De la panne au sacre, la drôle de saison du Bayern Munich
C'est comme si c'était fait. Le Bayern Munich a tenu à le confirmer ce mardi soir. Le club bavarois a décroché son huitième titre de champion d'Allemagne consécutif en s'imposant contre le Werder Brême (1-0), grâce à un but de l'inévitable Robert Lewandowski, auteur de sa 31ème réalisation en Bundesliga cette saison. Alors que le Borussia Dortmund doit encore disputer 3 matches (9 points possibles), le Bayern compte 10 points d'avance sur son dauphin. La messe est dite.
Cette victoire contre le Werder Brême ne restera pas dans les annales. Personne ne pourra dire "j'y étais", mais surtout les Bavarois n'ont pas eu à forcer leur talent face à l'avant-dernier du championnat. Ce succès aura au moins le mérite de boucler la boucle. Le Bayern Munich avait justement enclenché sa série d'invincibilité le 14 décembre dernier contre... le Werder Brême et une victoire probante 6-1. Une série qui aura empêché le maintien du moindre suspense pour le titre en vue de la fin de saison.
Pire départ depuis 2010-11
Tout avait pourtant mal commencé. Le 3 novembre dernier, après une humiliation subie à Francfort (défaite 5-1), l’entraîneur Niko Kovac prenait la porte. En cause, un début de saison jugé insatisfaisant, pas au niveau des standards du club. Plus précisément, il s’agissait de son plus mauvais départ en championnat depuis 10 ans, prenant seulement 18 points sur les 10 premières journées. Le Bayern Munich n’avait jamais semblé aussi fébrile depuis la fin de l’ère Louis van Gaal en 2011.
Alors que des noms très prestigieux comme ceux d’Arsène Wenger ou de Massimiliano Allegri circulaient pour récupérer la place laissée vacante sur le banc, la suite a été confiée à un homme de l’ombre, l’adjoint Hans-Dieter Flick. Celui qui a été le le bras-droit de Joachim Löw en sélection allemande pendant près de 8 ans (2006-2014) n’a pas connu des débuts idylliques avec le Bayern, concédant deux défaites lors de ses quatre premiers matches en Bundesliga. Le 7 décembre dernier, date du revers à Monchengladbach (2-1), le Bayern Munich pointait à une très inhabituelle 7e place.
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Flick a remis de l'ordre
Mais depuis ce faux-pas, aucun obstacle n’est venu stopper ou ne serait ce que ralentir la course effrénée de l’équipe de Hansi Flick. En 18 journées disputées, le Bayern a remporté 17 victoires pour un seul match nul contre Leipzig (0-0). La bête blessée est redevenue un rouleau compresseur inarrêtable sur son sol national. Pas perturbés par l’interruption brutale de la saison à cause du contexte sanitaire, les Bavarois ont enfoncé le clou depuis la reprise de la compétition en mai, remportant chacun de leur sept matches de championnat.
Flick n’a plus rien de l’intérimaire. Ses dirigeants l’ont d’ailleurs rapidement prolongé jusqu’en 2023. Pour cause, le technicien de 55 ans présente un ratio de points pris par match de 2.63. C’est mieux que Pep Guardiola lors de sa meilleure saison en 2013/14 (2.6). Sur le terrain, son Bayern Munich a retrouvé sa domination de tous les instants et son caractère résolument offensif. Décrit comme un entraîneur minutieux et empathique, il a su concerner tout son effectif.
Des certitudes avant le retour de la C1
Grâce à des choix forts, et surtout payants, il a su relancer la machine bavaroise. Hansi Flick a installé définitivement la révélation Alphonso Davies au poste de latéral gauche. Jérôme Boateng est sorti de son placard pour retrouver une place de taulier. Ce mardi soir, c’est lui qui offre le but du titre à Robert Lewandowski, d'une passe par dessus la défense. Même chose avec Thomas Müller, redevenu un élément incontournable après un début de saison intermittent. Le champion du monde 2014 a déjà délivré 20 passes décisives en championnat cette saison. Flick a également accordé sa confiance au jeune attaquant Joshua Zirkzee (19 ans), auteur de 4 buts en seulement 9 apparitions en Bundesliga.
"Il est l’entraîneur idéal pour moi. (...) Il est très modeste. Il ne changerait pas s’il remportait trois titres en Ligue des champions. Il peut construire une nouvelle ère au club", s'enflammait Jupp Heynckes début avril dans un entretien accordé à Bild. Avant d’évoquer une nouvelle ère, Hans-Dieter Flick devra conclure la campagne européenne du Bayern, toujours en lice en Ligue des Champions. Avant son huitième de finale retour contre Chelsea, le club allemand est à l’heure actuelle le seul cador européen avec des certitudes
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