Corruption présumée à la Fifa : la justice vise "d'autres personnes et organisations"
La ministre de la Justice américaine et le procureur général suisse ont présenté, lundi, les premiers éléments de leur enquête.
L'enquête dans l'affaire de corruption présumée à la Fifa "est encore loin de la mi-temps". La justice américaine prévoit d'engager des "poursuites contre d'autres personnes et organisations", a indiqué, lundi 14 septembre, à Zurich (Suisse) la ministre de la Justice américaine, Loretta Lynch.
"Le cadre de notre enquête n'est pas limité, (...) et nous pensons pouvoir inculper d'autres personnes et d'autres organisations", au-delà des 14 personnes déjà mises en examen, neuf hauts dirigeants du football mondial et cinq hommes d'affaires dans le secteur du marketing sportif, a précisé Loretta Lynch lors d'une conférence de presse commune avec le procureur général suisse.
"Le programme de voyage" de Blatter
D'après l'enquête américaine, lancée par la ministre de la Justice américaine alors qu'elle était encore procureure à New York, ce sont 150 millions de dollars de pots-de-vin et de rétrocommissions qui auraient circulé dans les hautes sphères du football, depuis vingt-cinq ans.
A la question de savoir si Joseph Blatter, le président démissionnaire de la Fifa, serait entendu par les enquêteurs américains, Loretta Lynch s'est refusée à plus de détails. Elle a juste expliqué avec humour qu'elle ne pouvait pas commenter "le programme de voyage" du dirigeant de 79 ans, dont le successeur à la tête du football mondial sera connu le 26 février, lors d'un congrès extraordinaire de la Fifa.
Des mouvements suspects signalés sur 121 comptes bancaires
Dans le cadre du volet suisse de l'enquête sur les conditions d'attribution des Mondiaux 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar, "des actifs financiers ont été saisis, y compris des appartements dans les Alpes suisses", a révélé de son côté le procureur général suisse, sans donner, non plus, le moindre nom.
"Ces investissements immobiliers peuvent être détournés à des fins de blanchiment d'argent", a insisté Michael Lauber, soulignant également que des mouvements suspects sur 121 comptes bancaires leur ont été signalés par les enquêteurs financiers suisses. Le procureur général s'est cependant refusé à préciser le nombre d'actifs financiers saisis et "gelés", "pour des raisons tactiques".
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