CAN 2019 : De Marseille à Lille, de Strasbourg à Toulouse, la folie "Fennecs" a emporté les rues de l'Hexagone
Des dizaines de milliers de supporters des "Fennecs" algériens ont déferlé vendredi soir dans les rues, de Marseille à Lille, célébrant la victoire des leurs en finale de la CAN dans une ambiance restant festive dans l'ensemble, malgré quelques incidents à Paris ou Lyon notamment.
A Marseille, dès le coup de sifflet final, une marée humaine a commencé à descendre la Canebière vers le Vieux-Port, qui, feu d'artifice du 14 juillet oblige, avait été interdit aux supporters algériens lors de la demi-finale remportée face au Nigeria. Marseille a semblé emportée par la folie, au bruit des moteurs de motos et de scooters, des pétards et des klaxons, noyée sous les fumigènes, "craqués" par dizaines. Peu avant 1h00 l'ambiance était toujours festive.
Au plus fort de la soirée, la préfecture de police a évalué à 25.000 le nombre de fans des "Fennecs" dans le centre de la ville. Vers 01h30, le rassemblement était en cours de dissolution autour du Vieux-Port et de la Canebière, sans incident majeur.
Les Champs-Elysées ont vibré comme un an plus tôt
A quelques centaines de kilomètres, les mêmes scènes se sont répétées à Lyon. Le coup de sifflet final, dans le quartier de la Guillotière, entraîne un déchaînement de youyous, pétards, feux d'artifice et fumigènes. "Je suis heureuse, le coeur, il bat vite. C'était pas inespéré, on était sûr de gagner", se réjouit Ariane, drapée dans son drapeau algérien.
Dans le centre-ville de Lyon, un bref accrochage a opposé supporters de l'Algérie et forces de l'ordre, visées par des projectiles sur le pont de la Guillotière. Les assaillants ont été rapidement dispersés après quelques jets de grenades lacrymogènes, a constaté un journaliste de l'AFP. Les forces de l'ordre ont ensuite reculé, laissant les supporters en liesse manifester leur joie à coups de fumigènes et feux d'artifice sur les quais de la Presqu'île, provoquant des embouteillages alentour.
Sur les Champs-Elysées à Paris, dès la fin du match, des grappes de supporters ont débarqué aussi soudainement que le but qui a assommé les Sénégalais dès les premières minutes du match. Devant la bouche de métro, Bianca, Imene et Farrah ont regardé tout le match sur leur portable, déjà positionnées pour faire la fête. "On avait confiance en nos joueurs !" s'exclame Bianca, 20 ans : "On a gagné. J'aime mon pays, oualah, c'est magnifique !".
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Perdu avec son drapeau du Sénégal au milieu de la foule blanche verte et rouge, Malla, 28 ans, se fait gentiment chambrer devant l'Arc de Triomphe. "Tout le monde me taquine un peu, mais au fond d'eux ils savent que ça aurait dû être pour nous. Sur le but, le ballon méritait pas d'aller au fond des filets", rit le jeune homme, beau joueur.
Vers 1h00, la situation s'est quelque peu tendue sur les Champs-Élysées, avec de premiers tirs de gaz lacrymogène de la part des forces de l'ordre dans le haut de l'avenue où était toujours massée une foule très dense. Des supporters sont restés sur l'avenue jusqu'à l'aube.
L'Algérie, c'est notre 2e pays
Au total, 102 personnes ont été interpellées à Paris, dont 86 placées en garde-à-vue, selon un bilan du ministère de l'Intérieur samedi à 6h00. A travers la France, 198 personnes ont été interpellées, et 177 placées en garde-à-vue, selon la même source. Ailleurs, à Metz, Strasbourg, Toulouse ou Lille, la joie a été similaire et des milliers d'autres fans des "Fennecs" ont célébré la victoire. C'est surtout cet après-match qui inquiétait les autorités, après les incidents qui ont émaillé la liesse des supporters après les victoires algériennes en quart puis en demi-finale, à Montpellier notamment, avec la mort d'une mère de famille renversée par un chauffard.
A Saint-Etienne, pendant la mi-temps, Sofiane, une trentaine d'années, maillot de l'équipe d'Algérie sur les épaules, invitait les médias à "ne pas grossir les petits incidents" qui pourraient émailler la soirée. "Il y a malheureusement toujours quelques jeunes qui font les cons. Et quand ça arrive, ils nous font honte", regrette-t-il.
"Nous, on n'a pas demandé à naître en France. Et même si on vit ici, l'Algérie c'est notre 2e pays. Donc c'est normal qu'on fasse la fête quand elle gagne une grande compétition" conclut-il. "Quand la France remporte la Coupe du monde, on fait aussi la fête".
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