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Bundesliga : crise interne, 5e étoile, records… Ce qui se cache derrière le 31e titre de champion du Bayern Munich

Cette fois, c’est fait : le Bayern Munich a été sacré, samedi, champion d’Allemagne 2020-2021, son 31e titre national.

France Télévisions - Rédaction Sport
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La joie des joueurs du Bayern Munich après leur titre de champion d'Allemagne 2021. (PETER KNEFFEL / DPA-POOL)

Avant même de recevoir le Borussia Mönchengladbach, finalement balayé 6-0, le Bayern Munich a décroché son 31e titre de champion d’Allemagne, samedi 8 mai, à la faveur de la défaite de son dauphin, le RB Leipzig, à Dortmund (2-3). A deux journées de la fin, les Bavarois ne peuvent plus être rattrapés et remportent leur 9e couronne nationale consécutive, au terme d’une fin de saison agitée en coulisses. Entre la crise interne, la chasse aux records, ou encore la cinquième étoile qui apparaîtra bientôt sur l’écusson du club, voici ce qu’il faut retenir de ce nouveau sacre bavarois.

Un contexte explosif en interne

Avec ce 31e titre de champion, l’heure est à la fête au Bayern Munich, mais pas sûr que tous les acteurs du club arrosent cela ensemble, ou alors juste pour les caméras. Car en interne, l’ambiance est tendue. En cause : le départ annoncé de l’entraîneur Hansi Flick, révélé par le principal intéressé en direct à la TV sans l’accord de ses dirigeants. Depuis, le tonnerre gronde entre Flick, soutenu par les supporters, et le directeur sportif Hasan Salihamidzic.

Après l’élimination honteuse en coupe d’Allemagne contre Holstein Kiel (club de seconde division), et celle en quart de finale de Ligue des champions contre le PSG, le bilan de Flick lui était défavorable malgré son statut d’icône depuis son triplé coupe-championnat-Ligue des champions la saison dernière. Le Bayern a d'ores et déjà officialisé le nom de son remplaçant, Julian Nagelsmann (actuellement à Leipzig), tandis que Flick est pressenti pour reprendre les commandes de la sélection allemande après l’Euro. Le titre est en poche, tout le monde va pouvoir passer à autre chose.

Lewandowski piste le « bombardier » Gerd Müller

Si le Ballon d’or 2020 avait été desservi, Robert Lewandowski l’aurait sans doute soulevé. Mais le buteur polonais du Bayern n’est pas du genre à se démobiliser après un tel coup du sort. Au contraire, déjà auteur d’une saison record l’année dernière (34 buts en 31 matchs de championnat), Lewandowski est reparti sur des bases encore plus folles cette année. Après 26 journées, il pointait ainsi à 35 réalisations. De quoi enfin faire tomber le record de 40 buts en championnat, établi en 1971-1972 par le « Bombardier » Gerd Müller ? Ce serait peut-être déjà le cas sans une blessure qui l’a éloigné des terrains en mars. Avec 39 réalisations au compteur à la suite de son triplé face à Mönchengladbach samedi (6-0), il reste deux matchs au Polonais pour franchir cette barre symbolique. Largement dans ses cordes.

Une cinquième étoile sur le maillot

Broder une nouvelle étoile sur son maillot, ça n’arrive pas tous les jours. Mais cette année, c’est bien le cas pour le Bayern Munich, qui en compte pour le moment 4. Pour comprendre pourquoi, petit tour d’Europe des traditions en la matière : en Italie, une étoile symbolise dix titres de champion. En France, aucune règle : l’OM en arbore une pour sa Ligue des champions 1993, tandis que Saint-Etienne suit la règle italienne. En Angleterre et en Allemagne : pas d’exemple notable.

Retour en Allemagne où la réglementation en la matière est très précise : trois titres donnent le droit à une étoile, cinq titres à deux, dix titres à trois étoiles, vingt titres à quatre étoiles et trente titres à cinq étoiles. Alors, pourquoi le Bayern a attendu son 31e sacre national pour broder cette cinquième étoile ? Parce que le premier, acquis en 1932, ne compte pas dans cette tradition entrée en vigueur avec la création de la Bundesliga moderne en 1964. Voilà, vous savez tout.

Le phénix Thomas Müller

La force de ce Bayern, c’est qu’en plus de la machine à marquer Lewandowski, il y a d’autres cartouches pour l’épauler, ou le suppléer. Et notamment Thomas Müller, qui a confirmé son retour à son meilleur niveau cette saison avec déjà 11 buts et surtout 19 passes décisives. Des statistiques semblables à la saison passée (8 buts, 21 passes décisives), qui confirment qu’à 31 ans, le champion du monde 2014 est en pleine renaissance. A tel point qu’il pourrait participer à l’Euro 2021 cet été, lui qui a été écarté de l'équipe nationale depuis novembre 2018. Mais avec une nouvelle saison aboutie, l’homme aux 28 trophées a confirmé son retour au premier plan au Bayern et ne laisse plus trop le choix à Joachim Löw.

Manuel Neuer, plus fort qu’Oliver Kahn

Champion du monde 2014, meilleur gardien de son époque : à 35 ans, la légende de Manuel Neuer n’est plus à écrire. Pourtant, l’homme qui a redéfini le poste de gardien de but (notamment lors du Mondial 2014), vient d’ajouter un nouveau record à son palmarès en décrochant son 9e titre de champion d’Allemagne consécutif avec le Bayern, ce qui lui permet de dépasser son légendaire prédécesseur : le mythique Oliver Kahn. Un cap symbolique pour Neuer, qui après des années plus compliquées, a lui aussi retrouvé son meilleur niveau depuis plusieurs mois, dans le sillage de sa finale de Ligue des champions incroyable contre le PSG. De bon augure pour l’Allemagne à l’Euro, moins pour les Bleus…

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