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La Zambie monte dans le Grand huit

La Zambie a obtenu sa qualification pour les quarts de finale de la CAN-2012 en battant la Guinée Equatoriale (1-0), dimanche à Malabo, un succès qui lui permet d'arracher la première place de la poule A au pays-hôte, déjà assuré de sa présence au prochain tour. Le Sénégal, qui figurait parmi les favoris de la compétition, a perdu face à la Libye (2-1) et termine piteusement avec 0 point.
Article rédigé par Gilles Gaillard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5 min
 

Le petit but inscrit par Chris Katongo (67e), son deuxième de la  compétition, vaut de l'or pour les Zambiens qui accèdent ainsi pour la 2e  fois d'affilée au Top 8 continental et devraient surtout éviter le grand favori ivoirien. Une preuve de plus de la solidité de la sélection dirigée par Hervé Renard, qui confirme ainsi les belles dispositions déjà entrevues en 2010 en  Angola. Le revers est en revanche cruel pour le co-organisateur de la Coupe  d'Afrique, la nation la moins bien classée du tournoi au classement Fifa (151e), qui pensait pouvoir boucler en beauté un premier tour miraculeux mais dont le parcours invraisemblable risque de prendre fin face aux Eléphants. 

Un petit point suffisait pourtant pour faire le bonheur des deux équipes, quel que soit le résultat de la rencontre entre le Sénégal et la Libye (1-2)  mais Equato-Guinéens et Zambiens ont tout fait pour empêcher que le match sombre dans une parodie de football et un ennui mortel. Le technicien français des Chipolopolos avait d'ailleurs prévenu: pas  question de se contenter d'un score de parité, l'objectif étant de ne pas  croiser la route de la Côte d'Ivoire en quarts de finale. Et si la partie n'a certes pas été un sommet sur le plan technique, loin de là,  les deux formations se sont appliquées à aller chercher le victoire et se sont refusées à jouer le nul. Les Zambiens ont ainsi globalement dominé les débats avec un Chris Katongo  toujours aussi incisif et dangereux (3e, 36e) avant son but salvateur,  et un excellent portier pour s'interposer sur les quelques occasions du Nzalang Nacional. 

Zéro pointé pour le Sénégal

Après ses exploits retentissants contre la Libye et surtout le Sénégal, la  Guinée-Equatoriale n'aura pas donc pas réussi la passe de trois mais  l'essentiel, à savoir un billet pour la suite du tournoi, avait déjà été  garanti bien avant. Avec un quart de finale théoriquement à sa portée, la Zambie peut de son  côté se dire que tous les espoirs lui sont désormais permis.      

Dans l'autre match de la soirée, la Libye a quitté la compétition avec les honneurs en décrochant une victoire symbolique face au  Sénégal (2-1), qui a bu le calice jusqu'à  lie, et qui s'en va la tête basse, sous le poids d'un échec cuisant qui met son sélectionneur Amara Traoré sur un siège éjectable. C'est donc le zéro pointé pour le Sénégal, un des trois grands favoris du  tournoi (avec le Ghana et la Côte d'Ivoire), incapable de ramener le moindre point à la tanière malgré un secteur offensif de premier choix (Sow, Ba, Papiss  Cissé, Ndoye, Niang, Dia)... Les Lions de la Téranga avaient visiblement la tête déjà au pays, ou en  Europe auprès de leurs clubs. Pas de solidarité, pas de liant, pas d'application:les Sénégalais ont raté leur CAN.

Déclarations

Hervé Renard (sélectionneur de la Zambie):  "L'objectif était de prendre la première place, comme en 2010 quand on avait  terminé devant le Cameroun. Là, on termine devant le pays organisateur qui était sur un nuage après sa victoire devant le Sénégal. Ce n'était pas un grand  match mais l'important était de prendre des points. Les joueurs ont respecté  mes consignes. Maintenant, on veut absolument aller en demi-finale parce que la  Zambie n'y est pas allée depuis 1996. C'était d'autant plus important de gagner que la Libye a battu le Sénégal. On ne voulait pas dépendre de quelqu'un et on  ne voulait pas d'un nul. En football, quand on veut jouer petit, on est souvent pénalisé. Félicitations aux joueurs qui ont été une nouvelle fois remarquables. Je suis à la tête d'un groupe exceptionnel. Les joueurs ont gagné en expérience  par rapport à 2010. A nous de faire mieux qu'en 2010. Je me suis agité sur le  banc parce que mes joueurs aiment aller de l'avant et ont parfois du mal à  rester en place." 

Gilson Paulo (sélectionneur de la Guinée Equatoriale): "Je suis déçu car la  défaite est préjudiciable pour la suite du tournoi. Mais on n'est pas encore sûr que notre adversaire sera la Côte d'Ivoire. On va préparer ce match comme  d'habitude. Ce sera un match normal et on va se préparer normalement, quel que soit l'adversaire. On va se réunir pour se remotiver et se reconcentrer pour  être plus fort en quart de finale."      

Marcos Paqueta  (sélectionneur de la Libye): "ǒa été un match avec beaucoup de surprises, je  ne pensais pas que le Sénégal aurait fait autant de changements, mais on a vu  qu'il avait beaucoup de grands joueurs, on n'a pas senti de différence. Notre  équipe a très bien joué, les a bousculés. On n'avait pas d'autre choix que de  prendre des risques, et ça a fonctionné. Pour nous, c'est un résultat très  important en raison de ce qui s'est passé en Libye et des conditions difficiles  endurées. Parmi les difficultés traversées, il y avait le fait que la majorité  des joueurs n'avaient pas de clubs, qu'ils ont traversé une guerre et qu'il y  avait des conséquences psychologiques. Ça a couronné les efforts déployés  depuis le début du tournoi

Amara Traore (sélectionneur du Sénégal):   "J'essaie de convaincre personne, j'essaie de faire mon boulot. J'ai  commencé ce projet il y a deux ans, l'équipe ne peut pas être subitement nulle.  J'ai la ferme volonté de continuer. C'est aux employeurs d'apprécier.  Je  demande d'analyser sereinement. C'est cette équipe qui fera la CAN-2013,  l'erreur serait de tout casser...  C'est une CAN très difficile, il y a de  la déception. On a l'impression que c'étaient les mêmes matches, les mêmes  scénarios, les mêmes minutes, on voyait les mêmes choses.  On a mis  cette équipe très haut, on a parlé de favori, moi j'ai toujours refusé cet  habit de favori. On ne pouvait pas être favori devant la Côte d'Ivoire et le  Ghana, qui ont des vécus de CAN, de Coupe du monde....Je  dirai des choses à la maison, pas ici. Quand il n'y a pas de résultat, c'est  l'entraîneur qui est responsable. Je ne démissionnerai pas, c'est clair. La  seule certitude que j'ai, c'est de continuer.

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