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Alex Ferguson : huit choses à savoir pour briller en société

Sir Alex, qui a annoncé sa retraite, c'est une collection de titres depuis 26 ans à la tête de Manchester United... et aussi quelques anecdotes amusantes.

Article rédigé par Pierre Godon
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
L'entraîneur de Manchester United, sir Alex Ferguson, lors d'une conférence de presse, le 12 février 2013, à Madrid (Espagne). (ANDRES KUDACKI / SIPA)

Sir Alex Ferguson, qui a annoncé sa retraite à la fin de la saison mercredi 8 mai, est l'un des meilleurs entraîneurs britanniques de tous les temps, avec Bill Shankly (Liverpool, années 70) et Matt Busby (Manchester, années 50-60). Son armoire à trophées est bien remplie, avec 13 titres de champion d'Angleterre et deux Ligues des champions gagnés avec Manchester United. Il est aussi l'un des personnages les plus attachants du foot britannique. Comme le dit son rival et possible successeur, David Moyes, qui coache Everton : "Même s'il se bat contre les autres entraîneurs, il a l'humilité d'aller boire un verre avec eux à la fin du match. Et il n'hésite jamais à les appeler s'ils se font licencier. Ça vient beaucoup de ses racines de Glasgow." Voici quelques anecdotes sur "sir Alex".

1Un mâcheur invétéré

Chaque entraîneur a ses tics sur le banc de touche. Luis Fernandez mâchonne une sucette, Laurent Blanc une touillette à café, Joachim Löw se cure le nez et Alex Ferguson mâche des chewing-gums. L'origine de cette passion pour les gommes à mâcher n'est pas spécialement ragoûtante : "Quand je suis arrivé à Manchester, je n’avais jamais mâché de chewing-gum, a-t-il expliqué sur RMC l'an dernier. Mais quelqu’un s’est plaint un jour auprès du président que je crachais tout le temps. Donc, le président du club a demandé à un des sponsors de me donner des chewing-gums." Sur sofoot.com, David Bellion, attaquant des Red Devils pendant les années 2000, lève un coin du mystère : "A mon avis, c'est un des Wrigley's [la marque de chewing-gums sponsor de la Premier League] qu'on nous propose avant les matchs."

D'après les calculs du Guardian, à raison d'environ dix tablettes par match, sir Alex a consommé 15 000 chewing-gums depuis ses débuts dans le championnat anglais.

2Un homme de gauche

En 1998, la BBC notait que sir Alex avait donné plus de 5 000 livres (environ 6 000 euros) au Labour Party de Tony Blair, pour l'aider à mettre fin au règne des Conservateurs, commencé sous Margaret Thatcher. L'entraîneur de Manchester United n'a jamais caché ses opinions politiques, héritées de son père,un employé des chantiers navals de Glasgow. "Je crois que le Labour est et sera toujours le parti des travailleurs, expliquait sir Alex en 2010 au Mirror (en anglais). Ma loyauté au Labour est une part de moi-même, car je sais ce qu'il fait pour les gens." D'après le Manchester Evening News (en anglais), il a même été question qu'il siège à la chambre des Lords, en 2011. La saison prochaine, il aura du temps libre...

Sa fortune personnelle est tout de même estimée à 40 millions d'euros, d'après le Daily Mail (en anglais).

L'entraîneur de Manchester United, Alex Ferguson, serre la main de Tony Blair, premier ministre britannique, sous les yeux de Gordon Brown, alors ministre des Finances, le 11 avril 2005. (STEFAN ROUSSEAU/AP/SIPA / PA)

3Un chanteur du matin

"Un jour normal de travail, Ferguson arrive à son bureau à sept heures du matin. Et selon son assistante personnelle, présente au club depuis encore plus longtemps que lui, il démarre la journée en chantant, raconte Will Tidey, biographe de sir Alex, cité par Eurosport.

