Coupe de France : Belfort, de petit poucet à bourreau de clubs pros
Il y a tout eu ce mardi au stade Roger-Serzian. De la crainte, avec l'expulsion du coach belfortain Anthony Hacquard à la 61e minute. Le frisson dans le dos sur une frappe d'Andy Delort qui est venue fracasser la barre transversale des locaux à la 83e. De l'espoir quand, sur une contre-attaque, Geronimo Rulli est parti à la faute en touchant le ballon de la main en dehors de sa surface, lui valant un carton rouge. De la joie quand Eddy Ehlinger est allé claquer une horizontale main opposée pour sortir le 5e tir au but héraultais. Et un immense, immense soulagement au moment de l'ultime transformation de Maxime Loichot, faisant basculer Belfort dans l'ivresse.
Ce mardi 28 janvier, c'est un exploit dans la plus pure tradition de la Coupe de France qu'a réalisé le petit poucet de la compétition, pensionnaire de National 2. Une performance d'exception qui vient directement remplir les plus belles pages du livre d'or de l'ASM Belfort.
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Un parcours qui ne doit rien au hasard
Fruit de la fusion entre l'Union sportive belfortaine et de l'Association sportive patronale belfortaine au début des années 1970, le club a pris le temps de se construire, patiemment. En 2012-2013 déjà, les prémices d'un succès retentissant avaient été entrevues, déjà en Coupe de France. Une élimination face au Havre en 32es de finale avait permis de mettre la lumière sur cette petite équipe de Franche-Comté qui faisait presque tout comme une grande.
En 2014-2015, Belfort obtient son ticket pour le National (3e division française), une première dans son histoire. Et si la relégation aura lieu deux ans plus tard, l'équipe s'accroche. La saison dernière, les hommes d'Anthony Hacquard obtiennent leur maintien lors de l'avant-dernière journée, luttant jusqu'au bout pour ne pas retomber dans un anonymat qui ne lui sied pas. L'élimination de deux clubs professionnels, le Gazélec Ajaccio le 16 novembre (1-0) en 32es, puis Nancy en 16es (3-1) le 18 janvier, met tout le monde au parfum : le club de National 2 compte bien s'illustrer dans la plus populaire des compétitions françaises. Pour le plus grand bonheur de son illustre président depuis 17 ans, Jean-Paul Simon, "le dictateur fêtard et fou de foot", aux anges après le coup de sifflet final ce mardi. Et ce malgré un budget très serré et souvent dans le rouge, comme il le confiait à nos confrères de l'Est Républicain.
"C'est magique, il n'y a pas de mots"
Et il n'était pas le seul à exulter une fois le dernier tir au but expulsé dans les filets du 4e de Ligue 1. Les quelques 5 000 supporters présents à Roger-Serzian ont envahi la pelouse pour célébrer la performance de leurs champions. "C'est un truc de fou. On en a rêvé et on l'a fait", balbutiait l'entraîneur belfortain Anthony Hacquard.
"C'est magique, il n'y a pas de mots", témoignait de son côté le défenseur Guillaume Arisi. "C'est une épreuve qui ne nous a jamais vraiment réussi et cette année on se qualifie pour les quarts de finale. Plus le temps filait, plus on y croyait, même si Montpellier est resté dangereux jusqu'au bout, à l'image de Delort qui ne nous a jamais laissé souffler. A présent, on espère une belle affiche pour les quarts de finale. Notre stade sera sans doute trop petit pour la suite, mais si on peut faire une belle fête devant 20 000 personnes au stade Bonal (le stade de Sochaux, NDLR), ce serait énorme."
Si les joueurs belfortains devront encore patienter quelques heures avant d'être fixés sur leur prochain adversaire, ils seront bien au rendez-vous des 1/4 de finale les 11 ou 12 février prochains. D'ores et déjà un exploit. Ou, tout compte fait, une récompense logique pour un club qui s'emploie à fonctionner comme les grands. À les battre, aussi.
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