D1 féminine : La présidente du Paris FC ne voit pas la saison reprendre
Comment vivez-vous le confinement sans vos joueuses ?
Marie-Christine Terroni : "On s'appelle toutes les semaines. C'est important de garder le lien. En tout cas, elles sont en bonne santé, elles appliquent ce qu'on leur demande. Elles vont bien, c'est le principal."
Comment vivent-elles l'incertitude de la reprise ?
MCT : "Elles savent très bien qu’à cause de la pandémie, la raison finira par l'emporter. À terme, l'UEFA mettra son veto sur la reprise. Quand on voit que même les restaurants sont toujours fermés, je ne vois pas comment le football pourrait reprendre."
"Je vois mal les filles ou les garçons retourner sur les terrains"
Pour vous, le football ne reprendra pas ?
MCT : "Tout à fait. Sur des questions liées à l'organisation et surtout à la sécurité ! C'est un sport de contact, je vois mal les filles ou les garçons retourner sur les terrains. Il faut être raisonnable, de toute manière nous attendons la décision de l'UEFA qui devrait arriver la semaine prochaine."
Que pensez-vous de l'accompagnement psychologique ?
MCT : "C'est un sujet très important. Mais l'accompagnement sera psychologique et physique ! Les joueuses sont arrêtées depuis deux mois. Elles se retrouvent seules, alors que c'est un sport d'équipe. Ce n'est pas simple, il faut arriver à se remettre dans l'essentiel. La problématique sera de remettre les athlètes dans une condition mentale forte."
Attendez-vous l'arrêt du championnat ?
MCT : "La FFF a pris la bonne décision d'arrêter les ligues amateurs. L'UEFA va regarder comment la situation évolue avec la pandémie dans le monde entier et prendra sûrement la décision de la raison. Je pense que ce n'est qu'une question de temps avant l'arrêt total de la saison."
"Il faudra affronter la peur ensemble"
Pensez-vous qu'il y a la même gestion chez les féminines que chez les masculins ?
MCT : "Au niveau physique ce n'est pas la même. Les morphologies des hommes et des femmes n'ont rien à voir. Par contre sur l'aspect psychologique et mental, c'est possible. Mais l'accompagnement ne sera pas le même entre une joueuse confinée dans un appartement de 40m2 à Paris et une autre qui peut se permettre d'avoir une maison en campagne. C'est la même chose pour une joueuse étrangère, elle n'est peut-être pas retournée auprès de sa famille. Il faudra affronter la peur ensemble."
Faudra-t-il mettre en place une cellule psychologique ?
MCT : "Oui je pense. En tout cas, il faudra être très intentionné, pour montrer que l'on prend tous les gestes barrières et que l'on fait attention à tout. Ça va dépendre aussi de l'aspect psychologique de la France, si elle continue à se battre et vaincre ce virus. Automatiquement, l'esprit de chacun va forcément avancer. Je pense que c'est lié."
Pensez-vous que quelque chose va changer après cette période ?
MCT : "Les gens vont changer. Ils seront moins solitaires et plus solidaires. Demain on reviendra à l'essentiel."
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