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Julien Stéphan et le déconfinement : "Soyons rigoureux et raisonnables"

Julien Stéphan, l'entraîneur du Stade Rennais actuellement confiné chez lui en Bretagne, a répondu au coup de fil de Fabien Lévêque. Il évoque notamment avec lui la victoire en finale de Coupe de France l'an dernier et l'avenir du club.
Article rédigé par Fabien Lévêque
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
  (DENIS CHARLET / AFP)

Où êtes-vous confiné ?
Julien Stéphan :
"Je suis chez moi dans la campagne rennaise. J'essaye de garder le rythme d'une journée de travail classique. Je me lève tôt le matin, je m'occupe des enfants. Je passe beaucoup de temps au téléphone avec les joueurs, le staff technique et médical. Avec le nouveau président aussi."

Si vous deviez garder une seule image de votre victoire en Coupe de France ?
JS :
"Une image, c'est difficile, mais à choisir ça serait sur le podium avec Romain Danzé qui soulève la coupe."

"C'était notre jour, notre heure"

Vous souvenez-vous de la causerie d'avant-match ?
JS :
"Elle avait pour but de motiver les joueurs et de leur enlever toute pression."

Vous avez même diffusé des images des joueurs du Paris Saint-Germain après leur défaite face à Manchester United...
JS :
"J'ai aussi montré des images de leur défaite en Coupe de la ligue face à Guingamp, je voulais montrer à mes joueurs que c'était déjà arrivé. On avait cette force là, c'était notre jour, notre heure. Il fallait ramener un titre au public rennais qui attendait ça depuis 48 ans."

Au moment du tir au but manqué de Christopher Nkunku, à quoi pensez-vous ?
JS :
"Je pense à mes enfants. Je leur avais promis que j'allais ramener la Coupe de France !"

Il fallait ramener cette coupe pour les enfants et pour les Rennais ?
JS :
"C'était pour tous ceux qui attendaient ça depuis longtemps ! Une quatrième finale de coupe en 10 ans. Il y a eu deux finales de Coupe de France perdues, une finale de Coupe de la ligue perdue… Le paradoxe était de remporter le trophée en n'étant pas favoris."

"Je ne suis pas sûr de pouvoir revivre ça un jour"

Ça vous touche, le message de votre père Guy Stéphan ?
JS :
"Oui, forcément. Il sait mieux que quiconque les efforts qu'il faut réaliser pour en arriver là. La joie que cela procure. Après 6 mois d'expérience d'entraîneur pro, j'ai la chance d'avoir pu vivre une finale de Coupe. Je ne suis pas sûr de pouvoir revivre ça un jour. De nombreux entraîneurs avec une carrière extraordinaire n'ont jamais pu vivre cette sensation."

Imaginez-vous que vous auriez pu partir à Monaco et ne pas vivre cette victoire ?
JS :
"Ça doit s'appeler le destin ! J'avais l'occasion d'aller à Monaco mais les conditions n'étaient pas réunies. Quelques semaines plus tard, je me retrouve sur le banc du Stade Rennais, un club qui m'est très cher. L'histoire est belle."

"Encore un peu de patience pour terminer le confinement dans de bonnes conditions"

Pourquoi pas la Ligue des Champions l'année prochaine ?
JS :
"On verra, nous sommes aux 3/4 du championnat à la troisième place. On a réalisé un parcours magnifique que l'on n'aurait pas forcément imaginé au début de saison. Il y a eu beaucoup de bouleversements dans l'effectif : sur les titulaires de la finale, six sont partis. Il a fallu créer un groupe, une équipe. Aujourd'hui, on a des interrogations sur la suite du championnat, comment ça va se dérouler."

Un message ?
JS :
"Encore un peu de patience pour terminer le confinement dans de bonnes conditions. Soyons rigoureux et raisonnables, il n'est pas sûr que l'on reprenne nos habitudes dès le début du déconfinement. C'est essentiel de prendre soin de nous. Il faut continuer de lutter pour vaincre ce virus."

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