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Ce qu'il faut savoir du RB Leipzig, nouveau leader de Bundesliga

Suprenant leader de Bundesliga, le RB Leipzig ne sort pourtant pas de nulle part. Derrière le nom, une puissance financière mais surtout un vrai projet à long terme.
Article rédigé par Hugo Monier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Les joueurs de Leipzig célèbrent leur victoire contre Leverkusen (THOMAS EISENHUTH / ZB)

C’est la sensation du week-end ! Ni le Bayern, ni Dortmund ne sont en tête du championnat d’Allemagne. Alors qui ? Schalke 04, Leverkusen ou Mönchengladbach ? Non. Le leader de la Bundesliga s’appelle le RB Leipzig.

►La puissance financière de Red Bull, mais pas le nom

Le RB et le taureau ailé ne laissent aucun doute, le club de Leipzig est la propriété de Red Bull et son fondateur autrichien Dietrich Mateschitz. Fondé en 2009 en rachetant la licence du SSV Markranstädt (5e divison), Leipzig ne porte pourtant pas le nom du fabriquant de boisson énergisante. Le règlement allemand interdit à toute entreprise de donner son nom à un club. Le RB signifie officiellement RasenBallsport (littéralement « sport de balle sur gazon »), terme bidon pour placer les initiales RB. De même, le football allemand est soumis à la règle du 50+1 (une entreprise ne peut pas détenir plus de la moitié d’un club, à quelques exceptions historiques près). Leipzig appartient donc à 49% à Red Bull, et à 51% à une association de supporters (composée par des employés de l’entreprise).

►L’équipe la plus détestée d’Allemagne

Forcément, ce grand chamboulement du football allemand ne s’est pas fait sans heurts. L’ultra-majorité des clubs et supporters sont opposés au mécénat, encore plus venant de l’étranger. Leipzig est aujourd’hui l’équipe la plus détestée d’Allemagne, détrônant le Bayern et Hoffenheim (autre équipe détenue par un milliardaire). Résultat : la tribune visiteur du Red Bull Stadion est souvent vidée par les boycotts et, en déplacement, les supporters adverses sont particulièrement virulents. En 2015, ceux du FC Erzgebirge Aue avaient préparé une banderole explicite : "Un Autrichien appelle, vous suivez aveuglement, on sait comment cela se termine, vous auriez fait de bons nazis." Réaction plus extrême à Dresde cet été. Lors du match de Coupe d’Allemagne contre Leipzig, les supporters ont balancé une tête de taureau tranchée devant leur tribune.

►Le seul club d'Allemagne de l'Est ? 

L’éclosion, certes artificielle, de Leipzig a au moins un mérite. Remettre l’Allemagne de l’Est sur la carte footballistique. Le Hertha Berlin, autre pensionnaire de l’élite, est historiquement rattaché à l’Allemagne de l’Ouest. Installé à Berlin-Ouest, le club participait logiquement à la Bundesliga et non au championnat de RDA. Et depuis la chute de l’Energie Cottbus (relégué en 2010), la Bundesliga ne comptait plus d’équipe est-allemande. Plus de 20 ans après la réunification, l’Allemagne de l’Est paie dans le football son retard économique sur l’Ouest. Mais Leipzig représentent-ils vraiment l’Allemagne de l’Est ? Club sans racine, sans tradition, loin des déchus Lokomotive (finaliste de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe en 1987) et VfB Leipzig (premier champion d’Allemagne en 1903), le RB a autant de liens avec l’ex-RDA qu’avec une tarte aux marrons. Pour avoir un vrai club est-allemand, il faut plutôt attendre une remontée de l’Union Berlin, actuellement 7e de 2.Bundesliga.

►Des jeunes et du style

Mais si Leipzig arrive un jour à se faire apprécier, ce sera sans doute par le jeu. Sous les ordres de Ralf Rangnick, déjà spectaculaire mais inégal à Hoffenheim (2006-2010) et Schalke (2011), Leipzig a développé un jeu agressif, fait de verticalité et de pressing tout terrain. L’entraîneur actuel, Ralph Hasenhüttl, a perpétué cette idée depuis sa nomination cet été, alors que Ralf Rangnick a retrouvé son poste de directeur sportif. Un style de jeu attirant, avec des joueurs attirants. Leipzig possède un des XI les plus jeunes d’Allemagne. Contre Augsbourg, le 30 septembre, l’équipe affichait une moyenne d’âge de 23 ans. Parmi les jeunes leaders, l’ancien Istréen Naby Keita (21 ans), rayonnant au milieu de terrain, est arrivé cette année en provenance du… Red Bull Salzbourg. Autre recrue-star, l’attaquant Timo Werner (ex-Stuttgart), qui compte déjà plus de 100 matchs en Bundesliga à 20 ans. Pour l'instant remplaçant, l'Ecossais Oliver Burke, recruté pour 15 millions d'euros à Nottingham Forrest, est annoncé comme une futur star du football.  A 25 ans, le Suédois Emil Forsberg, buteur récemment contre la France, fait presque figure de vétéran. Red Bull investit, mais pas n’importe comment. Des recrues jeunes, à fort potentiel, piquées parfois dans les centres de formation de grands clubs. Un effectif au grand avenir, mais dont l'inexpérience pourrait coûter le titre cette saison. 

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