La CAN aura-t-elle lieu ?
Si la confédération rejette définitivement le report de la CAN et conclut à un désistement du Maroc, restent deux options: la relocalisation de l'épreuve dans un autre pays, ou son annulation pure et simple, ce qui serait une décision inédite.
Le casse-tête de la CAF
Les positions du Maroc, pays désigné initialement hôte de l'épreuve, et celles de la CAF semblent désormais de plus en plus éloignées et quasi irréconciliables. Le royaume chérifien n'a pas jeté l'éponge, mais il a renouvelé samedi dernier sa demande de report, réclamant un délai d'un an, jusqu'à janvier 2016. La Confédération africaine veut, elle, que l'épreuve se déroule comme prévu du 17 janvier au 8 février et a même ouvert le processus d'accréditation pour les médias la semaine dernière.
Les 19 délégués du comité exécutif de la CAF doivent donc trancher. Ils pourraient donc conclure à un désistement, par la force des choses, du l'équipe du Maroc. Quel pays pourrait alors constituer un plan B ? Difficile à évaluer car il semble que les pays qui veulent ou qui peuvent accueillir la CAN rapidement sont très peu nombreux.
Dès les premières informations laissant apparaître des divergences entre la CAF et le Maroc, tous les regards s'étaient tournés vers l'Afrique du Sud, premier pays d'Afrique à avoir accueilli un Mondial, en 2010, et qui a organisé la CAN-2013 à la place de la Libye, alors plongée dans le chaos et livrée aux milices depuis le renversement du régime de Kadhafi. Mais la nation arc-en-ciel avait fait savoir, fin octobre, que ce n'était pas possible pour elle, cette fois pour des raisons budgétaires. Le Nigeria ou l'Angola, régulièrement cités comme autres suppléants possibles , peuvent-ils préparer l'événement en si peu de temps ?
Gros risques de sanctions pour le Maroc
Quelle que soit la décision prise, si la CAN ne va finalement pas au Maroc, la CAF ne laissera sans doute pas impuni le fait que les autorités de Rabat aient renoncé à accueillir la compétition phare du continent africain. Le directeur des médias de la CAF, Junior Binyam, avait déjà donné le ton en précisant: "Le Maroc n'est pas propriétaire de la compétition et n'est donc pas en position de décider d'un report".
Et de rappeler le précédent du Togo, où en dépit "de conditions particulièrement tragiques, le Togo avait été suspendu" après que les Eperviers aient déclaré forfait pour la CAN-2010, forfait faisant suite au mitraillage de leur bus à Cabinda (Angola). La CAF avait suspendu le Togo pour deux éditions de la CAN, avant de lever cette sanction à la suite d'une médiation de la Fédération internationale (FIFA).
Le journal marocain "Le Matin" évoque une amende de 50.000 dollars à payer pour le Maroc, qui pourrait en outre être poursuivi au titre des dommages et intérêts à hauteur d'un préjudice "évalué à 20 millions de dollars". Par ailleurs, la CAF "pourrait bannir les équipes nationales marocaines de toutes les compétitions africaines", pour une durée plus ou moins longue. Toujours est-il que chaque camp va fourbir ses arguments, la CAF en tentant de trouver une solution à très court terme et dans une deuxième temps faire payer son affront au Maroc, et celui-ci en essayant de trouver une issue acceptable pour échapper à de lourdes sanctions.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.