CAN : Clarence Seedorf arrivera-t-il à dresser les Lions indomptables ?
Après une brillante carrière de joueur, Clarence Seedorf a pris le costume de sélectionneur du Cameroun, mais sans rencontrer le même succès. Critiqué pour ses choix en attaque, le Néerlandais doit faire ses preuves face au Nigeria, samedi en 8es de la CAN. Avec quatre Ligues des champions, cinq titres nationaux, et une pléiade de récompenses individuelles, l'ancien milieu de l'AC Milan et du Real Madrid en impose. Mais deux passages ratés de six mois chez les Rossoneri et à Shenzhen, puis une relégation avec La Corogne ont troublé sa réputation de coach. A 43 ans, il joue gros en Egypte, à la tête de l'équipe tenante du titre, avec le choc face aux Super Eagles, à Alexandrie, crucial pour son avenir. Depuis sa nomination en août 2018 avec son ancien coéquipier, à l'Ajax comme en sélection, Patrick Kluivert comme adjoint, Seedorf a montré des difficultés à dresser les Lions indomptables. Son parcours en qualifications a été terni par des nuls face aux Comores (1-1) et au Malawi (0-0), puis deux 0-0 contre le Ghana et le Bénin à la CAN ont fini par jeter une ombre sur son aura. Et s'il n'était pas fait pour le banc ?
"Un bonheur"
"En tant que milieu de terrain, c'est un bonheur d'être coaché par lui", le défend auprès de l'AFP le joueur des Hearts of Midlothian Arnaud Djoum. "Il est très fixé sur les détails. Il a aussi beaucoup d'anecdotes. Quand il veut montrer un exemple, il en raconte toujours une. On l'écoute avec beaucoup d'attention car on connaît sa carrière. Il essaye d'apporter son expérience." Mais au pays, son bilan - 3 victoires, 4 nuls, 1 défaite en compétition - et son style, minimaliste, font beaucoup causer. "Il tarde à entrer dans le coeur des Camerounais qui aimeraient voir un jeu chatoyant", explique le journaliste camerounais Léger Tientcheu. "On a l'impression que le Cameroun n'a pas de fond de jeu, qu'il joue en fonction des adversaires. On vient d'abord pour défendre. La patte Seedorf reste à prouver", poursuit-il.
A Ismaïlia, lors de la phase de poules, il a alimenté le flou autour de son schéma, en changeant cinq titulaires aux deuxième et troisièmes matches, sur chaque ligne. Offensivement, ses tâtonnements ont été les plus criants. Aux côtés de Karl Toko-Ekambi, toujours aligné, il a choisi un soutien différent à chaque rencontre: Christian Bassogog, Clinton Njie puis Stéphane Bahoken. Des quatre, seul le dernier a trouvé la mire, face à la Guinée-Bissau (2-0). Mais à la fin, le sentiment que le Cameroun ne sait plus attaquer perdure.
Attaque patraque
Les nombreux changements "ne nous perturbent pas. On respecte toujours les choix du coach. On a confiance en tous les joueurs. Le plus important, c'est de rester ensemble", a déclaré Eric Maxim Choupo-Moting, qui a lui-même débuté une fois sur le banc malgré son statut de capitaine. "On doit s'améliorer dans plusieurs détails, notamment en attaque. On doit être plus intelligents pour se créer plus d'occasions. On a montré du potentiel. On n'a pas encore encaissé de but, il y a des choses positives pour la suite", a tenu à rassurer Seedorf. "Parfois, des équipes ne marquent pas pendant des semaines, des attaquants pendant des mois. Nous restons confiants", a-t-il continué après le nul aux relents de défaite face au Bénin. Son seul match référence, c'est celui face aux Comores, une sélection modeste, que les Lions indomptables ont balayée 3 à 0 à Yaoundé pour se qualifier pour la CAN, lors de la dernière journée des qualifications. "Avant ce match, tout le monde était inquiet qu'on ne marque pas, et on a inscrit trois buts. C'est le football", a estimé le technicien néerlandais. Face au Nigeria, il tient une bien meilleure occasion de faire taire les critiques.
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