Aujourd'hui, 1 joggeur sur 2 est... une joggeuse
Elles étaient 35.000 joggeuses en septembre dernier au pied de la Tour Eiffel pour participer à la Parisienne. Une course réservée aux femmes. Si vous avez l'habitude de faire votre petit footing le week-end, vous avez peut-être l'impression de croiser de plus en plus de femmes... Ce n'est pas qu'une impression. Aujourd'hui selon une étude menée par Kantarsport, presqu'un joggeur sur deux est une joggeuse. 44% exactement.
Aujourd'hui, 1 joggeur sur 2 est... une joggeuse
La course à pied, Solène Delobelle connait. A 27 ans, elle travaille chez BernasCOM, une société spécialisée dans la communication. Et cette année, elle a un planning bien défini. "Le prochain rendez-vous, c'est le marathon de Paris, qui se déroule le 12 avril ". Et pourtant, Solène le reconnait, elle n'était pas vraiment sportive lorsqu'elle était adolescente. Un peu de tennis de table, pas plus. Pour la course à pied, le déclic a eu lieu il y a trois ans : "C'était un pari entre copines, un soir d'été, en plein mois d'août. Il y a une copine qui ,elle, était sportive et elle s'est dit : 'Allez Solène, faisons une course'. J'ai dit pourquoi pas et c'est parti comme ça. Pour moi, c'était un peu une perte de temps de faire du sport. Quand je voyais les gens courir pendant une heure, je me disais 'A quoi ça sert ?' Mais ça me fait du bien, en fait ".
C'est loin d'être une exception. Le boum de la course à pied chez les femmes est assez récent. L'an dernier en 2014, toujours selon cette étude de Kantar Media, 3.4 millions de femmes indiquaient faire régulièrement du jogging. Un an avant seulement, en 2013, elles n'étaient que 2 millions. Progression impressionnante donc, le running a de plus en plus la cote auprès du public féminin, confirme Antoine Panicali, responsable du développement chez Kantarsport.
"Je pense que la course à pied est le sport le plus adapté aux attentes des femmes. C'est une des conséquences de cette prise de conscience globale des Français, hommes et femmes confondus, sur la nécessité du bien-être et du capital santé".
"Le sport est accepté aujourd'hui par les Français comme un vrai atout pour améliorer sa santé. Après il y a tout un phénomène de mode autour de cela. On voit la presse féminine parler de plus en plus du running. Le running est un des sports qui bénéficie de cet accroit de femmes, mais on le note aussi avec la marche, la zumba, l'aquabiking ou autre ".
Féminisation dans d'autres disciplines aussi
La course à pied n'est donc pas la seule discipline à se féminiser. Et en dehors des sports traditionnels - équitation, tennis, gymnastique, basket, la fièvre sportive touche aussi des disciplines pour lesquelles il y avait nettement plus d'a priori...
En football aussi, la progression est spectaculaire. L'an 1 pour le football féminin, c'est 2011. La demi-finale de la Coupe du monde de l'équipe de France féminine contre les Etats-Unis, un carton d'audience pour Direct 8 et une affluence record à la Fédération. Deux chiffres pour s'en convaincre : en 10 ans entre 2001 et 2011, il y a eu 10.000 joueuses de plus. En 4 ans depuis 2011, déjà 27.000 joueuses de plus. Et ce n'est pas fini : la Fédération Française de Football espère atteindre les 100.000 footballeuses en 2016, indique Brigitte Henriques secrétaire générale de la Fédération Française de Football et responsable du football féminin.
"J'ai une chance inouïe parce que j'arrive dans ce contexte là, après avoir vécu peut -être le creux de la vague au niveau du football féminin ".
Elle a le sourire. Ex-joueuse professionnelle, Brigitte Henriques a notamment été internationale et championne de France avec Juvisy, un club de la région parisienne. Elle le reconnait : les temps changent.
"Il y a une barrière qui était phénoménale qui est tombée. Ce qui a changé, c'est vraiment au niveau des mentalités. Il y a peut-être encore quelques générations qui sont restées sur le fait que c'était un sport réservé aux garçons. Aujourd'hui, on ne se pose plus cette question".
"Et puis surtout, au-delà de ça, vous allez dans les centres de loisirs, ça joue, vous allez dans les cours de récré, les petites filles jouent au foot, les grandes, les adultes, les seniors, il y en a plein qui s'inscrivent ".
Malgré tout, ça reste reste une goutte d'eau. Le foot féminin à la Fédération, c'est 5,5% des effectifs mais normalement l'année 2015 devrait être bonne pour le football version femmes. C'est une année de coupe du monde, ce qui garantit une médiatisation plus importante. Surtout, la France va tenter d'obtenir l'organisation de la coupe du monde 2019. Les responsables de la Fédération rêvent d'une finale à Lyon dans le futur stade des Lumières.
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