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Bundesliga – Une reprise et des interrogations

Après la France et l'Angleterre la semaine dernière, c'est au tour des Allemands de reprendre le chemin des terrains ce week-end. La 53e édition de la Bundesliga démarre avec un Bayern Munich comme toujours favori et des prétendants prêts à mettre fin à l'hégémonie Munichoise. Mais cette reprise ne se fait pas sans questionnements Outre-Rhin. Passage en revue des interrogations qui planent avant ce début de saison.
Article rédigé par Mathieu Aellen
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
 

Quelle place pour Franck Ribéry ?

Une absence qui dure, qui dure… Indisponible depuis le 11 mars en raison d'une blessure à la cheville, Franck Ribéry n’aura participé que de très loin au 25e sacre national du Bayern. Présent dans le onze de Pep’ seulement neuf fois, Ribéry peut s’attendre à une nouvelle saison galère. Toujours en soins, le Français ne sera pas présent face à Hambourg pour le début de la Bundesliga. Une situation qui ne devrait pas s’arranger rapidement si on en croit le directeur sportif du Bayern Matthias Sammer, qui a précisé la semaine dernière qu’il « faudra encore du temps » avant de revoir Franck Ribéry sur les terrains. Une situation qui a poussé les dirigeants Munichois à s’activer. Douglas Costa a donc posé ses valises en Bavière et devrait occuper l’aile gauche Munichoise en ce début de saison, chère à Ribéry. Alors que Kaiser Franck boite pour le moment autant que Keyser Söze, sa place dans l’effectif de Pep Guardiola parait aujourd’hui discutable au vu de la concurrence et de l’âge avancé du Français (32 ans). 

Franck Ribéry

Dortmund pourra-t-il gér​er l’après Klopp ?

Shinji Kagawa de retour à la maison, Ilkay Gündongan qui retrouvait le chemin des terrains et Marco Reus qui allait enfin confirmer son statut de nouvelle pépite allemande. La saison paraissait prometteuse pour le Borussia. Mais des blessures, des défaites et des déceptions plus tard, le BVB a finalement vécu une saison marquée par les galères, allant même jusqu’à occuper la dernière place de la Bundesliga pendant trois journées. Une saison catastrophique poussant Jürgen Klopp, sur le banc jaune et noir depuis sept saisons, à laisser sa place. Un séisme tant l’ancien coach de Mayence a marqué l’histoire du club par son tempérament et ses résultats. Son successeur, Thomas Tuchel, devra donc faire oublier les comparaisons avec son prédécesseur et faire revenir au premier plan un BVB privé de Ligue des Champions cette année. Pas une mince affaire pour celui qui avait déjà succéder à Klopp sur le banc de Mayence, et qui devra commencer par faire oublier un mercato 2014 complètement raté, entre le départ, gratuit, de Robert Lewandowski au Bayern Munich et les venues de Ciro Immobile (25 millions d’euros, 3 buts), Matthias Ginter, Kevin Kampl et Adrian Ramos, autant d’accidents industriels. Habitué à se faire piller ses meilleurs joueurs à chaque période de transferts, Reus, Mkhitaryan, Aubameyang, Hummels & Co sont pour l’instant tous restés sur les bords de la Ruhr…. 

Pep ​Guardiola, la tête à Munich ?

Jamais réellement inquiété l’année dernière et faisant quasiment seul la course en tête durant une grosse partie de la saison, le Bayern Munich s’est facilement offert le 25e titre de champion de son histoire. Le deuxième pour Pep Guardiola en deux saisons sur le banc munichois. Pourtant, le technicien catalan ne fait pas totalement l’unanimité en Bavière, en raison d’une saison faite de hauts et de bas. Le départ du médecin historique du club Hans-Wilhelm Müller-Wohlfahrt suite à la défaite face à Porto en huitièmes de la Ligue des Champions et les brouilles avec différents cadres comme Bastian Schweinsteiger (parti depuis à United), Thomas Müller ou Mario Götze n’ont rien fait pour améliorer un climat pesant. L’agent de Götze ne s’est d’ailleurs pas privé pour afficher le malaise entre son joueur et le coach espagnol dans la presse, déclarant à Bild que « Guardiola a détruit Götze ». Pas étonnant donc de voir pulluler un peu partout des rumeurs de départ plus ou moins insistantes, notamment du côté de City qui se verrait bien enrôler l’ancien coach du Barça pour remplacer Manuel Pellegrini. Mais avant ça, Pep Guardiola se tâchera de glaner un 26e titre suprême pour le Rekordmeister, le quatrième de rang, un exploit inédit en Bundesliga. 

Pep Guardiola

Wolfsburg peut-il contrecarrer les plans du Bayern ?

Alors qu’il s’était progressivement habitué à sa place dans le ventre mou de la Bundesliga, Wolfsburg retrouve la lumière depuis maintenant deux ans. Lui qui a retrouvé l’Europe la saison dernière après une belle cinquième place a rejailli sur le podium du championnat en dauphin du Bayern. Une première depuis 2009 et son dernier titre de champion. Une mue vers les sommets du football allemand et européen qui n’est pas étrangère à l’arrivée de Kévin De Bruyne. Les dirigeants de Wolfsburg ont eu le nez fin puisque avec 16 buts et 28 passes décisives toutes compétitions confondues et un titre de meilleur joueur allemand de la saison, il a largement remboursé les 21,5 millions d’euros investis sur lui. Il a également transformé son compère d'attaque Bas Dost en serial killer des surfaces (16 buts en Bundesliga) pour ce qui a été l’un des duos européens les plus prolifiques la saison passée. Pour sa troisième année sous le joug de Volkswagen, les Loups n’ont pas investi en masse sur le marché des transferts. Seule arrivée notable : l’attaquant Max Kruse, débarqué de Monchengladbach pour 12 millions d’euros. Il faut dire qu’avec les confirmations la saison passée des Vieirinha, Robin Knoche ou Maximilian Arnold, Wolfsburg semble avoir tous les éléments pour coller au train du Bayern Munich cette saison. Mais pour ça, il faudra que le club de Basse-Saxe conserve ses meilleurs joueurs, et notamment Kévin de Bruyne, pas insensible aux charmes de la Premier League et de Manchester City. 

Kévin De Bruyne

Berlin dans le dur

Berlin, pire capitale du football européen ? Il faut bien se fier aux évidences, la capitale allemande ne peur rivaliser avec les Paris, Madrid, Rome, Londres, Amsterdam, Bruxelles ou encore Lisbonne, où un voire plusieurs clubs brillent sur les scènes nationales et européennes. Depuis 2009 et une jolie quatrième place, le Hertha Berlin a lui connu deux descentes pour autant de remontées, le tout en voyant défiler sur son banc pas moins de neuf entraîneurs différents. Quinzième l’année dernière, le club Berlinois ne pourra pas forcément espérer mieux dans un championnat où les équipes de haut niveau ne manquent pas. Mais avec le soutien indéfectible de son public (50 000 spectateurs de moyenne la saison passée à l’Olympic Stadium) et l’arrivée au club du très gros fonds d’investissement KKR qui détient désormais 10% des parts du club, l’avenir pourrait s’éclaircir du côté de Berlin. 

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