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FIFA : Un plébiscite en faveur des projets XXL d'Infantino

Le Conseil de la Fifa, réuni vendredi à Miami, a recommandé de porter de 32 à 48 le nombre d'équipes qui participeront au Mondial-2022 au Qatar et une décision finale sera prise en juin à Paris, a annoncé Gianni Infantino. Le président de la Fifa a reçu un plébiscite en voyant aussi l'utilisation de l'assistance-vidéo à l'arbitrage (VAR) lors du Mondial féminin 2019 cet été en France, et la réforme de la Coupe du monde des clubs à 24 équipes en 2021, adoptés.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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Réuni à Miami, le Conseil de la FIFA accélère les choses pour passer à une coupe du monde à 48 équipes dès 2022 au Quatar. Ce nouveau format qui implique de passer de 64 à 80 matches était prévu seulement à partir de la Coupe du monde 2026. "Notre mission est de continuer à développer le football et à continuer à améliorer la qualité, voilà pourquoi nous souhaitons passer à 48 équipes" au Qatar en 2022, a déclaré le président de la FIFA Gianni Infantino.

Pour être plus convaincant, Infantino avait adressé aux membres qui représentent les six confédérations une étude montrant que ce grand format pourrait générer des revenus supplémentaires compris entre 300 et 400 millions de dollars (265 à 350 M EUR). Mais pour passer de 64 rencontres (dans un format à 32 équipes) à 80, des matches devront être disputés en dehors du Qatar, dans un pays voisin. "Aucun pays n'est favori, assure une source proche de la Fifa. Cinq pays peuvent se manifester: le Bahreïn, le Koweït, l'Arabie saoudite, Oman et les Emirats arabes unis". La décision finale reviendra au Congrès de la Fifa qui sera réuni le 6 juin à Paris.

En raison du blocus actuel qu'imposent le Bahreïn, l'Egypte, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis sur le Qatar, "l'implication de ces pays dans l'organisation du tournoi conjointement avec le Qatar implique la levée de ce blocus, en particulier la levée des restrictions sur les mouvements de personnes et de biens", souligne encore l'étude de faisabilité de la Fifa. Mais le problème va au-delà du football. Pour James M. Dorsey, chercheur rattaché à la S. Rajaratnam School of International Studies à Singapour, interrogé par l'AFP, "si le Qatar organise le tournoi sans l'Arabie saoudite ni les Emirats Arabes Unis mais avec Oman et le Koweït, cela pourrait potentiellement aggraver la situation politique dans la région".
 

Opposition de l'UEFA et de l'ECA

 Autre victoire importante pour Infantino, la création d'une Coupe du monde des clubs à 24 équipes, dont une édition "pilote" se disputera du 17 juin au 4 juillet 2021. "Nous aurons en 2021 une vraie Coupe du monde des clubs, qui aura à coup sûr un fantastique impact sur le football des clubs à travers le monde", a-t-il assuré. 

Cette mesure a rencontré une forte opposition. L'UEFA, qui reproche à Infantino son opacité et l'absence de concertation, a voté massivement contre vendredi, estimant que le calendrier international devait au préalable être rediscuté. L'Association des clubs européens (ECA) a annoncé de son côté que les grands clubs européens allaient boycotter la compétition, même si face aux dizaines de millions de dollars promis tous les quatre ans aux participants, les positions pourraient changer.

L'ECA, qui représente 232 clubs et est présidée par l'Italien Andrea Agnelli, président de la Juventus Turin, se dit "fermement opposée à une approbation d'une Coupe du monde des clubs élargie en l'état", dans une lettre adressée à Infantino et obtenue par l'AFP. "Nous sommes opposés à cette version du Mondial des clubs en 2021 et nous avons voté contre", a expliqué Reinhard Grindel, président de la Fédération allemande, qui représente l'UEFA au Conseil de la Fifa. Mais l'UEFA est minoritaire et ne compte que neuf membres sur 37 au Conseil de la Fifa et seuls sept étaient présents vendredi. "Il aurait été préférable de réformer d'abord le calendrier. Nous avons pris note de la position de l'ECA de ne pas participer. Je pense qu'il va y avoir de nouvelles discussions", a-t-il ajouté.
 

Le gouvernement du football mondial a également validé l'utilisation de l'assistance-vidéo à l'arbitrage (VAR) lors du Mondial féminin 2019 qui sera disputé en France (7 juin-7 juillet). La VAR avait été mise en oeuvre pour la première fois lors d'une grande compétition internationale à l'occasion du Mondial-2018 en Russie.

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