec les clubs, et notamment l’élargissement de la D1. J’aimerais bien qu’on est tous les grands clubs français masculins dans cette D1 féminine.

Au mérite ?

De préférence au mérite. Après ce sont des décisions que je ne maîtrise pas, car ce sont des décisions juridiques par définition. Mais intégrer un club directement en Division 1, moi, ça ne me choque pas.

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