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Coupe de France: Dans les coulisses de l'après-match Rennes-PSG

L'horloge n'est pas loin d'afficher minuit lorsqu'une marée rennaise explose au Stade de France. Les Bretons viennent de remporter leur premier trophée depuis 48 ans, une Coupe de France que le PSG convoitait pour ne pas tomber dans une saison ratée.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
  (FR?D?RIC DUGIT / MAXPPP)

"C'est inexplicable, inimaginable." Hatem Ben Arfa n'est pas avare de superlatifs au moment de raconter la conquête de ce premier trophée du Stade Rennais depuis 48 ans. Surtout face à son ancien club du PSG, qui l'avait mis de côté pendant des mois. Dans les couloirs du Stade de France, à plus d'une heure du matin, malgré un match tendu, une prolongation et une séance des tirs au but à couper au couteau, il n'y a pas de fatigue du côté rennais. Tout sourire, le capitaine Benjamin André promène la Coupe devant les journalistes. "C'est un scénario à l'image de notre saison", se réjouit-il. "C'est une grande fierté. On la ramène à la ville, aux supporters, qui ont été exceptionnels toute la saison et ce soir encore. Et à M. Pinault, qui avait des étoiles dans les yeux." Le capitaine parvient encore à trottiner pour repartir fêter cette victoire probablement jusqu'au bout de la nuit. Au terme d'une saison étonnante, avec un entraîneur limogé, un parcours incroyable en Ligue Europa, le Stade Rennais pouvait finir la saison en queue de poisson. Ils finissent au sommet.

Les Parisiens prostrés

Evidemment, comme toujours, ce bonheur contraste avec l'énorme déception des Parisiens. Le coup de sifflet final a été comme une douche froide. Marquinhos, le capitaine courage qui a passé son temps à tenter de remobiliser ses troupes en plus de combler les espaces dans sa défense, a couru pour marquer son soutien à Christopher Nkunku, le premier à craquer dans la séance des tirs au but. Alors que le groupe rennais communie avec son public, les joueurs du PSG sont prostrés, sur leur banc de touche. Neymar a enfoncé sa capuche sur la tête, Thiago Silva, blessé, vient consoler chacun en costume-cravate, Marquinhos fait les 100 pas en secouant la tête. Ils ont bien tenté d'aller saluer leur public, mais celui-ci a réagi avec des sifflets. Demi-tour, retour à la case départ.

Car depuis l'arrivée des Qataris à la tête du club, celui-ci s'était habitué à faire une belle moisson. Deux trophées (L1 et Trophée des Champions), le bilan n'avait plus été aussi famélique depuis 2013. C'est la première finale perdue de l'ère QSI. Mais Thomas Tuchel, clairement abattu, ne veut pas encore faire de bilan: "C'est trop tôt", dit-il. "Il faut réfléchir, être honnête envers nous-mêmes. C'est une situation pas facile. Les résultats, nous ne sommes pas satisfaits avec ça", glisse-t-il néanmoins. Ses joueurs s'éclipsent rapidement. Sitôt passés par la tribune présidentielle, ils ont filé aux vestiaires. "Ce soir, c'est un grand sentiment de tristesse", avoue Neymar, le seul à être passé devant la presse.

"Nous sommes fragiles, évidemment" - Thomas Tuchel

Après avoir parlé d'accident lors de l'élimination contre Manchester United, le coach parisien, interrogé sur une possible fragilité mentale de son effectif, reconnaît: "C'est dur de dire non. Nous sommes fragiles, évidemment. On mène 2-0. On ne fait pas ce qui est nécessaire pour mettre un 3e et un 4e but. On manque de conséquence dans le jeu. Ca n'est pas clinique. Nous ne sommes pas attentifs au fait que c'est toujours possible pour l'adversaire de revenir. On peut marquer. On peut aussi montrer du contrôle dans le jeu. A 2-1, c'est le moment de le montrer, de marquer un 3e but et de fermer. Mais on ne le fait pas. Je suis surpris. Cela me donne le sentiment qu'on est fragile." Bien sûr, il évoque les blessures nombreuses en cette fin de saison, un groupe restreint qui l'empêche de bien travailler et de créer des automatismes dans le jeu. "Hier, j'étais absolument sûr que Thiago jouerait. Ce matin, je pensais que Kylian ne pourrait pas jouer. Ce soir, on a pris des risques avec Neymar, Di Maria, Verratti, Mbappé. On ne pouvait pas en prendre aussi avec Cavani. C'était trop de risques. C'est difficile d'avoir des performances fiables."

La veille de ce match, Thomas Tuchel avait parlé de cette finale comme d'un match "important pour l'équipe et pour moi personnellement". Marquinhos avait prédit que si le PSG perdait ce match, "la saison serait ratée". Paris en est là.

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