Uli Hoeness condamné à 3 ans et demi
"Monsieur Hoeness est condamné à une peine de prison ferme de trois ans et six mois pour sept cas graves de fraude fiscale", a annoncé le juge du tribunal de Munich, dans le sud de l'Allemagne, au quatrième jour du procès. L'accusé risquait au maximum dix ans de détention. Le Parquet avait requis cinq ans et demi de prison ferme tandis que l'avocat d'Uli Hoeness, Hanns W. Feigen, avait plaidé en faveur d'au maximum une peine avec sursis, faisant valoir que son client s'était lui même dénoncé aux autorités fiscales allemandes. Mais le juge a estimé que cette "auto-dénonciation" n'était "pas valide". Le président du puissant club de football, vainqueur de la Ligue des champions l'an dernier, était jugé pour ne pas avoir déclaré des revenus boursiers réalisés en Suisse dans les années 2000. S'il a jusqu'ici bénéficié du soutien indéfectible des actionnaires, des dirigeants et des fans du club, sa condamnation à une peine de prison ferme pourrait remettre en cause son maintien à la tête de la présidence du Bayern. Il disposait d'une semaine pour interjeter éventuellement appel, tout comme le Parquet.
Image brisée
D'abord estimé à 3,5 millions d'euros dans l'acte de renvoi, le préjudice fiscal a été réévalué à 27,2 millions d'euros au fil des témoignages, accablants. L'accusé avait admis au premier jour de son procès avoir une dette fiscale de plus de 18 millions d'euros. Ce montant a encore été révisé à la hausse après les révélations d'une enquêtrice fiscale au deuxième jour du procès. Uli Hoeness, 62 ans, s'était lui même dénoncé au fisc le 17 janvier 2013 pour se mettre en règle à moindre frais. Il avait alors remboursé 10 millions d'euros au fisc. Cette procédure d'auto-dénonciation permet de mettre sa situation en règle moyennant une forte pénalité financière, tout en mettant le fraudeur à l'abri de toute poursuite pénale. Mais la justice est convaincue qu'il se savait sur le point d'être démasqué, notamment par la presse qui a d'ailleurs révélé l'affaire quelque temps après. Hoeness, personnage haut en couleurs et jusqu'ici très respecté au-delà du monde du football, a vu son image ternie par ce scandale, l'un des plus gros de l'histoire du sport allemand. L'influent quotidien populaire Bild réclamait jeudi matin en Une sa condamnation.
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