J-1 avant le Mondial féminin de football : "Je crois que les Bleues sont prêtes", confie Roxana Maracineanu
La ministre des Sports Roxana Maracineanu s'exprimait sur France Bleu Paris après avoir rendu visite aux joueuses de l'équipe de France de football cette semaine à Clairefontaine avec le président de la République.
La ministre des Sports Roxana Maracineanu a rendu visite aux Bleues cette semaine à Clairefontaine avec le président de la République. "Je crois qu'elles sont prêtes", déclare-t-elle jeudi 6 juin sur France Bleu Paris. "Elles ont été en demi-finale de Coupe du monde. Pourquoi pas aller en finale ?", espère-t-elle, ajoutant que le Président ne leur avait "pas trop parlé de résultat" mais "plutôt de la manière de faire et beaucoup d'envie".
France Bleu Paris : Vous étiez cette semaine à Clairefontaine avec le Président. Comment vont les Bleues à J-1 du Mondial ?
Roxana Maracineanu : Je crois qu'elles sont prêtes. Elles sont détendues. Elles savent que tous les matchs vont compter. Il n'y a pas de plus petite équipe qu'une autre. Je crois qu'elles ont pris conscience de l'évènement sans toutefois se mettre trop la pression parce qu'elles savent qu'il y aura beaucoup plus de spectateurs qu'à l'accoutumée. Il y a une petite tension dans l'air pour qu'elles puissent faire mieux que les autres fois, en tous cas en Coupe du monde. Elles ont été en demi-finale [en 2011]. Pourquoi pas aller en finale ? On ne leur a pas trop parlé de résultat, plutôt de la manière de faire et beaucoup d'envie. C'est ce que le Président leur a fait passer comme message.
On est encore assez loin de l'égalité femmes-hommes, en matière de football ?
La médiatisation a progressé. Tous ces matchs vont être vus en clair par tout le monde à la télé. Il y a quand même 15 matchs aujourd'hui à guichets fermés. 40% d'étrangers vont venir en France voir ces matchs. Il faut qu'on se serve aussi de cet engouement que ce sport au féminin provoque dans les autres pays, il faut qu'on s'en inspire. Le football, c'est avant tout une belle école de vie. 60% d'une classe d'âge est passée par un club de football. Bien sûr, c'est une majorité de garçons plutôt que des filles mais on espère bientôt que ce sera une belle école de la vie pour autant de filles que de garçons. On parle de football. Bien sûr, il y a énormément d'enjeux économiques. Il y a tout ce monde professionnel qui capte énormément d'argent. Tout ce qu'on veut, c'est qu'il y ait une bonne redistribution entre les hommes et les femmes, et que ce sport serve aussi aux autres sports amateurs parce que c'est très important d'avoir une vitrine et de capter des enfants comme l'école peut le faire.
Il y a un manque d'équipements sportifs en Ile-de-France. Par exemple, le Red Star est obligé de jouer à Beauvais depuis deux ans. Le Paris FC n'aurait pas pu rester à Charléty en cas de montée en Ligue 1. Pourquoi un tel déficit d'investissements ?
Déjà, parce qu'il y a un déficit de place. En Ile-de-France, à Paris, il n'y a pas beaucoup de place pour construire des équipements. Et puis pour les stades de football, on a ce paradoxe qu'on va construire un stade qui va coûter des millions d'euros pour finalement ne l'utiliser que les soirs de matchs, et devoir en construire un autre pour qu'on puisse s'entraîner parce qu'il faut prendre soin de la pelouse. Il faut faire attention à ne pas trop l'abîmer au moment des entraînements, pas trop de passages avec d'autres équipes, ou des filles qui viennent s'entraîner à la place des garçons. On ne peut compter que sur des investisseurs privés aujourd'hui pour des stades de foot. Les investissements publics ne vont pas servir aujourd'hui à subventionner le sport professionnel, ça c'est sûr.
Il y a beaucoup de terrains synthétiques et ils contiendraient apparemment des substances cancérigènes et présenteraient des risques pour l'environnement. Est-ce qu'il ne faudrait pas les interdire ?
Il n'y a pas encore véritablement d'étude. On l'a lancée avec le ministère de la Santé sur tous ces gazons synthétiques et surtout le support en caoutchouc qui était dans la deuxième génération de pelouse synthétique. Aujourd'hui, on voit une troisième génération apparaître avec des produits a priori moins dangereux. Mais il faut que ces études aboutissent. Et puis, c'est vrai que même sur les gazons naturels, aujourd'hui on n'a pas trouvé de solutions 100% écologique pour y arriver. Parce que pour avoir une belle pelouse aux normes, on en est encore à utiliser des produits phytosanitaires.La Fédération française de football est en train de travailler avec la Fédération française de golf parce qu'ils ont les mêmes problématiques sur tout ce qui est gazon. On arrivera à trouver des solutions.
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