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Fognini et Dimitrov, casse-tête pour Nadal et "Djoko" ?

Assez poussifs lors des deux premiers tours, Rafael Nadal et Novak Djokovic passent un test important lors de leur 8e de finale de Roland-Garros. L'Espagnol, qui n'a pas été habitué à perdre une manche à chaque tour, est confronté à Fabio Fognini (N.27), poison italien aussi inconstant que génial. Quant au Serbe, il devra prendre sa revanche sur le Bulgare Grigor Dimitrov, qui l'a battu à Madrid et qui n'a pas perdu beaucoup d'énergie depuis le début de la semaine.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Fabio Fognini, c'est le diable dans un corps d'ange. Du haut de son 1.78m, il affiche en toutes circonstances une indolence parfois agaçante, surtout lorsqu'il décoche ses coups supersoniques. Avec lui, il ne faut jamais se fier aux apparences. 29e mondial, tête de série N.27, le natif de San Remo est un joueur génial, avec une main magique, et un goût pour la surprise qui n'a d'égale que sa capacité à sortir du match. Mais à 26 ans, il se soigne, et ces périodes d'inconstance sont de plus en plus rares. Le danger pour ses adversaires n'en est que plus présent. Quart de finaliste ici-même en 2011, il s'est offert les scalps de Berdych ou Gasquet à Monte-Carlo cette année, celui de Dimitrov à Sydney en début d'année, poussant aux trois manches David Ferrer à Acapulco en février, ainsi que Novak Djokovic à Indian Wells.

Fabio Fognini, c'est un joueur à prendre au sérieux. Rafael Nadal le sait, et avec son début de tournoi, la tête de série N.3 n'est pas prête à prendre quiconque à la légère. En ayant eu de bonnes piqures de rappel au 1er comme au 2e tour, en concédant la première manche à chaque fois, l'Espagnol n'a pas affiché sa brillance habituelle, ni son côté "rouleau-compresseur". Mais il est habitué à monter en régime au fil des tours. Voici quinze jours, à Rome, il avait croisé la route de Fognini pour le concasser (6-3, 6-1). Il le connaît, sait les pièges qu'il tend, et son début de tournoi va renforcer son attention. "Je vais essayer de jouer de façon plus agressive", a averti l'ancien N.1 mondial.

"Baby Federer" face à la référence actuelle

Pour l'autre favori pour le titre, le duel avec Grigor Dimitrov sera une autre paire de manche. A Madrid, en mai, le Bulgare a mis à terre Novak Djokovic après trois sets, deux jeux décisifs, et plus de trois heures de jeu. Une première victoire du 28e mondial sur le N.1 (en trois matches), pour le premier match entre eux sur terre-battue, cela a fait beaucoup de bruit sur le circuit. D'autant que "Baby Federer", le surnom donné à ce joueur de seulement 22 ans, est pétri de talent. Il a tous les coups du tennis, mais manque encore de physique, ce qui lui coûte quelques crampes très fameuses comme l'an dernier contre Richard Gasquet ici-même ou lors de ce match contre Djokovic en Espagne. "C'est le meilleur des cinq sets", rappelle le Serbe. "Cela va être un match très physique. Étant donné que je me suis très bien préparé avant ce tournoi, cela va être bon pour moi et j'espère que cela va payer lorsque je serai sur le terrain." Dimitrov est impatient d'en savoir plus sur lui, et sur son niveau en se frottant au meilleur: "Je l'attends avec impatience. J'espère que je vais réussir à ce moment-là à sortir mon meilleur tennis."

Le problème pour le Bulgare, c'est que Novak Djokovic est une véritable machine physique. Et sa mise en route délicate contre Goffin, qui l'a contrainte à être sérieux et appliqué tout de suite, l'a pleinement fait entrer dans le tournoi. Polarisé sur ce tournoi, le dernier qui manque à son palmarès en Grand Chelem, le N.1 mondial veut remettre les choses dans l'ordre face à un joueur appelé à être un sérieux rival dans les années à venir. Marquer son territoire sera l'un des enjeux de cette rencontre. "Il va être difficile à battre, c'est vrai. Même si, bien sûr, son type de jeu serait meilleur sur des surfaces plus dures. Mais il peut bien jouer sur terre battue", glisse le Serbe.

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