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Arbitrage : la colère des hommes en noir

Les dix rencontres de Ligue 1 de ce week-end ne seront pas arbitrées par les meilleurs sifflets français. En cause, la décision du Syndicat des arbitres de football élite (SAFE) de reporter le coup d’envoi des matchs de 15 minutes. La Fédération française de football a décidé hier de remplacer les arbitres protestataires par des arbitres fédéraux. Aujourd'hui, les arbitres de l'élite réclament une intervention de la Ministre des sports.
Article rédigé par franceinfo
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ACTUALISE SAMEDI A 23h45 :

Le symbole est fort : les arbitres italiens, appelés à la rescousse par la Fédaration française de football pour arbitrer l'affiche de la 26ème journée de championnat, la rencontre au sommet Marseille-Lille, ont refusé de briser la grève de leurs collègues français. Du coup, fait rare dans les anales, c'est un arbitre amateur, inexpérimenté à ce niveau, qui va officier.

Les hommes en noir sont en colère. Dans un communiqué, le SAFE a exprimé son "indescriptible indignation face à la réaction disproportionnée, injustifiée et proprement illégitime" de la Fédération française de football (FFF). Ils en appellent à la médiation de Chantal Jouanno, Ministre des sports et dénoncent une atteinte au droit de grève.

Pour faire taire la révolte des arbitres, la FFF avait décidé hier de remplacer les arbitres de l'élite par des référés habitués à la Nationale (3e division) et la CFA (4e division) pour les matchs de Ligue 1 de ce week-end.

Sifflés sur les terrains, critiqués par les joueurs, entraîneurs et présidents de clubs, mis en cause dans les colonnes des journaux, les arbitres réclament plus de respect. Et pour cela, ils souhaitaient repousser de quinze minutes le coup d'envoi des matchs de Ligue 1 de ce soir. Un quart d'heure destiné à prouver que sans arbitres, point de football.

Éthique ou argent ?

L'intransigeance de la fédération s'explique par les actuelles négociations autour de la rémunérations des arbitres. "La Fédération française de football regrette que le SAFE utilise l’argument du respect de l’éthique et de la discipline pour chercher à faire aboutir, au moyen d’un chantage inacceptable, des revendications de nature purement financière", a écrit la FFF dans un communiqué hier.

Car au delà du respect, une autre revendication travaille le corps arbitral : le partage du "gâteau" Nike. De 2011 à 2018, l'équipementier américain va verser 42 millions d’euros par an à la Fédération française de football. Pour avoir le droit de fournir les maillots de l’équipe de France. Mais aussi les tenues officielles des arbitres hexagonaux.

Les hommes en noir réclament donc une revalorisation de leurs émoluments à la hauteur de ce faramineux contrat, signé avant la crise que traverse aujourd’hui le football français. Aujourd'hui, un arbitre de Ligue 1 touche environ 73 000 euros par an.

Au delà du règlement financier, le statut ambigu des arbitres demeure une source de conflit avec les autorités fédérales du football français.

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