Cet article date de plus de douze ans.

Bourg-Péronnas entretient sa légende

Aux amateurs rien d'impossible. Pensionnaire de CFA, Bourg-Péronnas a créé le premier exploit de ces 16e de finale en battant Ajaccio 3-2 après prolongation. La lanterne rouge de L1 avait réussi à égaliser à la dernière minute du temps réglementaire par Mostefa mais le dernier mot est revenu à Tavares (104e). En 1998, les Bressans avaient déjà eu le scalp d'un club de l'élite, Metz. Châteauroux s'est lui qualifié sur la pelouse d'Auxerre (2-1).
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5 min
 

Les Corses piégés, on attendait Lille au tournant face à Compiègne (CFA). Agrippés au terrain gras de Beauvais, les Nordistes ont longtemps buté sur le but de Herisson, dernier rempart plein de piquant. Compiègne s'était pourtant créé la plus grosse occasion dans le temps réglementaire: une frappe très pure d'Aulon qui a fini sur l'angle du poteau et de la barre transversale de Landreau (56e). Mais à force de voir revenir le ballon devant leur but, la cuirasse des amateurs a fini par sauter. On jouait la 113e minute des prolongations quand Bruno plaçait sa tête au premier poteau. Une fin cruelle mais assez logique au vu des nombreuses occasions lilloises. "Pour aller loin en Coupe de France, il faut aussi savoir passer par la petite porte sur certains matches. Ce soir, la porte n'était pas grande mais on a réussi à la franchir quand même", a déclaré Rudi Garcia.

Face à Istres (L2) qui avait ouvert le score par Akrour (20e), Dijon a fait le métier en s'imposant 2-1. Nouvelle recrue de la JDA, Kakuta a ouvert son compteur en égalisant à la 32e minute. C'est Koné qui a donné un avantagé décisif aux siens (50e). Le succès de Bourg-Péronnas aurait pu donner des idées aux autres formations inférieures à celles de l'élite. Créteil y a cru jusqu'au bout face à Bordeaux. Dans leur fief, les Cristolliens avaient de la ressource en revenant deux fois au score. Essombé (77e, 95e) avait d'abord répondu à Ciani (60e) avant d'égaliser dans des arrêts de jeu complètement fous où Bordeaux croyait bien tenir son billet sur un but de Maurice-Belay (91e). Comme à Saint-Etienne en 32e, les Girondins s'imposaient aux tirs au but 4-3. Evian TG a moins souffert à Valence (CFA). Sagbo a montré la voie dès la 9e minute. Les Savoyards ont fermé la boutique jusqu'à la délivrance de Mmadi (90e).

L'autre surprise des 16es de finale est venue d'Auxerre. Grâce à un rapide doublé de Maxime Bourgeois (31e, 33e), prêté par Auxerre cette saison, Châteauroux s'est offert une belle qualification sur la pelouse bourguignonne. L'AJA était revenu au score par Dudka (78e) mais c'était insuffisant pour poursuivre l'aventure. Rennes ayant battu Nice au bout du suspense (0-0, 5 t.a.b à 4), il n'y aura pas plus de dix clubs de Ligue 1 au prochain tour. L'écrémage continue... Dans un duel 100% amateur, Drancy (CFA) a lui obtenu son billet pour le prochain tour en battant Limoges (CFA2) 2-0. Saveur de la Coupe de France 2010 (demi-finaliste), Quevilly est encore là après son succès 1-0 sur Angers (L2). Pour un autre exploit, il faudra donc suivre dimanche, à Nantes, Luçon (CFA) face à Lyon, tandis que Marseille accueillera Le Havre (L2). Ces 16e de finale se termineront lundi avec Tours (L2) - Montpellier.

Réactions

Herve Della Maggiore (entraîneur de Bourg Péronnas): "C'est un grand bonheur, mais pour le coeur, qu'est-ce que c'est dur ! Avant les prolongations, j'ai essayé de remobiliser les joueurs. Je les ai vus arriver la tête dans le sac après l'égalisation à 2 partout à la fin du temps réglementaire. Je leur ai dit que vu l'état du terrain, il n'y avait plus d'écart de niveau. Tout était question d'envie, de détermination. Ils ont su relever la tête. Je suis très fier de mes joueurs mais je ne sais pas comment je vais les retrouver cette semaine pour aller dimanche prochain à Sochaux. On espère avoir un autre gros match à domicile en huitièmes."

Olivier Pantaloni (entraîneur d'Ajaccio): "Le tournant du match, c'est quand on manque notre deuxième occasion de but qui aurait tué le match. A 2-0 le match aurait été plus facile. Derrière, les Bressans marquent deux superbes buts. On pensait qu'ils auraient accusé le coup mentalement quand on égalise à la fin du temps réglementaire. Mais sur une situation où l'on manque d'attention, ils arrivent à reprendre l'avantage et le garder jusqu'au bout. C'est très bien pour eux. Je leur tire mon chapeau et leur souhaite d'aller le plus loin possible."

Didier Tholot (entraîneur de Châteauroux): "J'étais persuadé qu'on pouvait faire un truc dans les intervalles, dans la profondeur, avec la vitesse de nos attaquants. En menant 2-0 à la pause, on avait de la marge, même si en deuxième période, on s'est fait un peu peur à la fin. Je pense qu'en contre, on aurait dû mettre le troisième but pour être à l'abri. Cette qualification, c'est bien pour Châteauroux, et puis signe du destin, c'est Max (Bourgeois) prêté par Auxerre qui nous marque les deux buts. Je suis fier de mon groupe, et c'est l'ensemble du groupe qu'il faut féliciter. Il y a un mois, nous étions en réelle difficulté avant d'aller à Lens. C'est d'ailleurs là que j'ai fait le pari de mettre Max en pointe. Comme quoi, dans la vie, quand on a un genou à terre, il faut se relever, tenter et avancer. Maintenant pour les 8e, j'espère qu'on aura une L1 chez nous."

Laurent Fournier (entraîneur de l'AJ Auxerre): "Je suis très déçu de tout, de la première comme de la deuxième période. Châteauroux a très bien joué le coup. On a manqué d'agressivité dans les duels, on aurait du jouer plus direct aussi. Mais c'est comme ça depuis pas mal de temps, on joue en réaction plus qu'en action. On a été privé de Willy Boly dès la 25e minute de jeu, et cela n'a pas été facile ensuite. Maintenant il ne faut pas lâcher, il y a des matches importants de championnat qui se profilent. On aura des retours de joueurs intéressants contre Nancy dans huit jours et il faut se tourner vers ces matches à venir. Toutes les défaites sont difficiles à accepter. Mais ce soir sur l'état d'esprit, on n'est pas rentré dans le match, où nous avons été plus spectateurs qu'acteurs. Il faut un autre état d'esprit, particulier, qu'il faut cultiver !"

Voir la video

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.