Coupe de France : Qui sera le "petit poucet" de cette édition ?
L'affiche : Rennes - Brest
C'est LE match bouillant de ces 32es de finale de Coupe de France. D'autres rencontres donneront certainement plus de buts, plus de spectacle, plus de qualité footballistique, mais ce match sera probablement le plus électrique (il fait partie des cinq matchs diffusés sur notre site ici). Les Rennais et les Brestois ne se sont plus rencontrés en match officiel depuis décembre 2012 lors d'un match en Ligue 1. En Coupe de France, il faut remonter encore plus loin puisque les deux voisins de ne se sont plus joués depuis 2005. Le derby breton mettra cette année au prise deux équipes plutôt performantes dans leur championnat respectif. Rennes reste sur cinq victoires consécutives toutes compétitions confondues. Depuis la mise à pied de Sabri Lamouchi et l'arrivée de Julien Stéphan au poste d'entraîneur, tout va mieux chez les Bretons. Du côté de Brest, la saison se passe très bien puisqu'ils sont deuxièmes du classement de Ligue 2. Même s'ils restent sur une seule victoire sur les trois derniers matchs, la dynamique est globalement positive aussi. De là à créer la surprise ? Cela paraît tout de même très compliqué.
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Les surprises possibles
En Coupe de France, il n'existe pas de recette miracle. Tout peut arriver, contre toute attente, défiant tout raisonnement. C'est la fameuse - et galvaudée -"magie" de la Coupe de France. Seulement, si on veut se risquer au jeu des prospectives, l'un des moyens logiques est de cibler toutes les équipes de Ligue 1 qui traversent une crise de résultats.
- Dijon - Schiltigheim
Le 31 décembre dernier, le président du club de Dijon décide de « mettre un terme aux fonctions d’entraîneur d’Olivier Dall’Oglio », celui qui avait permis la remontée des Bourguignons en première division. La première partie de saison a été catastrophique pour le promu. Depuis fin août, Dijon a enchaîné dix défaites, quatre matchs nuls et une victoire. Ils sont aujourd'hui 18emes. La tâche sera donc lourde pour le successeur de Dall Oglio. Alors que des rumeurs circulent sur son identité, la renaissance peut commencer par ce match de Coupe de France.
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En face, Schiltigheim jouera son va-tout. Le club alsacien, au passé plutôt prestigieux en Coupe de France pour un club amateur, reste certes sur un 32e finale perdu face à Auxerre l'an dernier. Mais son passé parle pour lui. En 2002-2003, Schiltigheim réalise un parcours héroïque. Ils font tomber plusieurs clubs professionnels : l'ESTAC (L1), l'AS Beauvais (L2) et Toulouse FC (L2). Avant de céder face au Stade Rennais en quarts.
- Canet-en-Roussillon - Monaco
Il est inutile d'épiloguer sur la saison de l'AS Monaco, 19e de Ligue 1. La venue de Thierry Henry n'a y a pas changé grand chose : les Monégasques, avec le troisième budget du championnat français, en sont à trois victoires sur l'ensemble de la phase aller. Le dernier match fut un véritable coup dur pour les hommes d'Henry qui ont perdu 2-0 face à la lanterne rouge, Guingamp. Le moral est donc au plus bas. Une défaite face au Canet RFC serait désastreuse.
Pour le Canet RFC (Nationale 3), la victoire ne sera pas facile à aller chercher. Mais les Catalans sont un peu des habitués de l'exploit. L'an dernier déjà, ils avaient atteint les 16e de finale, seulement battus par Caen aux tirs au buts. Cette fois, au vu de la forme de Monaco, on y croit du côté de Canet. Contrairement au match face à Caen joué dans leur stade habituel (3200 spectateurs), le choc face à Monaco aura lieu devant 10.000 supporters au stade Gilbert Brutus. Les poteaux de rugby ont été démonté et ceux de football installées ce mercredi.
- Le Stade Pontivyen - Guingamp
Pontivy sera en ébulltion ce week-end. Cette commune de 13 000 habitants va recevoir, le même week-end, le PSG et l'En Avant Guingamp dans le cadre de la Coupe de France. Et si le GSI Pontivy risque d'avoir du mal à exister face à Paris, le Stade Pontivyen aura une carte à jouer. Celle de la méforme du club de Ligue 1, bon dernier du championnat. Mathématiquement, Guingamp n'est pas encore relégué. Même sportivement, le maintien est encore possible.
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Mais force est de constater que la confiance n'est pas au rendez-vous et que, à tout moment, l'échafaudage risque de s'effondrer.
L’EA Guingamp démarre fort le mercato hivernal. Johan Larsson, Didier N’Dong et Papy Djilobodji ont d’ores et déjà renforcé l’actuelle lanterne rouge de Ligue 1 Conforama. Mais des joueurs déchaînés et solidaires peuvent faire trembler les équipes les plus solides, la Coupe de France l'a prouvé. Alors qu'en est-il des collectifs en plein doute ?
Ces cadors qui devraient être tranquilles
L'Olympique Lyonnais affronte Bouges, pensionnaire de National 3. Pas de quoi faire trembler le 3eme de Ligue 1, a priori. Lyon a débuté mercredi un stage de préparation en Espagne, avant de se rendre dans le Cher. "On nous rentre dedans mais c'est ce qu'il faut pour bien préparer cette deuxième partie de saison qui nous attend", a expliqué le gardien Anthony Lopes, cité par le site du club.
Le PSG n'a plus perdu en Coupe de France depuis le 22 janvier 2014, soit plus de quatre ans d'invincibilité. Il est difficile d'imaginer Pontivy briser cette série. Côté parisien, sans la plupart des Sud-Américains qui ont eu droit à des vacances prolongées, l'entraîneur Thomas Tuchel a composé vendredi avec un effectif réduit pour la reprise, la plus tardive de L1. L'enjeu sera de régénérer la dynamique d'un groupe qui a terminé 2018 essoufflé, avec des victoires peu convaincantes en Coupe de la Ligue à Orléans (L2, 2-1) et en Championnat contre Nantes (1-0).
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Marseille, qui reste sur six matches de suite sans victoire, cherchera ainsi face à Andrézieux, qui "recevra" au stade Geoffroy-Guichard de Saint-Etienne, le piment qui manque à sa saison. Ce match pourrait être aussi le dernier pour plusieurs Olympiens, comme les attaquants Kostas Mitroglou et Valère Germain, protagonistes d'un mercato hivernal qui s'annonce agité dans le Sud.
Le Chiffre : 8
Depuis la saison 2008-2009, seules huit équipes évoluant en quatrième division ou plus bas ont dépassé les 32e de finale de la Coupe de France. Alors certes, la magie de la Coupe de France existe. Mais les "surprises possibles" se concrétisent (très) rarement.
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