4Un sacré caractère

Sanguin, les joues toujours rouges, Alex Ferguson est connu pour ses colères. Dans la langue de Shakespeare, on appelle ça le "hairdryer treatment", comprenez la soufflante. David Beckham a ironisé dans le Daily Mail (lien en anglais) : "Pourquoi croyez-vous que nous jouions aussi bien ? La peur du hairdryer." Cependant, les joies d'Alex Ferguson sont tout aussi mémorables. 

Pour compléter le tout, sachez qu'il a boycotté la BBC pendant... sept ans, après la diffusion d'un documentaire décrivant son fils, devenu agent de joueurs, sous un jour peu flatteur. La création d'une amende pour les entraîneurs ne parlant pas aux chaînes de télé détentrices des droits, en 2010, n'avait rien changé à l'affaire, même si ça a coûté 60 000 livres annuels à sir Alex (environ 71 000 euros). Il faut attendre 2012 pour que la hache de guerre soit enterrée.

5Un fin recruteur

Les bons coups de sir Alex sont innombrables : il a recruté les gardiens Peter Schmeichel et Edwin van der Sar, l'attaquant Ruud van Nistelrooy, le milieu Eric Cantona... Ses échecs, bien plus rares. Le blog spécialisé Teenage Kicks rapporte une phrase de Ferguson lors d'un dîner en 2009 : "Ma plus grosse erreur de recrutement ? Ralph Milne. Je ne l’ai payé que 170 000 livres, mais on me le reproche encore." Milne, qui a rejoué quelques match dans une équipe de Hong-Kong, ne s'en est jamais remis. Sir Alex, oui.

6Une tête à bonnet

Cela lui fait un point commun avec notre Guy Roux national, en plus de la longévité et de l'amour du bon vin. Ce bonnet rouge qui porte l'écusson du Pays de Galles, Alex Ferguson l'a chipé à son ailier fétiche, Ryan Giggs, en 1996, rapporte le Sun. Et l'a conservé depuis comme porte-bonheur.

Sir Alex Ferguson avant un quart de finale de Ligue des champions en 2007, à Kiev (Ukraine). (CLIVE ROSE / GETTY IMAGES EUROPE)

7Le cheval, c'est son dada

"Les courses de chevaux sont pour moi une respiration qui me permet de garder ma fraîcheur dans le football", explique sir Alex. Au point d'aller jusqu'au procès avec le propriétaire de Manchester United, en 2003. John Magnier avait proposé à Ferguson de devenir copropriétaire de Rock of Gibraltar, un futur crack. Ce dernier a dépassé toutes les espérances, remporté course sur course... mais Ferguson a découvert qu'il ne figurait pas sur les titres de propriété de l'animal. Conforté par les supporters, c'est lui qui obtient le départ de son patron.

Depuis ? Ferguson explique carrément "se faire plus de souci pour [s]on cheval que pour [s]on équipe. Être propriétaire, c’est plus intime. Dans le foot, il y a plein de calculs que vous pouvez contrôler, mais dans la course de chevaux, c’est un fait, vous dépendez de votre entraîneur et de sa qualité."

8L'âge de la retraite ? Connaît pas

Sir Alex Ferguson lors d'une conférence de presse le 1er octobre 2012, à Cluj, en Roumanie. (VADIM GHIRDA / SIPA)

Dans son autobiographie, publiée en 1996, sir Alex battait en brèche l'idée de retraite. "La notion d'âge de départ en retraite est une absurdité pour moi. Ce n'est pas le calendrier qui décide, si vous êtes encore alerte et vigoureux. Je me sens très bien à 55 ans, et je suis harcelé pour savoir quand je vais m'arrêter." Sans doute avait-il en tête l'exemple de son père, mort seulement cinq mois après avoir pris sa retraite. Depuis, sir Alex a annoncé sa retraite en 2002, avant de se raviser. Jusqu'à ce 8 mai 2013, à l'âge de 71 ans...

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