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Pitroipa : "Il nous manquait ce petit truc"

Auteur du but de la victoire en quart de finale de la CAN-2013 contre le Togo (1-0 a.p.), l'attaquant Jonathan Pitroipa évoque le "long chemin" du Burkina Faso, qui s'est hissé dans le dernier carré continental pour la 2e fois de son histoire.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Q: Ayant égalé le meilleur résultat du Burkina, réussi en 1998,  ressentez-vous de la pression ?
R: "En 1998, on était tout petits, on a suivi tous les matches, on rêvait  un jour d'être à leur place; aujourd'hui on y est, et le fait d'être en  demi-finale, il y a beaucoup de jeunes qui rêveraient d'être à notre place. On  ne se fixe pas de limites, mais on ne se met pas la pression, on se dit que si  on est arrivé en demi-finale, c'est qu'on est un bon groupe. Déjà, y arriver  après 15 ans est une très bonne chose. On a fait un long chemin depuis quatre,  cinq ans qu'on travaille ensemble. Mais rien n'est encore fait. On aimerait  bien écrire l'histoire, il ne faut pas que ça s'arrête en demi-finale".

Q: Quel a été le déclic ?
R: "A toutes les CAN, on a avait un bon groupe et on faisait des bons  matches. Il nous manquait ce petit truc pour franchir le cap. On a pris  conscience qu'il fallait quand même réaliser quelque chose tous ensemble. Il y  a eu beaucoup de changements aussi au niveau de l'organisation, parce qu'on a  toujours eu ce genre de problèmes dans l'équipe. Dans cette CAN, on a vu que  tout était bien organisé pour nous, on était presque satisfait, et ça permet  d'être plus concentré pour les matches".

Q: L'humilité que les Burkinabés revendiquent a-t-elle été un frein ?
R: "Peut-être. C'est vrai qu'on a de l'humilité en tant que Burkinabés,  mais nous, en tant que joueurs, on a toujours su qu'on pouvait faire mieux. Le  public africain n'est pas facile: quand il n'y a pas de victoire, il vous  rentre dedans. Moralement, si tu n'es pas fort, tu craques. Mais on a envie de  défendre les couleurs parce que quand il y a les victoires, on est aimé et la  fête dans le pays est extraordinaire".

Q: Vous avez été décisif en quart de finale...
R "J'avais envie de jouer cette demi-finale, comme tout le groupe, c'est  pourquoi on n'a rien laissé au Togo. Le fait que je marque à la 105e minute,  j'étais très heureux pour ma famille".

Q: Vous êtes pourtant plus passeur que buteur, non ?
R: "Je suis plus un joueur qui provoque, fait des passes décisives, mais  pour être un joueur de haut niveau, il faut savoir aussi marquer. J'ai beaucoup  progressé à ce niveau, je peux encore mieux faire. Mais je ne me vois pas en  tant que vrai buteur +tueur+, je suis un joueur qui aime avoir la balle. Je ne  suis pas toujours positionné pour marquer, mais j'essaie toujours de faire  gagner mon équipe, c'est ça mon but".

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