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Rennes: les Pinault en quête de trophée

Si la famille Pinault a réduit la voilure depuis une dizaine d'années après avoir massivement investi dans le Stade Rennais, elle attend toujours un premier trophée qu'elle a l'occasion de décrocher samedi en finale de la Coupe de France contre Guingamp, après deux échecs récents. On peut être milliardaire et propriétaire d'un club et ne pas vouloir en faire le meilleur club du monde, pas même de France.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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Rennes - Guingamp (FRANK PERRY / AFP)

"Notre démarche n'est pas la même que celle de monsieur Abramovich avec  Chelsea. On n'a pas racheté le Stade Rennais pour en faire le meilleur club"  mais pour "redonner à la Bretagne ce qu'elle nous a donné", déclarait ainsi  François-Henri Pinault en 2012 dans un livre sur les supporters rennais. Sans traverser la Manche, la famille Pinault (groupe Kering), à la tête  d'une fortune estimée en 2013 par Challenges à 11 milliards d'euros, aurait  largement les moyens de concurrencer le PSG des Qatariens ou le Monaco du Russe  Rybolovlev. 

"Je ne crois pas que trop d'argent améliore la situation d'un club, ou  alors il faut s'engager sur la durée, comme Monaco. C'est un choix que fait son  propriétaire, mais pas la famille Pinault", répond le président rennais  Frédéric de Saint-Sernin.

Carnet de chèques

"C'est important de ressembler à ce qu'on est, à sa culture, son  territoire, son identité. Quand vous êtes à Monaco, vous ne vivez pas comme à  Rennes. Et le parcours du propriétaire de Monaco, très particulier, n'est pas  celui de la famille Pinault, très ancré dans cette réalité", ajoute-t-il. "Tout autre rêve que celui de soulever une coupe est inaccessible", conclut  le président du 8e budget du Championnat (44 M EUR). 

Il fut pourtant un temps où la famille Pinault, propriétaire depuis 1998,  dépensait aussi des sommes faramineuses afin de bâtir l'un des meilleurs clubs  français. Ce fut le cas à l'été 2000, avec 58 millions d'euros dépensés sur le marché  des transferts, faisant des Rouge et Noir le sixième club le plus dépensier  d'Europe lors de cette intersaison ! 

Résultat ? Des flops mémorables, à l'image du Brésilien Severino Lucas (120  millions de francs, environ 21 M EUR) ou de l'Argentin Turdo (80 millions de  francs, 12 M EUR). Changement de cap à la fin de la saison 2001-2002, lorsque le propriétaire  reprend les choses en main et décide de structurer le club en recrutant Pierre  Dréossi, finalement évincé au printemps 2013 de son poste de manageur général  après avoir occupé diverses fonctions. Mais l'actionnaire sort encore de temps en temps le carnet de chèques,  comme lors du dernier mercato hivernal, avec les arrivées de Grosicki, Ntep et  Toivonen pour renforcer une équipe mal en point.

"Pas un club de losers"

Très souvent placé, le Stade Rennais a surtout vécu quelques grosses  désillusions: une qualification en barrage de la Ligue des champions envolée à  quelques minutes près en 2007, ou encore une défaite traumatisante en finale de  la Coupe de France 2009 contre le voisin guingampais, alors en L2, après avoir  ouvert le score (2-1). Rebelote la saison dernière avec le revers contre Saint-Etienne en finale  de la Coupe de la Ligue (1-0), nouvel échec dans la quête d'un premier titre  majeur depuis la Coupe de France 1971. 

Les Rouge et Noir traînent donc une étiquette de +loser+, réfutée par  Saint-Sernin. "Nous avons égalé la meilleure performance de ce club depuis plus de 100  ans (4e en 2004-2005 et 2006-2007), battu son record de points (61, en  2008-2009), été pendant pas mal de temps dans le premier tiers du championnat  et allons pour la 3e fois en cinq ans en finale de Coupe. Donc nous ne sommes  pas un club de losers, mais un club à qui il manque une petite chose." Par  exemple une Coupe de France.

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