Pitroipa : "Il nous manquait ce petit truc"
Q: Ayant égalé le meilleur résultat du Burkina, réussi en 1998, ressentez-vous de la pression ?
R: "En 1998, on était tout petits, on a suivi tous les matches, on rêvait un jour d'être à leur place; aujourd'hui on y est, et le fait d'être en demi-finale, il y a beaucoup de jeunes qui rêveraient d'être à notre place. On ne se fixe pas de limites, mais on ne se met pas la pression, on se dit que si on est arrivé en demi-finale, c'est qu'on est un bon groupe. Déjà, y arriver après 15 ans est une très bonne chose. On a fait un long chemin depuis quatre, cinq ans qu'on travaille ensemble. Mais rien n'est encore fait. On aimerait bien écrire l'histoire, il ne faut pas que ça s'arrête en demi-finale".
Q: Quel a été le déclic ?
R: "A toutes les CAN, on a avait un bon groupe et on faisait des bons matches. Il nous manquait ce petit truc pour franchir le cap. On a pris conscience qu'il fallait quand même réaliser quelque chose tous ensemble. Il y a eu beaucoup de changements aussi au niveau de l'organisation, parce qu'on a toujours eu ce genre de problèmes dans l'équipe. Dans cette CAN, on a vu que tout était bien organisé pour nous, on était presque satisfait, et ça permet d'être plus concentré pour les matches".
Q: L'humilité que les Burkinabés revendiquent a-t-elle été un frein ?
R: "Peut-être. C'est vrai qu'on a de l'humilité en tant que Burkinabés, mais nous, en tant que joueurs, on a toujours su qu'on pouvait faire mieux. Le public africain n'est pas facile: quand il n'y a pas de victoire, il vous rentre dedans. Moralement, si tu n'es pas fort, tu craques. Mais on a envie de défendre les couleurs parce que quand il y a les victoires, on est aimé et la fête dans le pays est extraordinaire".
Q: Vous avez été décisif en quart de finale...
R "J'avais envie de jouer cette demi-finale, comme tout le groupe, c'est pourquoi on n'a rien laissé au Togo. Le fait que je marque à la 105e minute, j'étais très heureux pour ma famille".
Q: Vous êtes pourtant plus passeur que buteur, non ?
R: "Je suis plus un joueur qui provoque, fait des passes décisives, mais pour être un joueur de haut niveau, il faut savoir aussi marquer. J'ai beaucoup progressé à ce niveau, je peux encore mieux faire. Mais je ne me vois pas en tant que vrai buteur +tueur+, je suis un joueur qui aime avoir la balle. Je ne suis pas toujours positionné pour marquer, mais j'essaie toujours de faire gagner mon équipe, c'est ça mon but".
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